8/ Lâcher prise

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Je ne compris pas tout de suite pourquoi j'entendais la voix de mon Père. Il ne me semblait pas possible que Samwell m'ait ramené au château pourtant la voix grave et autoritaire du Roi résonnait dans mes oreilles comme sortit d'un véritable cauchemar. J'ai émis un pitoyable son typique du gémissement d'incompréhension avant d'ouvrir les yeux et de me redresser sur un coude. Mest et Samwell arrêtèrent leur discussion pour tourner leurs visages vers moi. J'étais toujours dans la petite maison modeste de Samwell mais la voix de mon Père me parvenait du petit poste télé posé sur une vétuste étagère dans un coin de la pièce. Je me relevais pour m'approcher de l'image.

« Nous nous apprêtons à recevoir le Roi du Sud et sa bien vénérable famille » Expliqua le Roi en souriant à la caméra tandis qu'en arrière-plan, Friedel semblait attendre avec impatience qu'il finisse de parler.

« Et pour quelle raison, votre Majesté, invitez-vous le Roi Torino dans l'Ouest ? Avez-vous enfin pris une décision par rapport aux contrés qui jouxtent nos deux territoires et qui font objet de plusieurs discussions depuis ces deux dernières années ? L'Alvarin, La Palikao et le Rocher vont-elles enfin faire partis officiellement de notre juridiction ? » Demanda le journaliste avec avidité.

« Concernant ce différent, Torino et moi-même avons décidé d'en discuter après l'entrevue que nous aurons demain soir. Il est tant que cette mésentente cesse. » Confirma Madween en éludant la véritable question.

Je n'écoutais pas la réponse du journaliste et me retournais vers Samwell. Celui-ci fronça les sourcils.

-Que vas-tu me demander ? Soupira-t-il en se méfiant.

-Il faut absolument que je rentre au Château avant demain soir, lançais-je légèrement paniquée. Mon Père reçoit l'un des trois autres Grands Rois et il est impératif que j'assiste à cette rencontre.

Samwell secoua la tête alors que Mest recrachait son thé dans sa tasse et se retournait vers moi.

-C'est hors de question. Tu as promis de nous aider, me rappelle-t-il en se levant.

-Je sais, et je tiendrais parole, assurais-je en sentant l'étau se resserrer. Je reviendrais dès que Torino sera repartit dans le Sud, et même plutôt si j'en ai l'occasion. S'il-te-plaît, ajoutais-je en espérant que me voir supplier lui donnerait satisfaction.

Cela me coûtait beaucoup mais si mon Père apprenait ma disparition et que le Roi du Sud aussi, nous serions discrédités face aux autres Rois. Il fallait que je pense au regard de mon Père sur moi et aux très nombreuses conséquences que mes actes pourraient avoir sur notre famille.

-Tu ne sembles pas comprendre, Princesse, se moqua Samwell en s'approchant de moi. Je suis censé te déposer chez le Doyen dans la journée. Si je ne le fais pas, il se doutera de quelque chose et notre plan tombera à l'eau. Je ne peux pas attendre plus longtemps.

-Tu n'as qu'à trouver quelque chose qui te retarderait ! Tentais-je. Je ne sais pas, je pourrais être blessée ou trop souffrante pour que tu me déplaces sans risques. Il fait tellement froid dans cette maison que ma théorie se tient, renchéris-je en me frottant les bras.

Je jetais un regard à Mest qui semblait être mon seul allier mais il se contenta d'hocher les épaules sans grandes convictions. Samwell ne disait rien. Il avait planté son regard dans le mien et ne bougeait pas. Son insistance me mit mal-à-l'aise si bien que je reculais et me retrouvais dos au mur.

-Je ne peux pas attendre plus longtemps, répéta-t-il en détachant chacun de ses mots d'un ton sec.

Son doigt vint s'agiter devant mon nez.

-Et je te signale que si tu respectes notre plan à la lettre, cela ne devrait pas te prendre plus de vingt minutes.

Oh, alors ça changeait tout. Je croisais les bras sur ma poitrine en réfléchissant à toute vitesse.

VidyutaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant