12/ Une visionnaire

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Après cette discussion avec mon frère à propos du mariage, nous avons soudainement abordé le sujet de mon amie Cara qui était toujours à l'infirmerie. Je n'étais rentrée que depuis dix heures mais je me reprochai de ne pas avoir pris de nouvelles d'elle plutôt. Je suis rapidement retournée dans mes appartements, suivis de près par Atlas et me suis décemment vêtue pour rejoindre le bâtiment soin. Malgré le fait qu'il soit relativement tôt, les infirmières et médecins s'occupaient des malades que ce soit dans la salle commune ou dans les ailes privées dans les étages. J'ai suivi mon frère dans les escaliers pour qu'il me conduise jusqu'à Cara.

Elle était allongée dans un lit blanc dans lequel elle paraissait toute petite. Elle n'était déjà pas très grande mais là elle semblait toute frêle et fragile. Des appareils bruyants émettaient des sons tout autour d'elle et une batterie de fils étaient reliés à son corps. Deux poches contenantes chacune une solution de couleur différentes étaient pendu à un portique métallique juste à côté de son lit. Ses yeux clos étaient creusés si bien que ses pommettes ressortaient de son visage, creusant ses joues.

Atlas posa sa main sur mon épaule, m'envoyant du réconfort, vainement.

-Tu peux partir, si tu le veux. Je peux rester seule avec elle.

Atlas ne dit rien, se contenta d'hocher la tête et de tourner les talons en me jetant un regard plein de compassion. Quand je fus seule avec ma meilleure amie je pus m'asseoir près d'elle et lui prendre la main. Sa peau était chaude, trop chaude alors je la découvrais un peu du drap pour qu'elle puisse se refroidir. La vue de son corps me glaça le sang et je restai immobile, le drap dans la main et les yeux posés sur son abdomen. Il était creux, laissant ses côtes jaillirent de chaque côté comme deux protubérances vicieuses et ses seins avaient comme fondu libérant ses clavicules qui sortait du haut de son torse et laissaient deux trous dangereux près de son cou. Elle était rachitique.

-Vous devriez la recouvrir, me conseilla une voix autoritaire mais douce.

J'obéis et me retournai vers la femme mûre qui s'approchait de moi sous sa blouse bleue. Elle portait un dossier contre elle qui cachait son badge mais je la reconnaissais. Le docteur Elana Soare était une petite femme ronde mais élégante avec d'épais cheveux noir indisciplinable que je connaissais que trop bien. C'était elle qui s'était occupée d'Atlas quand son dos ne ressemblait qu'à de la chaire à vif. J'avais passé dix-sept jours à la regarder torturer mon frère mais malgré l'aversion que j'avais eu à l'époque, j'étais heureuse de la revoir. Je l'avais longtemps assimilé aux cris de mon frère mais maintenant je la voyais comme sa sauveuse.

-Bonjour Elana, c'est vous le médecin de Cara ? M'enquis-je en lui adressant un sourire.

-Non, c'est mon collègue le docteur Correia qui s'en occupe. Il est plus vieux et a plus d'expérience que moi.

Elle me prit la couverture des mains et la replaça sur le corps de mon amie avec des geste maternelle.

-Vous voyez, reprit-elle, son corps ne s'alimente plus. Nous sommes obligés de la nourrir avec ces tubes. Le problème c'est que pour une raison inconnue, son corps brûle des calories beaucoup trop vite, résultat elle perd de la masse. Nous n'avons jamais vu cela auparavant mais aujourd'hui nous commençons à recenser quelques cas. Votre amie Cara est atteinte par quelque chose qui touche d'autre gens.

-C'est une sorte d'épidémie ? Demandai-je inquiète.

-Oui et non. Dans une épidémie la propagation est beaucoup plus rapide que cela. Il suffit de respirer le même air ou être en contact avec la personne pour tomber malade, or il n'y a aucun cas de malade chez les médecins. D'après moi c'est quelques choses dans l'eau, la nourriture ou même dans un produit commercialisé dans les quartiers pauvres, comme une nouvelle drogue, un parfum... Nos vingt-deux patients atteints résident dans la Zone ou le Labyrinthe.

VidyutaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant