Vidyuta

25/ Rencontre du Nord et de l'Est

La salle de réception qui accueillait toutes la capitale était si grande et si belle que je restai un instant au bras de Nero sur le seuil sans bouger, juste émerveillée par le travail de sublimation qu'avaient fait les décorateurs. J'étais si subjuguée que je n'entendis pas ce que me disait Nero.

-Pardon, tu m'as dit quelque chose ? Balbutiai-je confuse en reportant mon attention sur lui.

-Simplement que ta famille savait recevoir, me complimenta-t-il en un sourire.

Je le lui rendis en repoussant une mèche qui avait dû tomber de ma couronne de natte et qui se baladait devant mes yeux.

-J'aimerais te dire un million de choses mais il me semble que nous avons des personnalités importantes à aller saluer, souffla-t-il dans mon oreille en se penchant discrètement vers moi.

-Il me semble aussi, mais n'as-tu pas eu l'occasion de leur parler avant la cérémonie ?

-Pas vraiment, mon Père ne me lâchait pas, et mon frère non-plus d'ailleurs, dit-il en désignant Ramsès du menton en pleine discussion avec Alistair de Courvol et Friedel.

Mon frère avait retrouvé son adorable Tarina qu'il n'arrêtait pas de dévorer des yeux. C'est vrai qu'avec la robe bleue qu'elle portait, elle était très belle. Nous coupâmes donc la foule pour les rejoindre. Alistair de Courvol, le Roi du Nord, était un homme de cinquante-cinq ans très enthousiasme et heureux de vivre. Ses yeux rieurs me firent sourire avant même qu'il ne commence à parler.

-Par la Déesse de la beauté, je crois n'avoir jamais vue de mariée aussi belle, me congratula le Roi en baisant délicatement l'Améthyste qui brillait sur mon alliance.

-Juliana n'y est pour rien, intervint sa femme, Liziana, en s'inclinant devant nous. Noahlia est née pour être majestueuse.

Il y avait une sorte de règle lors d'un mariage. Les mariés étaient les Roi et Reine de la soirée. Pourtant, je ne voyais pas pourquoi ils s'évertuaient tous à me complimenter. Je n'arrêtai pas de rougir par leur faute.

-Reine Liziana, vous me faite trop d'honneur, fis-je en m'inclinant à mon tour. Je suis heureuse de vous revoir.

-Nous aussi, mon enfant, me sourit-elle, puis elle se tourna vers Nero qui était resté silencieux. Et toi, tu es plus beau qu'un lac sous une nuit étoilée.

-Vous n'êtes pas si mal non-plus, s'amusa mon époux en se passant une main dans les cheveux.

Son charme invétéré lui permettait de se permettre des maladresses sans que personne ne le remarque. Je ne pus m'empêcher de rire en lui jetant un regard énamouré.

-Alistair, je ne vois pas votre descendance, remarqua Nero en cherchant des yeux les enfants du Roi Nordiste. Excepté vous, Tarina.

La fiancée de Friedel eu un sourire amusée et une moue pour mon frère.

-Vous savez, c'est plutôt rare que nous nous retrouvions tous. Je suppose que mes frères et ma sœur sont partis retrouver leurs amis qu'ils ne voient que très rarement. Quant à moi, je ne peux plus me défaire de ce cher Friedel.

Je n'avais eu que très rarement l'occasion de voir mon frère si heureux. Il irradiait le bonheur et l'amour si fort qu'il m'éblouissait. Je ne me sentais pas capable, pour l'instant, d'aimer Nero comme il aimait Tarina.

-Acda est finalement venue, dit-il pensif en faisant référence à la petite sœur de Tarina qui discutait avec entrain avec Carmilla et Gimel tandis qu'une pointe de jalousie perlait sur ma langue.