Vidyuta

7/ Inquiétude

Cara était dans un lit médicalisé dans une chambre de l'infirmerie. Elle avait pu avoir cette intimité grâce à mon importance au Royaume car sinon elle aurait séjourné dans l'infirmerie du premier étage qui ne se compose d'une grande salle bruyante remplie par une rangé de lit séparés par des draps. Les malades hurlent ou gémissent en se débattant contre les infirmières pour ne pas recevoir leur douloureux traitement. Là où ils avaient emmené Cara était un endroit calme, enclin à la guérison. Je m'étais installé dans le couloir des accompagnateurs dans l'attente de nouvelles qui tardaient à venir. Mes mains se tordaient d'elles-mêmes d'impatience et d'angoisse. Je n'avais jamais vu quelque chose d'aussi effroyable que l'état dans lequel était la jeune femme quand je suis arrivé dans le bâtiment dédié aux soins.

Sa peau avait jauni, et ses grands yeux roulaient dans leurs orbitent incapable de fixer un point sans s'arrêter. Ses lèvres s'étaient asséchées si vite que des craquelures avait commencé à apparaître. Sa température corporelle avait augmenté à une vitesse faramineuse et ses membres n'étaient plus capable de bouger d'eux-mêmes. J'avais hurlé à une infirmière de m'aider et je l'avais déposé dans un lit à roulette. Ils l'avaient directement prise en charge mais je n'avais pas d'autre nouvelles depuis.

Un médecin passa près de moi et je me redressais espérant que ce soit celui de Cara mais il continua sa route après un hochement de tête solennel pour moi. Une main s'abattit sur mon épaule, me faisant légèrement sursauter. Friedel se tenait là, debout à côté de moi, la mine grave. Il avait dû prévenir notre Père pour la disparition de Noah et la discussion avait dû être salée pour qu'il reste toute la nuit à lui parler. Il devait être un peu plus de huit heure du matin, et vu la tête de mon frère, il n'avait pas plus dormi que moi.

-Comment l'a-t-il pris ? Demandai-je sans prendre part aux salutations d'usages.

-Je ne lui ais pas dit. J'ai eu Tarina au téléphone. Je lui ais parlé de Cara et elle m'a dit qu'elle avait des cas similaires chez elle. Peu de gens sont au courant car le Roi a ordonné de confiner les malades dans la section soin du château. Ce n'est pas contagieux entre les malades mais il y a bien quelque chose qui touche le Nord de la même façon que nous sommes touchés ici. Moi qui avait des doutes à propos du Doyen, je peux tout de suite les éliminer. Il ne peut pas... Je veux dire, c'est impossible que ce soit lui.

Je me suis levé pour être à sa hauteur. J'étais d'accord avec lui. Le Doyen ne pouvait pas être responsable à lui seul d'une attaque biologique de grande envergure.

-Il y a des morts ?

-Tarina m'a confirmé une dizaine de sujet touchés mais aucun mort pour l'instant. La crise a commencé la semaine dernière.

J'ai acquiescé alors qu'un médecin venait vers nous, un dossier à la main. Son visage fatigué se tordit en un rictus de respect avant de nous faire une petite révérence.

-Prince Friedel, Prince Atlas. J'ai appris que c'était vous qui aviez emmené mademoiselle Cara ici. Je suppose donc que c'est à vous que je dois faire mon rapport.

-Nous n'avons pas encore prévenu la mère de la jeune femme, explique Friedel. Nous espérons qu'elle se rétablira vite et que son séjour aux soins pourra être passé sous silence.

Le médecin secoua doucement la tête en fermant les yeux.

-Sachez qu'il ne faut pas trop compter sur son rétablissement. Ses organes lâchent les uns après les autres. Elle est arrivée avec une insuffisance rénale, une faiblesse musculaire, et une déficience oculaire. Maintenant elle est en détresse respiratoire, elle bradycardise et son cerveau est en surchauffe. Je ne sais pas comment elle a pu en arriver là. J'ai fait une prise de sang qui est en train d'être analysée au laboratoire. Nous faisons notre possible pour la garder en vie mais même si son état s'est stabilisé depuis environ deux heures, elle ne tiendra pas longtemps dans de telles conditions. Je suis désolé.