Intermède : 37 : La grande traversée

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D'un coup sec, je finissais d'accrocher notre toile de tente verte sur la scelle de Miroir, la jument de Loren. Elle hennit de mécontentement, maudissant ma brusquerie et tapa son sabot sur les dalles recouvertes de flocons de neige fondus. Une main se posa sur la mienne, pardessus l'épaisse laine de mes mitaines jaune.

-Comme chaque année, la brise glaciale de l'hiver est tombée bien trop vite, soupira Loren en donnant une pichenette sur mon nez rougit parle froid. C'est a ce demander si Osboré n'apprécie pas de nous voir grelotter.

Il avait raison. En peu de temps, le climat c'était considérablement rafraîchit, et si, il y a trois jours, je me mariais en robe légère sous la neige, aujourd'hui je ne pouvais plus laisser mes moufles dans mon armoire, tout comme le peu d'habitant du quartier qui étaient sortis braver le verglas et le vent qui nous mordait les joues.

-L'hiver ne dure qu'un temps, le froid ne perdure pas quand le soleil se rapproche, souris-je en m'éloignant de Miroir qui s'agitait.

-Je ne dis pas que je n'aime pas l'hiver, la neige apporte Mìeldìr. C'est ma fête préférée de l'année, même si j'aime beaucoup le Bal du Printemps. Et toi ?

Je n'eus pas le temps de lui répondre qu'une masse poilu me percutait en aboyant, répandant sa bave répugnante sur mon pantalon.

-Merde ! Qu'est-ce que c'est que ce truc ? M'affolai-je une fois parterre, alors que le chien me sautait au visage pour me lécher comme une cuisse de jambonneau frais.

Je lui fis barrage de mes mains, tentant inutilement de le repousser mais ses deux pattes bien campées sur mes épaules me plaquaient au sol.

-Loren, éloigne ça de moi, pitié ! Implorai-je les yeux bleu, incapable de retenir ma So plus longtemps.

Il choppa le chien par le cou, au moment ou Kayden émergeait d'une charrette, follement amusé.

-Jean-Patrick ! S'exclama-t-il en sautant du véhicule pour récupérer sa serpillière à patte alors que je me relevais tremblante de rage, des éclairs qui éclataient ça et là sur ma peau.

-Et ce truc à un nom en plus ! Braillai-je, ce qui eu comme résultat de faire venir Nero et Maria à l'extérieur.

-Dis pardon à la Princesse, ordonna Kay à son chien alors que ledit s'asseyait gentiment devant ses pieds pour lui faire les yeux doux.

La serpillière tourna des yeux qui auraient pu paraître attendrissant et vint s'allonger sur le dos, les pattes en l'air, juste devant moi, poussant un petit couinement désolé.

-Je n'accepte pas, fis-je de mauvaise foi, les bras croisés sur ma poitrine.

Nero, amusé par l'image que renvoyait cet animal, s'accroupit à côté pour lui grattouiller les côtes, un sourire attendrit sur les lèvres.

-Allons Noah, ce n'est qu'un chien, plaida-t-il. Moche, très moche même,mais un chien tout de même.

-Et en plus tu es du côté de cette fourbe créature, dis-je les yeux plissés. Qu'est-ce que ce truc à poils fais ici ?

Je me retournai vers Kay, qui se tenait là, les mains dans les poches.

-Je me suis dis que Jean-Patrick pourrait nous accompagner, c'est un formidable chasseur.

-Parce qu'il arrive a voir quelque chose avec cette touffe informe devant les yeux ? Remarquai-je. De toute façon, c'est non. Je ne veux pas d'un truc qui pourrait nous manger durant notre sommeil. C'est un non catégorique.



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