5/ Marché

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 C'est la douleur qui me fit ouvrir les yeux. La douleur et le froid. Mon épaule avait presque fusionné avec le radiateur et c'est son appel à l'aide qui m'avait forcé à sortir de mon inconscience. Mes doigts et mon nez étaient aussi froids que le sol et je ne sentais déjà plus mes pieds. Mes bottes en cuir n'étaient pas ce qui tenait le plus chaud. Trainant mon regard dans la pièce sombre, je remarque que mon kidnappeur n'est pas là et que les flammes qui dansaient dans la cheminée se sont éteintes il y a suffisamment longtemps pour que les teintes rouges des braises aient disparus. Je soupire de lassitude et tente de trouver une position plus confortable, mais les liens qui me retiennent les mains m'empêchent de faire quoi que soit, de plus, de légères traces violettes s'étaient formées sur ma peau, signe que ma peau ne supportait pas l'entrave.

 Alors que je commençais à me dire que je n'avais aucune chance de sortir d'ici, un faible grésillement m'a fait sourire. Mon kidnappeur n'était pas là, donc rien ni personne ne pouvait bloquer mon pouvoir. C'est le sourire aux lèvres que je me suis concentrée pour faire griller les cordes. D'abord, de petites étincelles se sont misent à bouger sur ma peau et se sont rassembler vers mes poignets. On aurait dit qu'elles étaient vivantes. Au moment même où j'ai rouvert les yeux pour lâcher toute ma puissance, un éclair aveuglant s'est abattu sur mes mains. Les cordes ont instantanément été détruites. 

Cet idiot n'avait qu'à pas me sous-estimer. 

Je me suis dépêché de retirer les entraves à mes pieds et me suis rapidement frotter les poignets pour faire fuir la douleur. Tout mon corps s'était engourdi, si bien que me mettre debout fut plus compliqué que prévu. La lumière à travers les rideaux m'indiquait que le soleil venait à peine de se lever. J'avais passé la nuit enchaînée au radiateur d'un psychopathe. Je ne savais pas que je pouvais rester aussi calme dans une situation comme celle-ci, mais ma respiration douce et mes mains stables me prouvait ma résistance. C'est quand j'eus enfin la possibilité de sortir que deux voix se sont fait entendre de l'autre côté de la porte d'entrée. 

J'ai pesté en reculant contre le mur et en cherchant du regard une arme que je pourrais utiliser contre les deux hommes qui arrivaient. J'avais reconnu la voix rauque et terriblement sexy de mon kidnappeur. Je me giflais intérieurement pour ma remarque stupide avant que mon regard ne se pose sur mes gants de soi sous la table, ceux qu'il m'avait retiré la veille. J'avais déjà des armes. 

Je me suis décalée derrière la porte, de façon à ce qu'ils ne me voient pas quand ils entrent. La serrure à rouler sous la force de la clef et le premier homme est entrée suivit de près du deuxième. C'est lui que je visais. Celui que je ne connaissais pas et qui semblait plus faible que l'autre. Tout s'est passé très vite, d'un coup sec à l'arrière du genou, j'ai fait tomber mon adversaire au sol et me suis mise derrière lui pour me protéger de l'autre. D'une main gantée, je le retenais par le cou, tandis que l'autre, nue, gravitait autour de son crâne. 

-Bouge d'un iota et sa tête explose, lançais-je à mon kidnappeur en posant chaque mot pour qu'il mesure l'ampleur de ma menace. 

Celui que je retenais remua, mais mon kidnappeur lui fit signe de rester immobile. Il savait que je ne bluffais pas. 

-Je te félicite Noahlia, tu as réussi à attirer mon attention, susurra mon Kidnappeur en croisant les bras le regard rieur. Tu sais pourtant que tu ne vas pas t'en sortir. En tout cas, si ton objectif était de quitter ma maison. 

-Qu'est-ce que tu sous-entends ? Fis-je méfiante. 

Son sourire s'est élargi. Il savait exactement comment me parler pour à son tour attirer mon attention. Oui mon but premier était de sortir d'ici, mais j'ai la nette impression qu'il a autre chose de plus intéressant à me proposer. Je n'allais pas me laisser manipuler pour autant. 

VidyutaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant