26/ Ils sont là

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Nero vint me rejoindre sur le balcon quelque minute après qu'Atlas m'ait laissé seule avec sa cape sur les épaules. La neige s'était intensifiée, si bien que je ne voyais plus l'horizon. Les volutes de vent donnaient l'impression que la neige tourbillonnait en petites tornades çà et là. Je soupirai, lasse.

-Et bien, je ne t'ai jamais vu si accablé, Princesse, me souffla Nero dans le creux du cou en venant se coller à mon dos.

Je ne répondis rien et me contenta de poser ma tête contre son torse. J'étais bien, mais angoissée à la simple idée de ce que j'allais vivre bientôt. Mon regard se posa sur l'aile de soin qui avait allumé les lumières alors qu'il n'était que seize heure de l'après-midi. Cara était là-bas. Dans un chaos le plus total.

-J'aurais aimé qu'elle vive tout ça avec moi, murmurai-je difficilement, le timbre de ma voix étant empreint d'émotion.

-Ton amie malade aura tout le temps de partager des bons moments avec toi quand elle sera remise, dit-il avec une pointe de quelque chose dans la voix que je ne reconnus pas.

J'hochai la tête, peu convaincue.

-Tu as pu parler avec Alphéus ? Demandai-je pour changer de sujet de conversation.

Nero plongea la tête dans mes cheveux et garda le silence. Finalement, ce n'était pas un très bon sujet non plus. Je me retournai pour voir ses yeux bleu teintés de paillettes d'inquiétudes. Il se passa une main rapide dans les cheveux pour garder une consistance mais je voyais très bien qu'il était mal-à-l'aise.

Je lui relevai le menton.

-Dis-moi.

-Ce ne sont pas de très bonnes nouvelles, Noahlia.

-Dis-moi, répétai-je plus fermement.

-Tu as dû remarquer l'absence de Guilhem, n'est-ce pas ?

Je secouai la tête. Je ne savais pas tellement à quoi ressemblait le dernier Haut-Dignitaire du Carré qui représentait la famille du Nord. La dernière fois que nous nous étions vue, il devait avoir une quinzaine d'années et moi j'en avais presque dix de moins.

-Il est resté dans le Nord. La situation est pire que ce que nous le pensions à première vue. Émeutes, paniques, meurtres, la capitale Dashdaï est en proie à de très mauvais maux. Son Père tente de cacher ce qui se passe là-bas mais Guilhem a un devoir à faire auprès du Magistère. Il a dû en parler à Alphéus car il n'arrivait pas à porter le fardeau tout seul. Je suis au courant aussi maintenant.

-Attends, je ne comprends pas. Qui s'en prend à qui ?

-J'ai un peu de mal à y croire, mais d'après Guilhem, se serait des sortes de monstres. Des anciens humains qui sont tombés malades et qui ont complètement changés. Dès qu'ils blessent mortellement une personne, celle-ci revient à la vie en monstre.

Je n'arrivai pas à croire ce qu'il me racontait. C'était fou. C'était même improbable. Tout faisait écho à ce que m'avait avoué mon Père quelque jour plutôt. C'était comme un mauvais rêve. Ce que mon Père avait appelé des fous, étaient vraiment les monstres que Friedel avait mentionné. Madween avait pris l'urgence à la légère et la situation venait de considérablement empirer.

-D'après Tarina, les symptômes post-transformation ressemblent à l'identique à ceux de ton amie Cara et des autres malades de l'Ouest, continua Nero. Comme je ne suis pas dans le Sud, je ne peux pas te dire ce qu'il en est de la situation à Sar Avila, mais ce que je sais c'est qu'Alphéus n'a pas répertorié de malade chez lui avant de s'en aller.

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