Chapitre 3

306 17 5
                                    


Après avoir discuté de vive voix avec ces fans, nous nous décidâmes à rentrer à l'hôtel afin de ranger nos achats et de nous reposer un moment. Nous fîmes aussi un saut au restaurant de l'établissement. Ce dernier était toujours aussi calme qu'à notre arrivée. Ce qui n'était pas dérangeant, dans le fond, puisque nous étions dans le calme le plus profond. De plus, nous pouvions profiter tranquillement des services proposés, sans craindre de devoir se restreindre, surtout en ce qui concerne le sport, les stades et la piscine. Nous étions chacun dans sa chambre, pendant quelques temps, puis nous nous donnions rendez-vous dans le hall pour se rendre ensuite au restaurant et manger un quelque chose avant d'aller trouver un bar à ambiance rock et métal. On avait envie de passer une soirée en musique et devant une bière. Nous nous installâmes à une table qu'une serveuse nous indiqua gentiment et elle nous tendit les menus. Après un rapide coup d'œil à la carte, chacun de nous avait choisi. Et c'est sans surprise que nous commandions chacun le même genre de plat : des pièces de viandes plus ou moins imposantes. Mis à part Christian, toujours dans la branche végétarisme. Il venait de choisir une pizza végétarienne. Après ce repas plutôt copieux, nous remontâmes dans les chambres pour un brossage de dents et on redescendit aussitôt prendre la voiture, direction le centre ville pour boire un coup en musique, devant un concert serait le top. On commença donc par les grandes rues de la ville mais il n'y avait, a priori, que des bars branchés. Très peu pour nous ce genre de bars. Autant rentrer nous coucher et dormir. Nous décidâmes donc de s'engouffrer dans les rues plus petites en périphérie des grandes rues, histoire de trouver quelque chose qui collait plus à nos critères. Après quelques rues, nous nous engouffrâmes dans une impasse et de la musique nous parvint aux oreilles. Nous nous laissâmes donc guider par le son et nous arrivâmes devant un bar à ambiance et qui correspondait à nos attentes. Nous nous précipitâmes donc à l'intérieur, où un groupe se produisait. Ils étaient plutôt pas mal, mais ils pouvaient encore s'améliorer. Le bar était assez plein et il restait des places près du comptoir. Nous nous installâmes donc au bar et nous commandâmes six pressions. Le barman étant occupé ne fit pas attention à nous, ce qui n'était pas plus mal. On ne voulait pas non plus créer une émeute ou de bousculade. Nous savions très bien qu'une simple bousculade pouvait dégénérer en deux temps trois mouvements. Même les clients autour de nous étaient trop occupés à profiter du concert pour nous remarquer. Et tant mieux. Au bout d'un petit moment, le serveur nous apporta, en s'excusant de l'attente, nos pressions. Il y avait beaucoup de monde dans le bar et il était seul à gérer le bar. Le jeune homme ne pouvait non plus être au four et au moulin. On le remercia en lui précisant que nous n'étions pas non plus pressés de partir. Il nous sourit et repartit. Il devait sûrement débarrasser des verres ou aller chercher des futs de bières dans la réserve. Nous portâmes un toast et nous commençâmes à boire nos verres. Nous nous intéressions d'un peu plus près au groupe qui venait d'arriver. Ils s'installaient et faisaient quelques réglages. Ils étaient cinq, quatre jeunes hommes et une jeune femme. Les guitaristes accordaient leurs guitares, le batteur inclinait à sa convenance les cymbales, la jeune femme arrangeait la hauteur du micro pour elle et elle finit par aider la basse sur son dos, son ami à mettre en place le synthétiseur.nous retournions donc à nos verres en attendant qu'ils finissent. Une fois l'installation terminée, ils ne se firent pas prier pour jouer. Cependant, je ne connaissais que trop bien l'air. Mes amis aussi. Nous nous regardâmes avec des yeux ronds. Soudain, une voix semblable à la mienne commença à chanter Rosenrot. Nous nous retournâmes. À ce moment-là, nous vîmes une situation encore plus surprenante que ce que nos oreilles ne pouvaient le permettre. La jeune femme, la bassiste, chantait avec une voix d'homme et jouait merveilleusement bien de la basse. Quand nous regardâmes autour de nous, certains clients étaient surpris, d'autres non. Ceux qui ne sont pas surpris devaient être soit des fans qui venaient voir un de leurs groupes préférés, soit des habitués du bar dans lequel se produisait peut-être régulièrement ce groupe de jeunes. La jeune femme continuait à chanter et ne faisait aucune faute de langue, aucune fausse note et elle n'avait pas d'accent français lorsqu'elle chantait. Une très bonne cover selon moi, au niveau chant. Je ne m'attardais pas sur la musique en elle-même. Cette fille me fascinait autant qu'elle me surprenait. C'était un petit bout de femme, musicienne, chanteuse, certes pas très grande par la taille, ni par la carrure mais elle était toute mignonne. Encore plus avec sa basse démesurée par rapport à ses petits bras. Je me demandais d'ailleurs comment elle faisait pour jouer dans de telles conditions. Aucun de nous six ne prononçait quelque chose, trop absorbés par le groupe. Ils enchaînèrent nos chansons sans sourciller, sans faire de fausse note ou quoi que ce soit d'autre. Je n'allais pas le nier, j'appréciais d'autant plus mon verre.

Till : je les trouve très bons les gars. Pas vous ?

Christian : y a pas à chipoter, ils ont du niveau les p'tits jeunes.

Les autres acquiescèrent, les yeux toujours rivés sur le petit podium qui faisait office de scène pour la soirée. Au bout d'environ quarante-cinq minutes, le groupe quitta la scène et un autre groupe prit leur place. On commanda une autre tournée et quelques minutes après, les jeunes arrivèrent au bar et commandèrent une tournée de bières à leur tour. Le barman, qui venait juste de se sortir la tête de l'eau au niveau des commandes, groupa les deux commandes. Il nous servit puis le groupe qui semblait satisfait de leur prestation. Des places s'étaient libérées au bar et ils s'y installèrent pour profiter de leur verre mais aussi de la suite du concert.

Olivier : ça vous dit qu'on aille les voir, discuter avec eux tout ça ?

Till : carrément !

Paul : ça serait cool ouais ! On pourrait les féliciter.

Les autres acquiescèrent avec de grands sourires. Nous les laissâmes tranquilles un moment pour qu'ils se remettent de leurs émotions et qu'ils se reposent un peu. Au bout d'un bon quart d'heure, nous ne tenions plus. Nous nous levâmes, prîmes nos verres et nous dirigeâmes de l'autre côté du bar, où s'était installé le groupe. Ils riaient aux éclats en compagnie de deux trois personnes, des amis sûrement. Ou des fans peut être.

Till : hum hum, excusez-nous ?

Les jeunes se tournèrent vers nous, ne s'attendant peut être pas à se faire aborder comme ça, de cette manière aussi incongrue.


Really?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant