Chapitre 9

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Je n'insistais pas tellement plus. Elle était assez perturbée et je ne voulais pas lui mettre encore plus la pression. Je reviendrais à la charge plus tard, lorsqu'elle aurait les idées plus claires. Les garçons, quant à eux, étaient toujours devant à rire à je ne sais quelle blague ou je ne sais quelle situation extrêmement comique. Ils semblaient occupés et ne s'inquiétaient pas le moins du monde quant au fait que nous étions à l'écart. Absorbés par la discussion, peut être ne remarqueraient-il pas que je lui tiens la main ? Je tentais le coup. Doucement, je sortis ma main de la poche de mon pantalon. Je laissais mon bras ballant le long de mon corps. L'angoissa me noua l'estomac et je finis par attraper sa petite main dans la mienne. Sa peau chaude et douce apaisa mes tensions et cette fois, elle ne cherchait pas à se dégager, ne se tortillait pas de gêne. Je sentis même sa petite main se refermer autour de la mienne, en guise de réponse à mon geste. J'en fus tout excité. Une réponse positive, enfin ! Nous marchâmes comme ça pendant un moment. Sa douce chaleur réchauffait considérablement mon cœur de célibataire endurci.

Emma : je peux récupérer ma main ?

Till : oui bien sûr

Je détachais ma main à contrecœur. Elle rougit intensément et je ne pus retenir un petit rire. Elle me fusilla du regard sans rien dire. Elle était vraiment mignonne comme un cœur lorsqu'elle rougissait de cette manière. Le trajet prit fin bien trop tôt à mon goût puisque nous arrivâmes devant chez elle. Peut être était-ce pour cela qu'elle m'avait demandé de lui lâcher la main. Je ne m'étais pas rendu compte que nous étions si près de son appartement. Nous nous arrêtâmes, toujours en retrait par rapport aux autres.

Till : et bien, voilà, tu es chez toi... J'espère que tu as passé une bonne après-midi avec nous.

Emma : bien sûr ! Je ne peux passer qu'un excellent moment lorsque je suis avec mon groupe favori. Juste...

Till : juste quoi ?

Emma : juste je ne m'attendais pas à ce que mon chanteur favori me drague...

Je ne répondis rien à cela. Je me retins aussi de rire à ce qu'elle venait de dire. Au-delà de ça, j'avais l'impression qu'elle n'avait pas autant confiance en elle que ce qu'elle voulait bien montrer. J'aurais la confirmation, à mon avis, quelques temps plus tard. Si j'arrive à cuisiner ses amis musiciens, j'en saurais peut-être plus. J'étais sûr que ces jeunes hommes étaient de grosses sources d'informations concernant Emma. C'est à ses amis qu'on se confie généralement lorsque l'on doute, lorsque l'on ne va pas bien. Elle ne semblait pas décider à monter les escaliers pour rentrer chez elle.

Till : est ce que je pourrais avoir ton numéro de téléphone ? On pourrait.... S'appeler et... Se revoir.

Emma : ... oui d'accord... Ça peut être bien...

Elle sortit de son étui un papier et un stylo. Elle griffonna dessus son numéro et me tendis la feuille. Je la pris et jetais un œil rapide. Son écriture était ronde, féminine et agréable à lire. Je relevais les yeux et lui souris.

Till : merci. On va rentrer et je t'appelle ou je t'envoie un message.

Emma : d'accord, j'attends de voir.

Je lui souhaitai une bonne fin d'après midi et je rejoignis mes amis. Ils me regardèrent tous avec un air bizarre. J'essayais de garder la face devant et leur regard critique mais ce n'était pas la tâche la plus facile. Je préférais, à ce moment-là, me retrouver dans une mare de fan qu'en face d'eux.

Till : quoi ?

Olive : tu t'es vu ?

Till : oui et ?

Richard : y a un truc avec cette fille.

Paul : plus qu'un truc même.

Christophe : elle te plait.

Till : stop stop stop ! Ca suffit un peu vos questions-là.

Je soupirai un bon couplet répondis à chaque question. Me plaisait-elle ? Oui. Etait-elle plus jeune que moi ? Oui, bien plus jeune. Elle a l'âge d'être ma fille. Mais qu'importe. Son caractère, aux premiers abords, me touchaient au plus profond de mon cœur d'homme endurci. Elle me faisait sentir bien plus fort, bien plus séduisant qu'à l'accoutumé.

Paul : tu te rends compte qu'elle n'a qu'une vingtaine d'années, tout au plus. C'est encore une enfant.

Richard : n'exagère pas non plus. Ceci dit, je suis d'accord, la différence d'âge est énorme. Est-ce que le jeu en vaut la chandelle ?

Olive : on n'a pas envie du tout de te ramasser à la petite cuillère. Pas une autre fois.

Till : je sais... Mais elle me plait ! Elle m'attire indéniablement. Elle est... Elle est... Elle est elle.

Paul : elle est très belle cette jeune femme, c'est certain. Mais fais attention à toi. Dans le fond, on ne les connait pas spécialement ces petits jeunes, bien qu'ils soient très sympas et drôles.

Till : promis...

Ils avaient feint l'indifférence jusqu'à la fin. Ils m'ont laissé de l'intimité avec elle mais ils cherchaient juste à me protéger, comme des amis sincères le feraient. Je trouvais un peu de réconfort dans tout cela. Doucement, nous arrivâmes à la voiture. Nous rentrâmes alors à l'hôtel pour nous reposer. Comme convenu avec Emma, je lui envoyais un message après avoir rentré son numéro dans mon téléphone.

A : Emma

Coucou Emma, c'est Till. On vient de rentrer. Comme promis je t'envoie un message.

A : Till

Salut, parfait, reposez vous bien. @+

Je fus un peu surpris de ce message. Je m'attendais à ce que l'on discute un peu plus longtemps. D'un autre côté, elle avait besoin d'espace et de temps pour digérer et se faire à l'idée qu'elle me plaisait. Une fois dans ma chambre, je me laissais tomber sur mon lit. Je regardais le plafond un moment, réfléchissant à ce que je pouvais bien lui dire, lui proposer la prochaine fois que nous nous verrions. Je pensais l'emmener au cinéma, si quelque chose nous intéressait, ou dans un restaurant pour un diner en tête à tête. Ça nous permettrait de mieux de nous connaitre, de discuter et peut être que j'arriverais à me montrer sous mon meilleur jour lors de ce moment.

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