Chapitre 6

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Au bout de quelques minutes, les gars arrivèrent en rigolant entre eux. Ils s'arrêtèrent de rire et de marcher en me voyant. Quelques secondes après, ils se remirent à rire, comme si mon visage avait quelque chose de comique. Je ne comprenais pas vraiment le pourquoi du comment de la situation. Ils me rejoignirent vers moi et je ne fus pas très surpris de voir qu'ils avaient adopté le même style vestimentaire pour aujourd'hui. Ils m'expliquèrent ensuite ce qui était si drôle. Christian leur racontait ses mésaventures avec sa baignoire. Il s'était fait couler un bain et lorsqu'il a voulu s'y installer, il a glissé et s'est cogné la tête contre le mur. Il a voulu se retenir en passant au rideau de douche mais l'a déchiré. Je me mis aussi à rire en entendant cette situation. Nous nous dirigeâmes vers la sortie et on s'installa dans la voiture, direction le centre-ville.

Richard : comme on est seul dans la bagnole, on peut t'avouer un truc Till.

Till : ah bon ? Quoi donc ?

Paul : la petite réceptionniste te bouffait du regard. Littéralement.

Till : ah... J'ai pas fait gaffe...

Paul : sérieusement ? T'as une jolie fille qui te reluque, elle n'était pas discrète en plus, et toi, tu ne le remarques pas ? T'abuses...

Till : roh c'est bon ça va...

Olive : d'ailleurs ça me fait penser... On n'a pas pris le numéro des jeunes qu'on a rencontré hier soir. C'est dommage... Peut-être qu'on va les recroiser !

Richard : punaise ouais carrément ! Et si on allait se promener et/ou manger un morceau vers le bar ou on était ?

Après avoir décidé à l'unanimité de notre destination, on finit par se garer. Nous avons mis des lustres avant de trouver une place de libre. Tout était plein et nous ne connaissions pas la ville pour savoir où étaient les bons plans concernant les parkings. Après avoir tourné un bon moment, nous laissâmes la voiture sur un petit parking gratuit dans une petite rue. En plus, nous n'étions pas bien loin de la rue de la veille. Nous portâmes un peu plus d'intérêt à cette rue d'ailleurs en regardant s'il y avait un endroit où nous pourrions déjeuner. En effet, il y avait plusieurs restaurants dans cette rue. Nous décidâmes alors de nous installer dans un restaurant appelé Petit Jean après un rapide coup d'œil à la carte. Une table de six nous attendait d'ailleurs sur la terrasse. Nous prîmes chacun le plat du jour qui était moules frites, sauf Christian qui prit une salade de Monsieur Seguin sans viande. Le soleil pointa son nez tandis qu'on demandait nos boissons pour accompagner nos plats. Je m'étalais de tout mon long dans ma chaise en fermant les yeux pour profiter du soleil. C'était vraiment agréable de prendre un peu le soleil et de ne rien faire. Il me tardait néanmoins de revoir ma chanteuse. Après une vingtaine de minutes d'attente, notre commande arriva accompagnée des boissons. Nos estomacs de grands gaillards n'en pouvaient plus et criaient famine depuis un moment déjà. Chacun d'entre nous se rua sur son assiette sans plus attendre. La discussion était au beau fixe et les blagues fusèrent. On se titillait de temps en temps, mais toujours affectueusement. Cela faisait tellement longtemps que nous étions amis, bien avant Rammstein, qu'on n'avait plus besoin de mentionner que l'on riait lorsqu'on se cherchait. C'était un point agréable de notre amitié. Un moment après, nous avions finis notre repas. Nous restâmes encore un moment sur la terrasse avant que la serveuse vienne débarrasser et nous demander si nous désirions un dessert. Personnellement, j'avais assez manger. Les autres aussi à priori puisqu'ils déclinèrent eux aussi la proposition. Cependant, le café était de mise. Lorsqu'elle eut fini de débarrasser, elle nous ramena six cafés avec du sucre. Lorsque la tournée de café fut finie, nous nous levâmes pour aller régler la note. Une fois fait, nous ressortîmes du restaurant pour remonter un peu la rue. Nous fûmes au bon endroit au bon moment puisqu'on tomba nez à nez avec nos nouveaux amis. Lorsque mes yeux tombèrent sur Emma et sa crinière brune, une joie inexplicable m'envahit. J'étais très heureux de la voir et mon cœur commença à fondre lorsqu'elle posa les yeux sur moi en m'adressant un grand sourire. Je ne savais pas comment elle me considérait mais j'avais envie qu'elle ressente la même chose pour moi que ce que je ressentais pour elle. C'était une attirance que je ne saurais qualifier de saine ou pas. Mais c'était indéniable. Quelque chose en elle dégoulinait de magnétisme, de beauté surnaturelle. Elle n'avait pas les mensurations classiques d'un mannequin qu'on pouvait voir sur les magazines mais sa beauté dépassait largement la moyenne. Cette beauté m'avait touché au plus profond de moi, comme une flèche atteignant sa cible. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle ne semblait pas s'en rendre compte. Nous décidâmes d'accompagner les jeunes au parc ou ils allaient se détendre et prendre le soleil. Noah tenait sous le bras une planche de skate et Emma avec sa basse dans son étui sur le dos. J'espérais secrètement qu'elle nous joue un morceau lorsque nous serions au parc. Pendant le trajet, Enzo nous donna quelques explications historiques sur la ville. Très intéressant. Ce jeune homme, en plus d'être un musicien aguerri, semblait être une source de connaissance. Après une demi-heure de marche, nous arrivâmes à destination. Ce parc semblait immense, un peu comme le parc de la Tête d'Or à Lyon. Emma et ses amis semblaient avoir un coin bien à eux dans ce parc. Une fois arrivés, on s'installa à l'ombre d'un arbre tout en discutant, comme si nous nous connaissions depuis toujours, malgré la différence d'âge, de génération. Mon souhait se réalisa enfin. Emma sortit sa basse de son étui et improvisa un morceau. Des flash me revinrent. Nous étions jeunes, insouciants et absolument pas dans l'optique de monter un groupe. Encore moins aussi connu que nous l'étions aujourd'hui. Nous pensions juste à jouer de la gratte, à nous amuser et à prendre du plaisir avec la musique, ensemble. Nous faisions un peu pareil à nous installer dans les parcs pour jouer un peu avec des amis de l'époque. Certains sons me sortirent de mes pensées. Des notes que je ne connaissais que trop bien. Rosenrot. Emma ouvrit ensuite la bouche et chanta sans écorcher un mot ou le morceau en lui-même. Je me mordillais la lèvre, chose que je ne faisais jamais d'habitude. J'avais envie de chanter avec elle. Je me retins pour apprécier l'instant. C'était la deuxième fois que je l'entendais chanter et je trouvais ce moment encore plus magique la veille. Je pouvais la détailler de prés. Ses yeux mis clos, on sentait qu'elle était à fond dans ce qu'elle jouait, chantait, faisait. Après quelques minutes, la chanson se termina. A mon plus grand malheur, toutes les bonnes choses ont une fin. Nous lui faisions des compliments sur sa maitrise du chant et de la basse. Réunir les deux en même temps demandait un certain talent.

Paul : franchement, tu es très douée Emma.

Till : c'est vrai. Puis t'as une voix hors du commun pour une femme. Tu as pensé à exploiter ça ? Les gars, vous aussi, vous avez du talent. Vous n'avez jamais pensé à vous produire en concert ailleurs que dans des petits bars ?

Emma : merci des compliments... Je... On... Fin, on n'a jamais vraiment eu ce genre de retour, encore moins venant d'un groupe comme le vôtre...

Richard : oui fin faut pas exagérer non plus hein...

Noah : mais on n'exagère rien du tout ! Absolument pas ! Vous êtes des dieux du métal !

Christophe : là c'est exagéré... Vraiment...

Nous éclatâmes de rire en même temps. La discussion continua et on apprit que Rosenrot était leur chanson préférée. A mes yeux, c'était une des chansons ayant le plus de sens. Un autre point commun avec la brune, en plus du chant et de nos voix similaires.

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