Chapitre 35 : Till

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Emma et moi étions heureux de nous retrouver. Tellement heureux que nous nous embrassâmes à pleine bouche au beau milieu de la rue, sans aucune gêne. Je remarquais que quelques femmes chuchotaient entre elles, visiblement choquée par notre différence d'âge. Je ne me gênais pas à embrasser une nouvelle fois ma douce. D'autant plus que nous ne faisions rien de mal. Sans surprise, ces femmes continuèrent à caqueter entre elles. Intérieurement, je jubilais de les voir dans ces états-là. J'eus un peu de mal à me retenir de rire. J'étouffais mon rire derrière un toussotement. Quoi qu'il en soit, Emma et moi prirent la direction opposée pour aller chez elle. Tout se passait le plus normalement du monde, comme si nous étions en couple depuis de longues années. Nous montâmes dans son appartement pour déposer son instrument et nous redescendîmes aussitôt pour flâner dans les rues. Nous regardâmes quelques vitrines de magasins en commentant ici et là. La discussion entre nous allait bon train et nous finnisâmes par avoir une faim de loup. Après quelques recherches, nous décidâmes de manger mexicain. Chose que je n'avais pas mangé depuis des lustres. Le serveur s'occupa de nous et nous suggéra quelques plats qui semblaient tout à fait sympathique. Lorsque je fus décidé quant à mon plat, j'observais la jeune femme. Lorsque je la regardais, je n'avais qu'une envie : lui coller l'étiquette de petite amie. Elle était concentrée sur la carte et ne semblait pas encore choisie. Ce qui ne tarda pas. Le serveur revint et prit notre commande avant d'aller en cuisine. Je lançais alors la discussion. J'espérais que ma présence lui fasse plaisir. Lorsqu'elle me confirma, elle prit un petit air outré que je ne lui connaissais pas. Elle ne voulait pas que je parte et me laissa imaginer ce qu'il s'était passé lorsque je lui avais appris que je restais. Une grande danse de la joie sans doute. Je pris sa main dans la sienne. J'eu du mal à ne pas sourire. Ses mots me touchaient beaucoup et plus je passais du temps avec, plus il était évident qu'elle était la femme la plus sincère que j'ai connu jusque maintenant. Je ne tenais vraiment pas à perdre cette perle. Près d'elle, je me sentais vivant, comme si elle était la pièce du puzzle qui me manquait. Le serveur arriva alors avec deux grandes assiettes bien garnies. Il déposa devant nous ce que nous avions respectivement demandé. Elles contenaient de la nourriture en grosse quantité, même pour un estomac sur patte comme moi. Il ne restait plus qu'à goûter et il fallait espérer que ce restaurant propose une aussi bonne nourriture qu'il n'y en avait dans les assiettes. Emma donna le premier coup de fourchette et je la regardai savourer son morceau de poulet. J'attrapai une aile de poulet marinée au piment et y croquai dedans avec appétit. La viande était moelleuse à souhait et le piment ne gâchait pas le goût. Je grapillai dans le reste de mon assiette afin de la finir. Emma en fit de même avec sa nourriture. Tout le long du repas nous discutâmes et je lui demandais comment s'était passée sa journée. Elle me raconta plus ou moins en détail les cours qu'elle avait dispensé. Surtout des cours de chant et deux trois cours de batterie. Elle trouvait qu'il y avait un peu trop d'élèves qui prenaient des cours de chant mais pas assez de batteurs ou de bassistes dans l'âme. Certains avaient ce don dans l'âme mais d'autres étaient motivés, d'après elle, que par leur idole. De ce fait, cette dernière catégorie d'élèves avaient moins de charmes que la première. Mais qu'importe, elle leur dispensait le même enseignement. Comme elle le faisait justement remarquer, elle ne pouvait pas se permettre de porter un jugement sur leurs motivations. Le serveur vint nous débarrasser de nos assiettes.

Serveur : tout s'est bien passé ?

Till : oui très bien merci.

Emma : c'était très bon !

Il nous sourit et parti vers la cuisine pour mettre notre vaisselle à la plonge. Il revint quelques minutes plus tard pour nous proposer un dessert. Nous avions bien mangé et nous n'avions plus faim. Nous refusâmes gentiment sa proposition et nous lui demandâmes la note. Il acquiesça et partit nous la préparer. Il passa derrière le bar et tapota sur sa caisse. Il revint avec et la glissa sous mon verre. Je jetai un œil sur le ticket. Ce restaurant n'était pas cher du tout. Je reportai mon regard sur la jeune femme et lui souris. Elle me proposa d'y aller pour promener et digérer par la même occasion. J'acceptais avec plaisir et nous prîmes nos affaires ainsi que la note. Une fois postés devant la caisse, une jeune femme nous accueillit d'un grand sourire et nous encaissa. Elle nous remercia de notre venue et nous souhaita une bonne fin de soirée. Nous la remerciâmes et nous sortîmes. Emma m'emmena dans les rues de la ville. Elle parlait sans discontinuer et je l'écoutais. J'aimais le son de sa voix. Elle pourrait me dire n'importe quoi que sa voix me ferait quand même fondre de l'intérieur. Elle s'arrêta net de parler et me lança un regard interrogateur. Elle ne comprenait peut-être pas mon silence. Toujours sans rien dire, je l'attirai contre moi et l'embrassai tendrement tout en caressant ses cheveux. Un sourire étira ses lèvres et ses mains entourèrent ma taille. Je rompis le baiser et passais un bras autour de ses frêles épaules. Elle rayonnait de bonheur et son regard pétillait. Nous reprîmes notre promenade qui ne tarda pas puisque l'atmosphère se rafraichissait à la vitesse grand V. Je raccompagnai ma petite amie jusque devant son immeuble, ou je l'embrassai encore une fois. Elle me proposa de monter, ce qui était une offre alléchante je dois dire, mais je préférai rentrer à l'hôtel. D'une part, j'y avais toutes mes affaires, mais surtout, je trouvai qu'il était un peu tôt pour que l'on dorme ensemble. Je déposai un baiser sur le bout de son nez et caressai son doux visage en lui souhaitant une bonne nuit. Une fois rentrée dans l'immeuble, je tournai les talons et rentrai directement à l'hôtel.

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