Chapitre 24 : Emma

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En parlant familièrement, nous venions de nous faire péter le ventre. Nous venions assez rarement du fait que le restaurant était excentré ce qui ne nous arrangeait pas vraiment, surtout lorsque nous travaillons. Pour le peu de fois où nous y allions manger, nous n'avons jamais été déçus. Jamais. Nous partîmes, après avoir réglé la note, pour aller marcher le long de la rivière juste derrière le restaurant. Nous connaissions cet endroit depuis quelques temps suite à une soirée quelques peu arrosée. Ironie, quand tu nous tiens... Les gars trouvaient le lieu tout aussi beau que nous. Notre promenade digestive se passait plutôt bien. Nous discutions tranquillement de tout et de rien sans que ce soit des choses très profondes. Au bout d'un moment lorsque je discutais avec Olive de basse et de matériel, je remarquai que Till était un peu à l'écart derrière le reste du groupe. Je ralentis le rythme et finis par arriver à son niveau. Au début, nous ne parlions pas. Je lançais alors la discussion sur le repas. Il avait beaucoup apprécié ce restaurant et cela me faisait plaisir d'entendre ça. Pour les locaux, cet établissement est juste incontournable. Il chuchota alors quelque chose. Au début, j'ai cru que je n'avais pas bien compris. Il ne voulait pas rentrer chez lui. Il me disait clairement qu'il désirait rester avec moi, un peu plus longtemps. Je me mordillais la lèvre, je pensais la même chose. Je voulais sincèrement qu'il reste, ne serait-ce que quelques jours de plus. Je lui répondis aussi sincèrement qu'il avait fait avec moi. Il s'arrêta net en plein milieu du chemin, sans que je comprenne pourquoi. Je m'arrêtais aussi quelques pas plus loin en me posant des questions. Qu'est-ce que j'avais dit de mal ? Il parcouru la distance entre nous et se pencha vers moi pour poser ses lèvres sur les miennes. Comme je ne m'y attendais pas, je ne répondis pas de suite à son baiser. Ceci dit, je me repris rapidement. Je l'attrapais par la taille et le serrais contre moi. Je me sentais envahie de douceur et surtout détendue. Je ne m'étais jamais sentie aussi détendue de ma vie. Est-ce que c'était ça l'amour ? Je ne savais pas trop quoi penser. La seule chose que je savais, c'est que cet homme m'apportait des choses que je n'avais jamais eu et surtout que je ne connaissais pas avant. Je rompis alors le baiser et m'installais un peu plus confortablement contre son torse. J'avais complétement oublié que les garçons étaient avec nous et qu'ils remarqueraient tôt ou tard notre « absence ». et effectivement, ils l'avaient remarquée et étaient revenus sur leurs pas. Bien évidemment, ils nous ont trouvé en train de s'embrasser, dans les bras l'un de l'autre. Mes amis étaient extrêmement surpris de cette situation. Ils ne s'imaginaient pas nous voir ensemble. Sûrement à cause de la différence d'âge. Quelque part, cela se comprenait puisqu'il pouvait être mon père vu son âge. Ceci dit, lorsqu'on réfléchit un peu, il y a de plus en plus de couple avec six ou sept ans (voire plus) de différence. Est-ce qu'ils en sont moins heureux ? Pas vraiment. Donc pourquoi pas ? Quant aux amis de Till, ils ne firent pas de remarques particulières et ne semblaient pas surpris du tout. Peut-être qu'il les avait mis au courant de certaines choses. C'est la seule explication logique à ce comportement. Une petite angoisse me saisit le ventre. J'espèrais qu'il ne m'en voudrait pas puisque je n'avais rien dit de ce qu'il s'était passé entre nous jusqu'à maintenant.

Maxime : t'aurais pu le dire quand même Emma... Tu sais très bien qu'on ne va pas te juger. Tant que tu es heureuse, c'est le principal pour nous.

Emma : je sais.... Ceci dit, je n'étais pas sûre de ce qu'il se passait entre lui et moi. Du coup, je ne voulais pas mettre la charrue avant les bœufs. Surtout si ce n'est pas quelque chose de stable.

Noa : ceci dit ça se comprend. Bon on continue cette balade ?

Till : allons-y les gars !

Till attrapa ma main tandis qu'on se remettait en marche. L'image que l'on revoyait était celle d'un couple et cela me faisait tellement bizarre. Je n'avais jamais vraiment été en couple, ni ressenti cela avec aucun autre homme. Et pourtant, ce n'était pas faute d'en avoir rencontré. Aucun homme avant n'avait réussi à capter mon intérêt ou même susciter quelque chose chez moi. Peut être que j'étais quelqu'un de difficile, qui sait ? Il y a quelques temps, j'en avais parlé à une amie qui m'a fait une réflexion. Est-ce que mes attentes étaient les mêmes que les attentes des autres jeunes de mon âge ? Cette remarque avait fait son chemin, mais peut être pas dans le bon sens. J'avais conclu un moment plus tard que je n'étais peut-être pas faite pour être en couple tout simplement. Je n'avais jamais pensé au fait que je puisse trouver mon bonheur avec un homme plus vieux. Si c'est possible pour certaines femmes, pourquoi pas pour moi ? Quoi qu'il en soit, nous étions bien ensemble et dans un lieu très agréable, qui plus est. Le reste de la promenade se déroula dans la meilleure ambiance que l'on pouvait imaginer, encore plus puisque nous venions d' « officialise » un début de relation avec Till, sans forcément être ensemble. Il y avait encore beaucoup de chemin à faire avant de confirmer notre coup de cœur respectif, notre « crush ». Au bout d'environ quarante cinq minutes, nous décidâmes d'un commun accord de revenir sur nos pas et de reprendre les voitures afin de rentrer. Nous fîmes donc le chemin en sens inverse et une petite heure plus tard, nous étions en train de nous installer dans les voitures. Pour le coup, je pris le volant. Après avoir régler le siège et les rétroviseurs à ma taille, je démarrais le véhicule. Les garçons me firent passer un interrogatoire digne du FBI. Il fallait s'y attendre.

Noa : depuis quand il se passe quelque chose avec Till ? Nan mais... S'teuh plait ! Till ?! TILL !

Enzo : qui a fait le premier pas ?

Maxime : est ce que vous voues êtes déjà embrassé avant ?

Ethan : l'autre jour quand t'es sortie et que t'es restée vague sur ce que t'allais faire, t'étais avec lui ?

Je soupirai et répondis rapidement à chacun, n'ayant aucune envie de m'y étaler plus que de raison. De temps à autres, je jetais un coup d'œil furtif dans le rétroviseur intérieur pour m'assurer que les autres suivaient bien. Un petit moment plus tard, nos deux voitures se garaient en ville. J'étais d'humeur à faire du shoping et je comptais bien entrainer ce groupe d'homme avec moi.

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