La discussion allait bon train tandis que nous grignotâmes les gâteaux apéritif. La main d'Emma n'avait toujours pas bougé, toujours sur ma cuisse. Je tenais toujours sa main dans la mienne. Il y avait une telle différence de taille entre nos mains que parfois, j'avais l'impression que sa main n'était plus là. Après ces derniers rapprochements, j'avais de plus en plus envie de la prendre sur mes cuisses et de passer mes bras autour d'elle. Comme un couple. Est-ce que la situation avait assez évolué pour que l'on se considère comme tel ? Peut être pas... Pas tout de suite. Les garçons rappelèrent quelque chose qui me fendit le cœur. Nous devions rentrer au bercail trois jours après. Ma gorge fut nouée par une boule. Je prenais cette nouvelle en pleine face. Est-ce que c'était réel tout ça ? Je n'avais pas vu le temps passer et le retour sur terre était un peu compliqué. Je serrais un peu plus fort la main d'Emma. J'avais peur qu'elle s'en aille et je n'avais clairement pas envie de la laisser seule. Je sentis aussi qu'elle s'agrippait un peu plus fort à ma main. Je n'avais pas besoin qu'elle parle pour savoir qu'elle aussi n'avait pas envie qu'on se sépare aussi brutalement. Ou même se séparer tout court. A ce moment-là, plusieurs serveurs nous apportèrent notre repas, tenant chacun plusieurs assiettes dans chaque main. Ils annoncèrent ce qu'ils avaient dans les mains et chacun d'entre nous récupérait son assiette. Lorsque ce fut le tour d'Emma de récupérer son assiette, elle lâcha ma main. A priori, personne n'avait remarqué ce qu'il se passait. D'un côté, ce n'était pas plus mal. Personne ne ferait de réflexion ou ne dirait quelque chose de déplacer, blessant. Un fois tout le monde servit, nous nous souhaitâmes bon appétit et nous attaquèrent sans plus tarder nos assiettes. Vu l'entrain avec lequel nous mangions, nous avions tous une faim gargantuesque. Les discussions ne tardèrent pas à repartir de bon train. Malgré nos blagues et nos rires, j'avais du mal encore à me détacher du fait que nous devions rentrer à Berlin. J'avais presque envie de me faire une folie et de rester encore un moment. Nous n'avions pas d'impératif professionnels dans tous les cas et je crois que les garçons avaient prévus de partir un peu chacun de leur côté avec leur famille respective. Pour ma part, pas grand monde m'attendait. En rentrant, j'allais me retrouver seul. J'aurais trouvé des choses à faire, sans aucun doute. Mais tant qu'à faire, autant prolonger mon séjour. Je pourrais profiter un peu plus de la jeune femme et ainsi peut être pousser un peu loin les choses entre elle et moi. Pour les moments ou elle travaillerait, je pourrais toujours aller visiter, faire des randonnées s'il y en a dans le coin et faire du sport. Le soir je l'emmènerais partout ou elle voudra, je la suivrais comme son ombre. Enfin... Je me comprends... A bon entendeur... la serveuse interrompit nos discussions et nos rires pour nous proposer un dessert dans un premier temps. Seule Emma désirait un fondant un chocolat, par gourmandise. Nous fûmes tous d'accord concernant le café : nous attendrons que la jeune femme finisse son dessert avant de le prendre. La jeune femme repartit avec un grand sourire pour préparer le dessert en question. Je me demandais ce que pensait Emma de la situation. Depuis le début, elle ne laissait rien transmettre, absolument rien. La serveuse ne tarda pas à ramener le dessert de la brune. Cette dernière savoura son fondant comme si c'était le dernier qu'elle allait manger de sa vie. A cet instant précis, elle me faisait penser à une enfant. Elle s'était mise du chocolat de partout autour de la bouche. Je pouffais en voyant son expression. Ses traits trahissaient une immense satisfaction gustative. Cette expression me donnait sérieusement envie de rire. Lorsqu'elle eut fini la dernière bouchée de gâteau, nous pouvions lire une grosse déception dans son regard. Elle s'essuya la bouche avec sa serviette et la regarda avant de la poser.
Emma : vous auriez pu me dire que j'avais plein de chocolat autour de la bouche !
Till : t'étais tellement mignone en train de savourer ton dessert qu'on n'a pas eu le cœur de te faire la remarque.
Ethan : dis surtout que quand Emma mange quelque chose de chocolaté, elle ne sait plus manger proprement.
Enzo : elle devient pire qu'une enfant de quatre à laquelle on donnerait une danette.
Tout le monde éclata de rire et Emma prit une moue indignée. Elle finit cependant par rire avec nous. Cela faisait moins d'une semaine que nous nous connaissions alors que j'avais l'impression que cela faisait vingt ans. Je ne ressentais pas la différence d'âge. Nous étions tous sur la même longueur d'onde et cela faisait un bien fou. Encore plus d'avoir rencontré de nouvelles personnes. La serveuse débarrassa discrètement l'assiette d'Emma et passa derrière le bar pour lancer une tournée de cafés. En attendant que les cafés coulent, elle nous apporta du sucre en stick qu'elle déposa au centre de la table afin que tous puissent se servir si nécessaire. Elle repartit près de la machine à café et continua de faire couler les boissons. Quelques minutes plus tard, elle déposa un plateau rempli de petites tasses et de cuillère sur la table près de la nôtre. Elle commença tranquillement son service et reparti derrière son bar, toujours un sourire accroché aux lèvres. Noa la regardait avec un peu trop d'insistance à mes yeux, mais s'il est célibataire, pourquoi ne tenterait-il pas sa chance ? Cette idée fut cependant coupée net par Maxime.
Maxime : hey le Don Juan. Calme-moi vite ces ardeurs là.
Noa : mais pourquoi ?
Maxime : t'as une copine je te rappelle. Tu te rappelles de Cassie à tout hasard ?
Noa se tut et resta tranquille un moment. Il était démasqué, le jeune homme. Ce n'était pas mes problèmes dans le fond, mais je le trouvais un peu culotté le garçon de draguer quelqu'un d'autre alors qu'il est en couple déjà. J'attrapais le sucre pour en verser la moitié d'un stick dans ma tasse. Je tendis le pot à Emma qui le fit directement passer à Enzo. Elle buvait donc son café nature. Personnellement, j'avais un peu de mal avec le café pur et dur, dans toute sa splendeur. Par conséquent, je sucrais toujours un peu mon café avant de le boire. Lorsque le repas fut terminé pour de bon, nous sortîmes de table. Nous nous plantâmes devant la caisse ou nous attendait déjà la jeune femme qui s'était occupée de nous. Elle nous demanda ce qui nous arrangeait concernant le règlement de la note. Après une concertation rapide, nous décidâmes de couper la note en onze. La jeune femme nous encaissa donc les uns après les autres. Nous en avons eu pour une petite vingtaine d'euros chacun et le payement se fit rapidement grâce au sans contact que nous possédions tous sur nos cartes bleues. Une fois cela terminé, nous adressâmes un au revoir collectif puis nous sortîmes tous pour nous retrouver dans le restaurant.
Emma : maintenant qu'on a bien mangé, je vous propose qu'on aille marcher un peu pour digérer. En plus, pas loin, il y a une piste sur laquelle nous pouvons marcher le long d'un cour d'eau.
Nous approuvâmes tous et nous étions amusés de voir les garçons tout excités de faire cette promenade. Ils nous juraient plusieurs fois d'affilé que cet endroit était magnifique et calme, l'endroit parfait en somme.

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Really?
FanfictionParfois, la vie peut nous réserver quelques surprises, quelques rencontres fabuleuses au détour d'un voyage, d'une sortie dans un bar. Les fans aussi peuvent étonner avec un talent insoupçonné, nous en avons fait l'expérience. Mais est ce que ce ser...