Really?

Chapitre 2

Après une petite discussion, nous nous décidâmes d'aller nous promener dans la ville la plus proche, puis de diner dans un restaurant, celui qui nous plairait le plus. Bien sûr, je ne me proposais pas de prendre le volant. Je m'étais assez donné en spectacle comme ça lorsque nous avons récupéré la voiture.

Richard : Till, tu ne veux pas conduire ?

Till : Non, merci. Ça ira.

Olivier : On se demande pourquoi – dit-il avec l'air le plus innocent du monde.

Les autres éclatèrent de rire à cette remarque. Je soupirai en levant les yeux au ciel. Ils ne me lâcheraient pas là-dessus, c'était sûr et certain. Je montais donc à l'avant de Christian. Il fit démarrer cet engin et prit la direction du centre-ville. Nous trouvâmes plus ou moins rapidement un parking et il gara le véhicule dans un emplacement près de la sortie du parking. Après être sortis, nous nous dirigeâmes vers une rue qui semblait animée et avec plusieurs bars et restaurants. Nous nous intéressâmes en premier lieu aux restaurants. Nos estomacs criaient déjà famine et ils se feraient de plus en plus entendre, c'était certain. Les premiers restaurants proposaient des cartes simples mais efficaces. Cependant, ce n'était pas forcément ce que l'on recherchait en ce moment. En tous cas, si rien ne nous intéressait, ou du moins intéressait nos estomacs, nous savions qu'il y avait quelques restaurants qui proposaient des choses simples. Nous nous en accommoderions bien si besoin. Mais on ne cachait pas qu'on cherchait à tester la gastronomie du coin, avant tout. Après avoir traîné une demi-heure environ à regarder les cartes des établissements, on se décida à s'installer sur une terrasse, au soleil. Le restaurant que nous venions de choisir proposait une carte ni trop fournie, ni pas assez. La carte proposait des morceaux de viandes ainsi que quelques plats régionaux. C'est exactement ce que nous cherchions. Une serveuse vint nous voir et nous tendit à chacun, avec un grand sourire allant d'une oreille à l'autre, la carte. Elle s'éloigna et nous prîmes le temps de choisir. Une dizaine de minutes plus tard, la même jeune serveuse revint avec un petit bloc note pour prendre nos commandes.

Serveuse : qu'est ce que je vous sers ? Est-ce que vous voulez un apéritif ?

Till : une bière pour moi.

Olivier : pareil pour moi.

Christoph : un verre de rosé s'il vous plait.

Richard : un verre de rouge en ce qui me concerne.

Paul : du blanc pour moi s'il vous plait.

Christian : bande d'alcooliques ! Je vais prendre du jus d'orange.

Serveuse : c'est noté pour les boissons. Qu'est ce que je vous sers comme plats ?

Paul : une assiette de pâtes carbonara à la façon du chef s'il vous plait

Christoph : une côte de bœuf saignante avec des frites

Christian : une salade végétarienne sans champignon pour moi s'il vous plait.

Till : et toi tu t'es vu avec ton assiette de nourriture pour lapin ? N'importe quoi toi. Une cassolette du chef s'il vous plait.

Olivier : j'avoue que là, prendre une salade, végétarienne en plus, ça fait bouffe de lapin. Tu perds en crédibilité, mon gars. Moi, j'vais prendre une côte de porc grillée avec des pâtes.

Serveuse : du parmesan avec les pâtes ?

Olivier : oui s'il vous plait.

Richard : et moi, une salade savoyarde s'il vous plait.

La serveuse nota nos commandes et ramassa alors nos cartes. Elle repartit vers les cuisines pour lancer la préparation. Elle revint un peu plus tard avec nos boissons qu'elle posa devant nous. Elle nous adressa un sourire et repartie vers le bar pour discuter un peu avec le bartender. Je m'étalais sur ma chaise pour profiter de ce si beau soleil. Je soupirais de satisfaction. Les gars chambraient Christian quant à la nourriture qu'il avait commandée. De base, c'était un gros mangeur de viande. Il avait rencontré une jeune femme qui était végétarienne et il l'avait suivie sur cette voie alimentaire. De plus, il ne buvait presque plus d'alcool. Juste aux grandes occasions comme Noël, le jour de l'an ou aux anniversaires. Nous n'avions pas bien compris, ce changement est survenu assez soudainement. Comme si cette fille avait une emprise immense sur notre ami. Mais, il avait l'air de beaucoup tenir à elle, donc, nous nous passions de commentaire pour éviter de le blesser. Nous discutâmes autour de nos verres en attendant tranquillement nos plats. D'ailleurs, ils ne tardèrent pas à arriver, puisque nous étions les premiers clients du service de midi. Nous remerciâmes chaleureusement la serveuse et nous attaquâmes vivement nos plats. Délicieux. Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire ce que nous avions choisis. Parfois, moins il y en a, plus la qualité est bonne. Nous ne regrettâmes absolument pas. Nous allâmes voir le bartender pour régler. Une fois la note payée, nous nous dirigions vers une petite place que nous avions vue, ou des statues prenaient place et surplombaient quelques bâtiments. Il faisait un temps excellent et une promenade à la découverte de la ville et de ses trésors s'imposa. Nous commençâmes par marcher le long d'une rue commerçante. Là, des fans nous reconnurent au beau milieu de la rue. Nous prîmes alors plaisir à poser pour les photos et à signer des autographes sur des sacs de cours, des agendas ou des tee-shirts. Ils avaient l'air tout excités de nous avoir croisés. Nous nous éloignâmes, mais nous les entendions encore jacasser. Nous les imaginions déjà en train de se pavaner à l'école en se vantant à droite et à gauche d'avoir rencontré leur groupe favoris.

Un moment plus tard, nous nous décidâmes à faire les magasins. Chose que nous ne faisions que très rarement, chacun de notre côté, et par définition, encore moins lorsque nous étions tous les six, entre hommes, et surtout, entre amis. Il y avait des magasins propres à la France. Nous en profitâmes pour nous faire plaisir et dépenser sans être trop regardant. Nous fîmes même un arrêt dans un magasin de souvenirs pour faire les andouilles avec tout un tas de goodies : chapeaux, tee shirts à l'humour douteux, déguisements en référence avec la région... Nous ressortîmes chacun avec une bêtise que nous allions soigneusement garder pour nous remémorer ces rires.

Plus tard, nous rencontrâmes un autre groupe de fan. Et on distribua une autre tournée d'autographe, sans compter les selfies qu'on prit tous ensemble avec les jeunes. En discutant avec eux, nous leur demandâmes quels étaient les bars qui réunissaient les fans de métal, rock et autres genres musicaux du même acabit. Ils nous en conseillèrent un en particulier qu'on se promit d'aller voir un de ces soirs. En attendant, nous retournâmes vers le parking pour récupérer la voiture et rentrer à l'hôtel. Sur le trajet, je me sentais un peu euphorique. Ces moments avec les fans étaient... Magiques. On rencontrait nos fans, ceux qui aimaient ce que nous faisions et eux rencontraient leurs musiciens préférés. Que du bonheur.