Chapitre 5

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J'ouvris les yeux et un rayon de soleil filtrait à travers les rideaux. Un peu plus et ce rayon de soleil allait me tomber dans les yeux et me réveiller. J'attrapais mon téléphone et regardais l'heure. Dix heures dix. J'avais bien dormi et je ressentais encore les effets bénéfiques du bain de la nuit dernière. Je ne savais même pas à quelle heure nous étions rentrés cette nuit ni à quelle heure je m'étais couché après mon bain. En revanche, j'étais détendu comme je ne l'ai jamais été. Je restais quelques minutes au lit, à profiter de la chaleur des draps. Je finis par sortir du lit et m'étirer. J'ouvris en grand les rideaux et les rayons du soleil me firent froncer le nez quelques secondes. Lorsque mes yeux furent habitués à la lumière du jour, je fonçais à la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage et me raser de près. Lorsque je me retrouvais face à mon reflet dans le miroir juste après m'être rasé, une question s'imposa à moi. Est-ce que cette fascination que j'avais pour Emma était saine ? Elle a l'âge d'être ma fille... Elle est jeune... Bien plus jeune que moi... Je suis séparé depuis quelques années maintenant et je n'avais jamais éprouvé ça avant. Il y avait bien eu des femmes avant, mais jamais aucune n'arrivait à la cheville de ma chanteuse. Pourtant, les femmes que j'avais pu fréquenter étaient des femmes bien, mais qui n'arrivaient jamais à me captiver très longtemps. Je mettais fin à ces relations après quelques semaines, quelques mois tout au plus. Elles n'avaient pas ce petit truc en plus. Soudain, le visage d'Emma s'imposa à moi. Son visage ovale, sa peau caramel qui avait l'air si douce, sa longue crinière brune, ses yeux marrons frôlant le noir. Son visage d'ange m'avait fait un choc lorsque je l'avais vu de près. Je n'y avais pas prêté attention lorsqu'elle était sur scène. Les lumières de la scène et la distance ne m'avaient pas permis de remarquer ces petits détails et sa beauté. Et son physique... Je n'y avais pas non plus prêté attention à cause du monde. Nous étions placés assez loin de la scène et le bar était plein. Un bruit me fit sortir de cette remise en question assez intense. Quelqu'un toquait à la porte. J'essuyais donc rapidement mon visage dégoulinant encore d'eau et je sortis de la salle de bain. On retoqua à la porte et je finis donc par ouvrir. Mes chers amis étaient tous là, grand sourire aux lèvres.

Paul : et bah alors ? On se fait vieux mon p'tit père ? On met du temps à ouvrir la porte ?

Les autres éclatèrent de rire et il était certain qu'ils avaient passé une soirée toute aussi agréable que la mienne. Cela dit, ils ne semblaient pas perturbés par la petite brune d'hier soir. Absolument pas même. Quoi qu'il en soit je ris avec eux de la blague.

Till : j'ai dormi comme un bébé. Je me suis levé il y a une quinzaine de minutes et je me suis rasé. Vous avez prévu quelque chose ?

Olive : du sport, du sport et du sport.

Richard : et déjeuner aussi !

Paul : mais arrête de penser avec ton estomac bordel !

De nouveau, nous éclatâmes de rire. Richard avait tout le temps faim. Il pouvait manger des portions gargantuesques et grignoter entre les repas qu'il ne prendrait pas un gramme. Ça en était presque énervant. Mais passons.

Till : bon j'enfile mes fringues de sports et je vous rejoins. On se fait un basket ?

Christophe : ouais carrément !

Richard : adjugé vendu !

On était tous d'accord pour se faire un basket. Ils partirent devant le temps que je me change et que je prenne avec moi serviette et bouteille d'eau. Une fois habillé et chaussé, j'attrapais le reste de mes affaires ainsi que ma clé pour rejoindre les gars sur le terrain de sport. Je n'étais pas pressé dans le fond de jouer au basket. Je flânais donc dans les couloirs de l'hôtel tandis que je prenais le chemin des stades de sport. Après une dizaine de minutes, j'arrivais enfin sur le lieu du rendez-vous. Mes amis commençaient à trépigner d'impatience. Je posais mes affaires sur le côté du terrain.

Christophe : faut pas être pressé pépère!

Till : tu t'es regardé ce matin dans le miroir avant de me traiter de pépère ? Sale vieux.

Paul : bon les gosses ça y est c'est fini les prises de bec ? On peut s'y mettre ?

Till : oui oui on peut s'y mettre.

Christophe : carrément oui. Mais t'es toujours un p'tit vieux.

A peine avait-il finit sa phrase qu'one bouteille lui tomba dessus et de l'eau inonda ses vêtements. Olive venait de lui balancer dessus sa bouteille et il en pouffait de rire. Il tentait de se retenir devant le visage surpris de Chris'. Je ne pus m'empêcher de rire devant ce spectacle. Malgré notre âge adulte, on redevenait de vrais enfants par moments. On se chamaillait comme des enfants en bas âge. Une fois la surprise et le fou rire passé, nous commencions par nous échauffer en faisant quelques tours de pistes. Une fois à bout de souffle, nous nous arrêtâmes pour un souffler un peu et commencer les choses sérieuses. On se fit quelques passes et le match débuta. Nous nous jetâmes corps et âmes dans le basket pendant deux bonnes heures. Nous ne vîmes pas passer le temps et nous nous arrêtâmes uniquement après être en nage. Nous prîmes le temps de boire un peu d'eau et de reprendre notre souffle. Nous étions exténués et à l'unanimité, nous retournâmes à l'hôtel pour prendre une douche et éventuellement profiter du room service. Je n'avais pas spécialement faim personnellement. Les autres ne savaient pas encore s'ils allaient grignoter quelque chose ou pas. Quoi qu'il en soit, on s'était donné rendez vous une heure plus tard pour voir ce qu'on allait faire cette après-midi. Cela me laissait assez de temps pour me délasser dans un bon bain chaud. Une fois dans ma chambre, je fis couler un bain plein de mousse, comme la nuit dernière. Une fois la baignoire plaine à ras bord, j'entrais dedans sans ménagement. L'eau chaud fit un bien fou à mes muscles tendus par l'effort assez intense des deux dernières heures. Je m'allongeais alors et me détendis un peu plus. Je me mis alors à penser. A penser a plein de choses, mais tout tournait autour d'Emma. Au bout d'un certain temps, je sentis que l'eau se rafraichissait. Je sortis alors du bain et me séchais rapidement. Je pris des vêtements propres, un pantalon noir avec quelques chaines au passant de la ceinture, un débardeur noir, un bracelet de force et je sortis du placard mes rangers. Une fois tout cela enfilé, je pris mes papiers, un peu d'argent et la clé de ma chambre. Je sortis de ma chambre pour me rendre dans le hall de l'hôtel afin d'attendre le reste du groupe. Je fus le premier arrivé et m'installais sur un des fauteuils. La jeune femme installée à la réception, un nouveau visage encore, me dévisagea comme si elle n'avait jamais vu d'homme de sa vie. Ou même de personne avec ce style vestimentaire. Allez savoir. 

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