Une femme aurait exclu toute possibilité. Pourtant son espérance aura été vaine. Bouleversée, elle préféra regarder ses quatre bébés, qui dormaient paisiblement dans leurs berceaux. Il y avait trois filles et un garçon. Avec une certaine rudesse pour se lever, la mère fit un bisou à chacun d'entre eux, plus précisément, à ceux qui n'étaient pas une erreur.
Sa première fille était une erreur.
Elle avait le sang d'un abject personnage dans ses veines, cela lui procura du dégoût. Sa mère savait pertinemment que sa vie ne serait que mensonge et trahison, cependant à la vue de son si joli sourire, son cœur s'apaisa.
- Tu as vu Eulalie, vous avez les mêmes yeux et le même sourire, chuchota doucement, Mithme, la grand-mère, en entrant dans la chambre de sa fille.
- Je sais j'ai vu, mais je ne peux pas m'empêcher de penser à lui lorsque je vois mon...notre enfant, avoua-t-elle tremblante.
Avec hésitation, la mère enlaça sa fille. Les deux femmes savaient que cette enfant allait devenir une véritable menace pour l'avenir. Malgré ses petites joues roses, on pourrait penser le contraire. Puis des cris vinrent interrompre leur échange, suivis de trois autres plus loin. Mithme s'empressa d'aller les calmer un à un, Eulalie retourna dans son lit en donnant sa première fille à sa mère.
- Tu crois qu'avec ta force, ils pourront enfin mettre fin à la folie de ton mari ? s'inquiéta la grand-mère sans pour autant attendre une réponse positive.
- Je l'espère, sinon ma transmission n'aura servi à rien, se tourmenta la jeune mère, le visage assombri. A mon avis, le pire serait qu'il découvre que mes quatre forces de la nature se trouvent en eux, tu n'auras pas d'autre choix que de cacher leur existence, afin d'attendre le moment où ils seront en âge de comprendre leurs responsabilités.
La vieille dame était sceptique par les propos de sa fille, elle savait parfaitement ce qui allait advenir d'Eulalie. Cette dernière avait sacrifié son énergie vitale pour la transférer à la nouvelle génération. Ainsi, dans très peu de temps, cette femme remplie de remords, allait quitter ce monde. La jeune mère regarda sa première fille pleurant dans les bras de Mithme. Puis, elle vit que son œil gauche changea de couleur. Il était devenu orange. Horrifiée, la jeune femme poussa un cri strident qui fit sursauter sa mère, manquant de faire éclater les vitres.
- Non ! Non, non, non ! Elle ne me ressemble pas du tout, ce monstre a le même œil que son père, je la haïs, paniqua-t-elle les larmes aux yeux en scrutant cet œil « maudit ».
Au même moment, une explosion se fit entendre. La grand-mère posa le bébé et alla regarder à l'extérieur de la fenêtre. Avant de mettre ses mains devant la bouche pour éviter de crier.
- Ma fille, il faut fuir ! Ton mari nous a retrouvés malgré le camouflage que j'avais mis en place, à présent l'Arbre est à découvert, si on ne fait rien il mourra, insista-t-elle en lui prenant la main pour l'emmener.
Cependant sa fille ne bougea pas, elle resta immobile la tête baissée.
- Vas-y sans moi, et emmènent les enfants avec toi, mets les en lieu sûr s'il te plaît, dit toi que c'est pour le bien de cette planète, supplia Eulalie, honteuse d'abandonner ses enfants.
Des larmes tombèrent sur les draps, la moitié de son cœur ne voulait pas les laisser partir, pourtant l'autre moitié le voulait afin qu'ils vivent une vie normale... Néanmoins, Eulalie savait pertinemment que c'était impossible.
Sa mère hocha la tête en signe de négation. Jamais la vieille dame, ne pourrait accepter que quelqu'un, qui plus est, sa fille se fasse tuer sous ses yeux. D'autant plus de la main de son ingrat de gendre. Cependant, elle comprenait sa décision, et c'était ce qui lui faisait le plus de mal. Si Eulalie venait à mourir, peut-être qu'il changerait d'avis et ne voudrait plus les retrouver.
Non ! Il n'est pas comme ça !
Une mère abandonnerait sa propre vie pour ses enfants et ce, quoi qu'il arrive, songea Eulalie en regardant une dernière fois ses enfants...
L'instinct maternel.
Voyant la détermination dans son regard et le courage dont elle faisait preuve, Mithme n'eut d'autres choix que de s'en aller en se camouflant avec les bébés, laissant sa fille gérer cette situation, très critique. Avant de refermer la porte, elle vit le dernier sourire de sa fille qui voulait dire : « prend soin d'eux ». Une larme à l'œil, la vieille dame sauta du haut de l'Arbre pour atterrir impeccablement au sol, sans la moindre douleur. Ainsi, la grand-mère aperçut la brèche que son gendre avait faite à travers sa barrière. Elle prit le même chemin pour sortir, cherchant de l'aide à tout prix. Seulement c'était trop tard, « il » était déjà dans la chambre d'Eulalie...
L'homme devant la fenêtre, la femme assise sur le lit. Leurs regards étaient aussi froids l'un que l'autre. Si bien que l'ambiance devenait presque délétère au fil des minutes. Le silence était total, on entendait le tronc de l'arbre craquait, le bruissement des feuilles qui s'envolaient au gré du vent. Plus le temps était en suspens, plus la météo s'agitait. Son mari finit par le briser avec sa voix grave.
- Alors, comment vas-tu depuis ta fuite, je t'ai cherché partout tu sais, dit-il en fronçant les sourcils. Bref, tu te doutes de ma venue ici, je suppose, ajouta l'homme un petit sourire aux lèvres.
- Je ne te dirai rien, tu n'as qu'à chercher toi-même...
D'un geste précis et rapide, il l'interrompit en lui remontant le menton pour qu'elle le regarde droit dans les yeux.
- Figures-toi que c'est ce que j'allais faire, mais je voulais dire adieu à ma chère femme qui a réussi à garder notre enfant dans son ventre pendant trois ans. Puis elle rencontra un nouvel homme avec qui elle en eut trois autres et grâce à eux, notre enfant a pu enfin sortir, ricana le père en levant ses bras au ciel.
Il la lâcha et l'instant d'après Eulalie toussa. En regardant sa main, elle vit son sang, toutefois il n'était pas rouge mais noir. Abasourdie, la mère remarqua un sourire de la part de son mari qui lui fit froid dans le dos.
- Qu'est-ce que tu m'as fait ? tonna-t-elle à la fois en colère et inquiète.
- Je t'ai injecté mon poison le premier jour où l'on s'est embrassé, et comme tu étais naïve, mes paroles t'ont semblé réelles, hoqueta l'homme en faisant un petit rire nerveux qui n'avait qu'une signification, la moquerie. Tu t'es fait avoir en beauté.
Eulalie voulu se ruer sur lui pour l'étranger de toutes ses forces toutefois la transmission et l'accouchement l'avait épuisé. Ainsi, elle ne fut capable que de le fusiller du regard pour lui faire comprendre toute la haine qu'elle éprouvait à son égard. Sans surprise, c'était réciproque. La mère prit la voix la plus froide qu'elle eut pu :
- Tu ne mérites que la mort, pourquoi il a fallu que tu existes... je n'aurai jamais dû te rencontrer, cracha la jeune femme.
- On dirait que je suis une erreur de la nature pour toi, ironisa-t-il. Ce n'est pas très flatteur pour la mère des quatre forces naturelles.
C'était la goutte d'eau qui avait fait déborder le vase, Eulalie l'assaillit par les vêtements malgré une pénurie de force. Elle ne tint pas plus d'une minute, puisqu'une pichenette sur son front la fit vaciller par terre.
- Tu es vraiment pitoyable, soupira son mari, comment j'ai fait pour tomber amoureux de toi...
- Tais-toi ! hurla sa femme à bout de nerfs. Je sais que je vais mourir, mais mon rêve serait que l'un de mes enfants te tue de ses propres mains.
- Ca n'arrivera JAMAIS ! tonna-t-il, parce que je les tuerais avant, grinça l'homme fier d'être le maître de leur destin. Ah ! J'entends ton cœur battre moins vite.
Malheureusement il disait vrai, son corps commençait à lâcher, ses forces l'abandonnèrent à tel point, qu'elle ne pouvait plus bouger. Ses yeux se fermèrent petit à petit, son cerveau se vida de son sang. Toutefois, Eulalie réussi à prononcer le nom de son mari : « Hugor Stinger ».
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Mineral Stones [EN PAUSE]
FantasySur la Terre existe l'Arbre élémentaire dont l'emplacement reste inconnu sauf pour une lignée qui la connaît depuis la nuit des temps. Ce dernier peut créer des Mineral Stones qui choisissent une personne dingue de leurs effets. Ce sont des pierre...