Mineral Stones [EN PAUSE]

13. Le pouvoir des mots

Une fois ses larmes séchées, Aliya relâcha son étreinte. Cependant devant eux se trouvait tous les habitants du troisième palier dont leur proche. Mort à cause de Louméo, ou plutôt à cause de Ran. Leurs yeux étaient remplis de tristesse et de colère. Une femme aux cheveux blonds s'avança.

- Sale monstre ! Tu as tué toute ma famille ! Ainsi que beaucoup d'autre !

Puis les autres suivirent le mouvement.

- Pourquoi tu nous as fait ça ?! Nous avions beaucoup de respect pour toi !

- Et toi, tu nous fais ça... Tu mérites de mourir !

- Pourriture ! Les gens comme toi ne méritent pas de vivre !

Ces mots remplis de chagrin et de rancœur bouleversèrent Louméo encore plus qu'il ne l'était déjà. Incapable de parler, ses mains se mirent sur sa bouche.

Je n'étais pas maître de mon corps, c'est Ran qui m'a manipulé...

- Part d'ici, on ne veut plus de voir dans cette ville !

- Démon, je te souhaite tous les malheurs du monde !

Chaque phrase qu'ils prononçaient était un coup de couteau permanent dans son cœur. Aliya ne pouvait pas intervenir, que dire dans cette situation ?

Rien. Ils avaient vu une mise en scène fabriqué de toute pièce.

Cette circonstance était semblable dans sa propre ville, seulement l'adolescente dû subir bien plus que des insultes...

Courage Louméo, je sais que c'est difficile, mais essaye de garder ton sang-froid. Il faut que tu tiennes bon.

Pourtant c'était peine perdu, la Citrine se mordait les lèvres pour ne pas éclater en sanglot une nouvelle fois, il voulait tellement leur parler, leur expliquer que c'était un malentendu. Mais à quoi bon. Quand « famille » et « mort » était dans le même phrase, qu'importe le contexte, celui qui faisait le coup, avec en plus des témoins, était forcément fautif. Même si on leur expliquait ce qui s'était réellement passé, ils ne les croiraient pas. Et le p'tit gars en était parfaitement conscient.

- C'est la faute de ses pouvoirs, sans eux, il n'aurait rien pu faire.

- Ouais tu as raison.

Soudain, la vérité le frappa au visage, Louméo venait de comprendre...

Sans eux, je ne les aurais pas tué physiquement comme mentalement... Le coupable, ce n'est pas moi...  Ce sont Aliya et Jim... C'est leur faute si j'en suis là aujourd'hui. Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt.

Il la regarda droit dans les yeux. Une lueur de rage s'y reflétait.

Ne me dit pas que tu es persuadé que c'est à cause de nous, pensa l'adolescente soucieuse mais surtout déçue.

Toutefois, en voyant son expression, elle ne mit pas longtemps à s'apercevoir que c'était le cas. Ainsi, la Citrine commença à se lever, sous le regard attentif des habitants.

- Ni pense même pas, lui murmura la jeune fille assez fort pour qu'il l'entende.

Son avertissement n'avait rien d'amical, bien au contraire. Son but était de lui mettre la pression pour qu'il se taise, sur leurs pouvoirs.

- Je vous promets qu'il ne vous fera plus rien, alors laissez-le partir, en vie.

- Comment on peut-on vous faire confiance ? Si ça se trouve toi aussi tu as des pouvoirs...

Comme pour Louméo, ils devinrent suspicieux.

- Il est vrai que je ne peux pas vous le prouver, mais s'il part, Louméo ne pourras plus vous faire de mal, laissez-moi l'emmener, supplia-t-elle à genoux.