Mineral Stones [EN PAUSE]

44. Réconfort

Tout le monde avait assisté à la scène. Pourtant personne n'osa dire quoi que ce soit. Tima était partie aider Rutio à couper du bois, Lucie était retournée là où elle avait dormi, c'est-à-dire dans un placard plutôt large qui fut emménagé pour elle et Aliya s'était installée sur son matelas gonflable en ruminant. Edgar s'était contenté d'amener le livre à la jeune fille et dès qu'il aurait fini celui sur les quatre éléments, il lui passerait. L'adolescent avait eu comme réponse un hochement de tête et un merci. Elle voulut l'apostropher mais n'en eut pas le courage. L'Emeraude et la Citrine s'étaient regardé et avait bien compris la situation : « ne pas les déranger ». L'Améthyste tourna les pages sans vraiment les lire et son esprit s'embrouilla de plus en plus. Cela lui faisait mal de voir ses deux amies envenimer davantage leur situation à chaque fois qu'elles se croisaient. La jeune fille broyait du noir et sa tête allait finir par exploser. Pour une fois, elle pensa à elle et à son moral. Ce dernier avait d'ailleurs bien baissé depuis le récit de l'assassin et la suite des évènements. C'était dans ce cas de figure que l'adolescente aimerait avoir Jim à ses côtés, pour qu'il lui fasse penser à autre chose. Soudain la Représentante se souvint qu'elle pouvait le contacter de par la boule de magique de Rayo. A grande enjambée, ses pieds se dirigèrent vers Louméo.

- Je t'emprunte notre seul moyen de communication, déclara Aliya qui avait retrouvé du baume au cœur rien qu'à l'idée de lui parler.

- Qu'est-ce qui te met de si bonne humeur ? questionna le prince surpris qu'elle ait repris des couleurs. Je pensais que l'altercation entre Lucie et Tima t'avait refroidi enfin tu vois ce que je veux dire.

- Disons que j'ai envie de me changer les idées et je connais la personne idéale pour ça.

- Tu penses à Jim je parie, dit ironiquement la Citrine en grinçant des dents.

- C'est quoi ce ton, tu es jaloux ? répliqua l'Améthyste qui avait perdu son enthousiasme.

A sa remarque, l'adolescent vira au rouge écarlate. Il ne savait pas vraiment ce qu'il ressentait. De l'amour ? De l'admiration ? Ou tout simplement de l'attirance ? En voyant le monologue qui se déroulait dans sa tête, Aliya s'éclipsa troublée par ce changement d'intonation. Cette dernière voulait parler de son mal, tout comme avec Edgar, pourtant sa bouche refusa d'émettre le moindre son. En conséquence, elle alla s'installer dehors, dans un coin tranquille à l'abri des regards. Par moments, quelques panthères demandaient des caresses. Peu à peu, elle retrouva le sourire.

- En fait vous êtes des gros matous inoffensifs. Ca faisait longtemps que je ne vous avais pas vu en plus, fit l'adolescente en mettant un des animaux sur le dos tout en le dorlotant. Bon il est temps de le convier.

Au fur et à mesure que la jeune fille le cajolait, la bête finit par rouler sur elle.

- Doucement mon minou tu m'écrases !

- Euh... Je sais pas si je suis surpris de te voir « jouer » avec une panthère ou le fait que tu m'appelles.

En entendant sa voix, Aliya eut un sourire béat. Voyant que la session caresse était terminé, la panthère se redressa, laissant cette dernière respirée.

- Tu ne peux pas dire bonjour comme tout le monde ?

- Salut Mlle-je-fais-ami-ami-avec-un-animal-sauvage-qui-a-pas-l'air-d'en-être-un, répliqua le sabreur en la taquinant.

- Tu es irrécupérable, soupira-t-elle faussement exaspérée.

- Que veux-tu je suis pas « comme tout le monde », ironisa le jeune homme sourire en coin. Bon sinon pourquoi cet appel soudain ? dit-il plus sérieusement en se raclant la gorge.