32. Letizia

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La nuit était tombée sur la capitale d'Arelle. Tous dormaient à poing fermé, même si pour certains le sommeil avait été difficile à trouver. Tous les invités présents à l'anniversaire d'Adélaïde avaient eu ce problème. Pourtant, deux personnes étaient encore éveillées. Une lueur de lumière s'échappait de la chambre du prince.

- Je peux savoir pourquoi tu étais autant stressée pour un inconnu ? commença Edgar assis sur le lit en face d'Eléonore qui était aussi assise.

- Ce n'est pas un inconnu ! C'est une personne que j'apprécie même si j'ai du mal à la comprendre.

- Mouais... Le problème c'est que je te voyais te tortiller beaucoup de fois en même pas dix minutes. Et je sais que quand tu fais cela, tu as quelque chose à te reprocher, je n'ai pas raison ? expliqua un peu trop franchement son frère qui attendait un geste de sa part.

Sa sœur se mordit la lèvre.

- J'ai misé juste on dirait. Dit moi ce que tu...

- Je n'avais pas le choix Edgar ! Si je ne le faisais pas maman aurait pu mourir ! l'interrompit-elle en lui tapant le torse les larmes aux yeux.

- Hé calme-toi...

L'adolescent s'adoucit et la prit dans ses bras afin de soulager sa petite sœur. Elle se détendit et lâcha des larmes de culpabilité que ne pouvaient retenir ses yeux. Cette dernière se sentait responsable, non seulement pour son acte mais aussi pour n'avoir rien dit à personne. Ses nouveaux amis allaient probablement être déçus et ne lui feront sans doute plus confiance. Le pire est qu'elle comprendrait s'ils le faisaient. Pendant que la princesse pleurait de nouveau à chaude larmes, son frère lui caressa la tête, et ils restèrent ainsi, dans la pénombre avec comme seul son les sanglots d'Eléonore. Ses pleurs cessèrent quelques minutes plus tard. Ils se détachèrent en restant tout de même proche.

- Alors qu'est-ce que tu as fait pour en arriver à ce sentiment de douleur et de souffrance ? demanda Edgar d'une voix plus douce.

- Je... J'ai...

La petite fille reprit sa respiration pour éviter de parler à la saccade. Malgré sa voix hésitante et ses reniflements, elle se lança.

- Un homme nous a attaqués dans la salle de réception, il s'appelle Luer, et il se trouve que c'est le même homme qui m'est « kidnappé » pour me faire du chantage. Je devais mettre dans le verre de Jim un morceau de sucre et en échange il ne ferait pas de mal à maman. Il était au courant pour la maladie.

- Comment a-t-il su ? s'étonna Edgar les yeux exorbités. C'est un peu un secret d'Etat, personne à part nous ne sommes au courant.

- Je sais et j'ai vite compris qu'il ne plaisantait pas, parce que même quand j'étais avec ceux que tu as vus tout à l'heure, Luer m'observait toujours... Puis viens la soirée...

Son frère préféra ne rien dire de peur qu'elle ne continue pas son récit.

- C'est moi qui l'ai mis dans cet état. Pendant qu'il était parti, j'en ai profité pour mettre le morceau de sucre dans sa boisson...

L'adolescent baissa le regard. Le « truc » qui lui manquer était ce morceau de sucre.

- Je vois, le sucre s'est dissous et il ne reste plus d'échantillon... Désolé de te le dire mais Jim ne pourra...

- Toutefois une fois que l'homme avait détourné le regard, je l'ai cassé en deux pour, je pense, minimiser les dégâts. Je savais que ce qui allait arriver serait sûrement grave, donc dans le doute.

Le visage d'Edgar s'illumina et Eléonore sortit de sa poche l'autre morceau de sucre. Le prince y fit très attention et le transporta jusqu'à sa table. La princesse bâilla quelques instants.

Mineral Stones [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant