38. Apprentissage

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- Waouh c'est incroyable ! Je n'aurais jamais imaginé allé à Quazar dans ces conditions, s'extasia Edgar en regardant par la fenêtre du train, le paysage qui défilait devant ses yeux. C'est encore plus beau en vrai que dans les livres.

Lorsqu'il était au château, le prince ne sortait que très rarement et ses nuits se résumaient qu'à quelques heures de sommeil comme l'avait dit sa sœur.

Elle avait peut-être raison sur le fait que je loupai beaucoup de choses. J'étais trop concentré sur la guérison de ma « mère » que j'en ai oublié de vivre... Hé dire que c'est seulement maintenant que je m'en rends compte. Eléonore a dû me prendre pour un hermite.

- Je pense la même chose que toi, indiqua Aliya qui avait, tout autant que lui, les yeux qui pétillaient.

- Pourtant il ne s'agit que d'une forêt comme les autres, ria Tima devant leur enthousiasme communicatif.

Tout le monde était euphorique à l'idée de pouvoir apprendre de nouvelles choses. Seul Lucie restait en retrait, à observer sans grande conviction l'horizon. La jeune fille était dans sa bulle en se demandant ce qui aller se passer pendant les prochaines vingt-quatre heures. Ses paupières se fermèrent à force de contempler la verdure qui s'étendait devant elle.

Deux coups de feu et l'instant d'après le corps tomba dans le lac.

Deux coups dans les organes vitaux et l'instant d'après le sang coula à flot.

La témoin n'avait que ses yeux pour pleurer et la frustration de n'avoir rien pu faire.

Son cœur avait été brisé deux fois de suite par une seule et même famille : les Onaki. En particulier leur deuxième fille qui avait des talents d'assassin hors pair. Quand ses yeux trouvaient les siens, ses pupilles revoyaient le sang des deux victimes qu'elle n'avait pu sauver. Sa rage décuplait à chaque fois que l'assassin entrait dans son champ de vision.

Soudain Lucie rouvrit les yeux. Son regard se porta immédiatement vers les autres Représentants afin de voir s'ils avaient vu ses tremblements. En effet, ses mains tressaillaient alors pour les cacher, l'adolescente les mit entre ses cuisses.

Calme-toi Lucie ce n'était qu'un cauchemar. Quartz Rose, apaise mon cœur et fais cesser ma crainte.

***

- Alors selon Mithme, sa maison serait quelque part... par-là, lâcha Aliya en manquant de précision devant la fatigue d'avoir marché un long moment et l'immensité des recherches.

- Tu plaisantes ?! Il n'y a qu'une forêt et quelques coins d'eau... En plus, le soleil ne va pas tarder à se coucher, on est tous épuisé, comment en si peu de temps tu veux qu'on réussisse à trouver, soupira Louméo qui s'arrêta un moment pour reprendre son souffre et prendre de l'eau dans son sac.

- Dis-toi que quand on l'aura trouvé, on pourra enfin se reposer, le motiva-t-elle.

- Bizarrement, j'ai l'impression que non Aliya, firent Edgar et Tima en découvrant des panthères rôdaient autour d'une maison.

Tous s'attroupèrent derrière des buissons. La bâtisse était en haut d'une pente plutôt raide et elle était faite en bois avec une petite terrasse pour y accéder.

- Si ce sont des chiens de garde, le propriétaire n'y va pas de main morte, chuchota Louméo en espérant qu'ils n'appartenaient pas à Nora.

Soudain les animaux sentirent quelque chose en levant leur museau. Ils se levèrent en sortant les crocs. Leur odorat indiqua la présence d'un autre animal qu'eux. Puis leurs yeux se dirigèrent vers Edgar qui comprit d'emblée que les Représentants s'étaient fait repérer. Une goutte de sueur perla sur son front et son corps resta immobile devant la férocité des félins. Ils se ruèrent sur le groupe à toute vitesse. Le cœur de l'Emeraude battait à tout rompre. Son visage n'affichait que de la terreur. Mais c'est sans compter sur Lucie et sa lance que les panthères arrêtèrent leur course pour s'endormir presque immédiatement. Aliya avait indiqué à Edgar de retenir sa respiration.

Mineral Stones [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant