After ALL [ Newt ]

47. ENEMY

       

Ils s'étaient tous levés d'un coup, comme si on avait sonné le top départ. D'un côté, c'était un peu ça. Le cœur d'Abella battait la chamade. Ils s'étaient tous mis à avancer, mais impossible pour elle de faire le moindre geste.

Prenant donc une grande inspiration, elle fit le premier pas sur le sable pour se diriger vers le camp, mais quelqu'un la retint par la main. Elle se tourna pour faire face à Newt, un air calme plaqué sur le visage. Mais ses sourcils froncés ne trompaient pas son angoisse. Lentement, il tira la jeune fille près de lui, et posa son front contre le siens.

-          Je suis là, Abella. Je suis avec toi, murmura-t-il après avoir fermé les yeux.

La jeune fille ne répondit rien, mais ces simples paroles soulagèrent un peu l'angoisse qui hantait son corps. Elle ferma à son tour les yeux, et profita de ces dernières secondes de répits. Même si le garçon ne l'avait pas clairement dit, les gestes voulaient tout dire : c'était peut-être leurs derniers instants ensembles.

A cette simple pensée, elle glissa rapidement ses doigts dans la nuque de Newt et plaqua ses lèvres contre les siennes. C'était un baiser presque violent, mais c'était aussi la démonstration des sentiments qui les ravageaient, tout au fond de leurs êtres. Le garçon attrapa le visage de la fille entre ses mains pour approfondir ce baiser, ses sourcils se fronçant plus encore.

Puis, ils durent bien se séparer après de longues secondes d'étreintes, le cœur lourd. Si Abella le pouvait, elle arrêterait le temps pour s'enfuir avec Newt loin d'ici.

-          Allons-y, finit-il par dire en se reculant d'un pas.

Elle acquiesça simplement et, lui prenant machinalement la main, s'éloigna de la plage. Plus elle marchait dans le camp, plus son cœur accélérait ses battements cardiaques, jusqu'à en faire trembler l'intégralité de son corps. Une boule d'angoisse s'était formée dans son estomac, le retournant à tel point qu'elle voulait vomir. Elle avait déjà vécu toute sorte d'évènement stressant dans sa vie, mais pas un d'une telle ampleur. Sa main, crispait dans celle du blond, tremblait tellement qu'elle en secouait presque l'épaule du garçon. Mais il ne disait rien, il comprenait.

Ils finirent par apercevoir de grosses voitures noires, arrêtées non loin de la plaine. La jeune fille avait même reconnu le fourgon dans lequel ils avaient été emmenés elle et ses amis. Plus elle avançait, plus des silhouettes se dessinaient, jusqu'à enfin distinguer leurs visages.

La brune s'arrêta soudainement en voyant le visage familier d'Abel. Mais une chose avait changé : ses cheveux. Il n'avait plus ces étranges dreadlocks au sommet de sa tête. Il avait tout rasé, pour ne laisser place qu'à une rangée droite et bien brossé de cheveux crépus. Ça lui donnait un air bien plus sérieux et menaçant, et ça ne rassurait pas vraiment la jeune fille.