TROIS ANS APRÈS — dans le présent :
Nous sommes vendredi soir, je rentre des cours. Comme d'habitude, je suis fatigué. Je n'arrive plus à trouver le sommeil la nuit. Depuis que Yazel n'est plus là, je suis victime d'insomnie. Je fais que de rêver d'elle et moi, de revoir nos meilleurs moments et je m'en veux chaque jour un peu plus de l'avoir laissé partir alors que nous étions en froid. J'aurais tellement aimé lui dire comme je l'aime.
J'arrive au quartier, ça change pas, toujours les mêmes gens. J'aperçois l'équipe posée en bas du bâtiment de Ramy alors je les rejoins. On se tchèque. Même si nous ne faisons pas la même filière, ça n'empêche que nous sommes toujours aussi proche.
Issa — Eh mais vous êtes sérieux ? Anas dis-leur nan ?
— De quoi ?
Issa — On est vendredi soir, c'est le week-end faut grave qu'on profite. Vous allez quand même pas rester chez vous à jouer à la play comme des geek ! Les gars, on a 20 piges sauf toi Djibou qui en a 21, faut qu'on profite de la vie tant qu'on est encore jeunes.
Ramy — Ouais, t'as raison wAllah. Vas-y je te suis dans ton plan.
Issa — Voilà, c'est ça qu'on veut ! Djibou, tu verras ça va te faire du bien d'oublier Amandine un peu. Un mois que vous êtes plus ensemble, ressaisis-toi mon gars. C'est toi le bonhomme non ? Montre lui qu'elle a fait une erreur de te quitter.
Djibou — Ah je sais pas. Flemme de sortir un peu, en plus on a v'la les devoirs à rendre.
Issa — Azy azy.
Il se tourne vers moi et s'approche doucement jusqu'à poser sa main sur mon épaule.
Issa — Anas t'es partant pour une soirée en boîte ?
— Nan, sans moi.
Issa — Eh, je vais te parler en tant que frère t'as vu. Tu sais que c'est la miff hein. Mais gros, ça fait trois ans ! Je sais que tu te voyais loin avec elle, que tu comptais faire d'elle ta femme mais c'est comme ça, elle est partie. Tu peux pas te morfondre sur le passé. Tu dois continuer d'avancer même si c'est dur, crois-moi. C'est comme ça que tu guériras et feras ton deuil. On te demande pas de tenir un couple de deux ans ou quoi. Juste réapprends à être avec quelqu'un et ça viendra seul. Tu dois profiter, on a qu'une vie.
Ramy — Donc tu veux qu'il se trouve une tchoin ?
Issa — Nan ! Je veux qu'il avance c'est tout. Penses-y gros, et redis-moi demain si t'es là pour la boîte.
Il part avec Ramy et je reste encore un peu avec Djibou. Il me parle d'Amandine, pour changer. Elle l'a tej car selon elle elle n'aurait plus de sentiment. Environ cinq ans de relation qui finit comme ça, c'est dommage. Mais elle va revenir, c'est cramé. Au fond, c'est juste qu'elle a besoin de faire de nouvelles activités avec Djibou. Ils font que ciné/grec ou grec/ciné. Allez, j'avoue parfois ils innovent et vont au Mc Donald's ou au O'Tacos. Il oublie juste que c'est une meuf, elle a besoin de piment dans sa relation. C'est bien même qu'elle l'ait tej, ça va remotiver Djibou qui est au bord du gouffre.
Je quitte Djibou et sur le chemin pour rentrer chez moi je croise Farah. J'hésite à aller la voir ou pas mais finalement, c'est elle qui vient me voir. C'est fou ce qu'elle lui ressemble...
Farah — Salam, ça va ?
— Hamdoulah et toi ?
Farah — Oui Al Hamdoulillah. Alors, ça dit quoi ? Ça fait longtemps.
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ANAS - Un mal pour un bien
General FictionJe me souviens comme tu n'avais pas peur de parler de ce mot, la mort. Moi, j'en ai toujours eu peur. Je n'ai jamais su pourquoi mais il m'effrayait. J'avais tellement de questions qui en découlaient comme : «Qu'est-ce qu'il se passe après ?» «Allon...