Chapitre 45

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Je n'aurais jamais imaginé que je serais de nouveau en couple. Après ma rupture avec Naëlle, pour moi c'était clair : je ne suis pas fait pour être aimé ni pour aimer. J'étais certain que je finirais ma vie seul à envier le bonheur de mes proches. Je ne pensais pas que j'aurais à nouveau un jour la chance de ressentir un sentiment de plénitude. Et pourtant, aujourd'hui, je suis un homme comblé. Non seulement j'arrive à être heureux, mais j'arrive aussi à admettre que j'ai de la chance. Je suis un homme chanceux parce que j'ai Tesnim dans ma vie. Sah, je m'en bats les couilles si ça fait fragile, c'est ce que je pense. Je remercie Dieu chaque jour de l'avoir mit sur mon chemin parce que sans elle, je me sentirais encore seul et perdu. Je suis persuadé qu'on était fait pour se rencontrer à ce moment précis de nos vies respectives. J'avais besoin d'elle, tout comme elle avait besoin de moi pour se reconstruire. On était fait pour être ensemble.

Je repense souvent à notre baiser échangé dans la voiture la première fois. Et à chaque fois, le même résultat se produit : je souris. Je souris parce que je suis heureux. Vraiment heureux.

Entre nous, c'est devenu sérieux très rapidement. Certains diront que l'on va trop vite, et d'autres comprendront que lorsque l'on sait qu'on a trouvé la bonne personne, on a pas besoin de prendre son temps. Au contraire, je ne veux pas être dans le hram avec elle, je veux pouvoir être à ses côtés sans me sentir coupable. Alors ouais, Tesnim a déjà rencontré ma famille. Une rencontre banale pour moi, rien de bien extraordinaire. Pourtant, eux, ils ont tous été choqué. Ils m'ont tous regardé avec des grands yeux en prenant des pincettes. "Ah... tu as quelqu'un Anas ? Je pensais pas que tu... arriverais après..." Ouais, ils laissent tous leur phrase en suspens lorsqu'ils se rendent compte qu'ils se sont mis dans une situation gênante et délicate. Après mes dernières relations qui se sont finies de façon assez catastrophique -c'est le cas de le dire- ils pensaient, tout comme moi d'ailleurs, que je ne retrouverai pas quelqu'un de sitôt.

C'est gênant pour eux, bien évidemment, car moi, je suis très serein. J'ai trouvé la femme qu'il me faut, j'ai trouvé ce que je veux faire de ma vie, je suis tout simplement heureux. Mes gars ont kiffé sur Tesnim. Ou si ce n'est pas le cas, ils ont bien réussi à cacher leur jeu. Après, ils ne la connaissent pas personnellement donc ils ne peuvent pas vraiment dire s'ils l'apprécient ou pas. J'imagine qu'ils se feront leur idée au fur et à mesure du temps. En tout cas, ils devront s'habituer à sa présence car elle n'est pas prête de partir.

Nadia a vite accroché avec Tesnim. Elles se font des après-midis rien que toutes les deux, Tesnim passe son temps à garder Eden (le fils de Issa et Nadia). Mais celle qui a le plus accroché avec elle, c'est ma mère. J'étais bien étonné. Je pensais que ce serait Inès, vu qu'elle a le don de trouver chaque moyen pour s'incruster un peu plus dans ma vie privée, mais non, c'est ma mère. Elle me dit que c'est l'instinct féminin, qu'elle voit que je suis heureux et qu'elle ne peut qu'aimer la femme qui me comble. Mon père, lui, est plus réticent. Il a peur que je l'enceinte. Ce qu'il ne sait pas, c'est que ma relation avec Tesnim n'a rien à voir avec ça. Certes, on s'embrasse, on se câline, mais on en est jamais arrivé à forniquer et je ne compte pas en arriver là tant que nous ne nous serons pas dit oui devant l'imam.

Anas qui dit ça, c'est ouf non ? J'ai toujours cru que je pourrais accomplir la moitié de mon dîn qu'avec Yazel. Encore récemment, je gardais en tête que jamais je ne marierai une autre femme qu'elle. Mais aujourd'hui, tout est tellement différent. Je veux faire de Tesnim ma femme.

Tout le monde me soutient dans mon choix sauf Telma. Elle a peur que j'aille trop vite pour oublier. Elle s'inquiète pour moi mais pour une fois dans sa vie, son inquiétude est injustifié parce que pour une fois dans ma vie, tout va bien. Je ne me cache derrière personne, derrière aucun sentiment. Au contraire, je me place au devant de la scène et suis capable de voir que je suis sur la bonne voie. Ça faisait des années que je n'avais plus ressenti ce sentiment de sureté.

ANAS - Un mal pour un bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant