Je sors de chez Amandine pour marcher jusqu'au parking. J'ai les nerfs comme pas possible. Ce fils de pute a osé insulté ma sœur de pute devant ma face en plus. Il a osé insinuer que je la laissais faire sa traînée pire même que je l'incitais carrément. J'ai trop la haine. J'entre dans ma voiture et cale ma tête contre mon volant. Puis, je me mets à taper dessus comme un fou pour faire passer ma frustration mais rien n'y fait. Je n'arrive pas à décolérer.
Je décide de fermer les yeux et d'essayer de vider ma tête pour ne plus y penser. C'est uniquement comme ça que j'arriverais à me calmer. C'est de ça dont j'ai besoin. Du silence... du calme de la nuit...
Soudain la portière du côté passager s'ouvre. Je tourne ma tête et vois Naëlle qui m'a suivi. Elle claque la portière et me regarde avec fureur. Ses larmes sont toujours en train de couler qu'elle s'écrie :
Naëlle — C'EST QUOI TON PUTAIN DE PROBLÈME ANAS ?! T'ES MALADE OU QUOI ?! TU T'ES... VOUS VOUS ÊTES BATTUS EN PLEINE SOIRÉE ! MAIS T'AS QUEL ÂGE SÉRIEUX ?! POURQUOI TU FAIS ÇA ?! QU'EST-CE QUI TOURNE PAS CHEZ TOI ?!
— C'est bon t'as fini ? Arrête de crier maintenant.
Naëlle — NAN NAN J'AI PAS FINI ! JE T'AI JAMAIS RIEN DEMANDÉ MOI, METS-TOI BIEN ÇA DANS LE CRÂNE OK ?! J'AI PAS BESOIN DE TOI POUR VEILLER SUR MOI, JE FAIS CE QUE JE VEUX DE MA PUTAIN DE VIE ! SI JE VEUX SORTIR AVEC IBRA, JE LE FAIS ! S'IL ME DIT D'ARRÊTER DE TE PARLER PARCE QUE ÇA LE DÉRANGE, ET BAH JE LE FAIS ! ET T'AS RIEN A REDIRE LÀ-DESSUS TU PIGES ?! TU ME LAISSES TRANQUILLE, J'AI PAS BESOIN DE TOI MOI !
— C'est bon j'ai capté. Arrête de hurler ou barre-toi de ma caisse.
Naëlle — QUOI ?! TU VAS FAIRE QUOI SINON ?! TU VAS ME FRAPPER ?! TU VAS TE BATTRE AVEC M-
—Ta gueule ! rires Mais t'as craqué ? Oh, depuis tout à l'heure je te parle calmement mais reste tranquille aussi.Me pousse même pas à bout.
Naëlle — JE M'EN BATS LES COUILLES !
Je ne réponds pas de suite, mon cerveau prend du temps à analyser la situation. Naëlle fait la ouf dans ma voiture, avec moi ? Après ce qu'il vient de se passer elle ose encore plus m'énerver ? Elle sait pas qu'il ne faut pas tenter le diable ?
Naëlle — JE COMPRENDS PAS CE QUE T'AS CONTRE IBR-
— OHHHHH !
Elle sursaute et se tait enfin.
— DONC MOI JE SUIS TON P'TIT PD POUR QUE TU ME PARLES COMME ÇA ?!
Naëlle — J'ai jamais-
— TU ME CRIS DESSUS DEPUIS TOUT À L'HEURE, JE SUIS LÀ JE FERME MA GUEULE ! Y A QUOI ?! TU VEUX FAIRE LA GRANDE GUEULE AVEC MOI ?! TU PENSES PAS QUE JE SUIS ASSEZ ZEHEF ?! NAN ?! FAUT QUE T'EN RAJOUTES ?!
Naëlle — MAIS J'AI-
Je donne un coup sur mon volant et une nouvelle fois, elle sursaute.
— BAISSE D'UN TON NAËLLE ! JE SUIS PAS IBRAHIM MOI, ARRÊTE DE FAIRE LA OUF.
Elle ne répond pas mais je vois une larme coulait sur sa joue droite. Puis une autre sur sa joue gauche. Puis une rivière s'écoulait de ses yeux. Nan, je rêve pas, elle chiale alors que c'est elle qui a provoqué ça.
Sous les nerfs, je vois trouble. J'ai besoin de taper quelque part ou sinon c'est elle qui va en pâtir. Alors je sors de ma voiture, et comme les seules choses que je vois sont les containers des voisins d'Amandine, je tape dessus. Je donne des coups de poing, des coups de pied, tout. J'ai niqué plusieurs containers facile. Tellement j'ai fait du bruit, les voisins sont sortis de chez eux. Ils ont commencés à se vénère mais j'ai vu Naëlle allait s'excuser auprès de chaque voisin et remettre leurs containers en place.
Dès que je me suis un peu calmé, je retourne dans ma voiture. Du côté conducteur où je suis assis, j'arrive à voir Naëlle qui s'excuse auprès du dernier voisin avant qu'elle ne revienne s'installer au côté passager. Sans même la regarder, je décide de lui dire ce que je pense :
— Tout ce que j'ai fait là, c'est pour ta putain de gueule Naëlle.
Naëlle — J'ai-
— J'AI FINI DE PARLER ?!
Naëlle — ...
— Être gentil avec toi, faire attention à ta GUEULE, surveiller Rayan... Tu sais, dans la cité, t'as pas beaucoup de gens sur qui compter. A part Amy, Cassia et Lounes t'as qui ? Rayan s'en balec' de toi et Salif ne te considère même plus comme sa sœur ! Si tu crois que c'est Ibra qui sera là jusqu'à la fin, qui affrontera toutes tes épreuves à tes côtés ET BAH RESTE AVEC LUI FRÈRE. Reste ! Fais-toi prendre pour une pigeonne comme t'en as si bien l'habitude ! J'ai été trop gentil avec toi en fait. Du coup t'as pris la confiance, tu m'as pris pour acquis. La gentillesse ça paye pas !
Je l'entends renifler alors je tourne finalement ma tête vers elle. Elle pleure et tente pathétiquement d'essuyer ses larmes qui coulent.
— Tu caches bien ton jeu Naëlle, je te pensais pas comme ça. T'es une vicieuse, une vipère. Tu me dégoûtes.
A mes derniers mots, elle craque. Ses pleurs augmentent. Elle sanglote et semble au bout de sa vie. Réellement.
Naëlle — J'..j'en ai m... marre ! J'EN AI MARRE ! Pourquoi tu me dis ça ? Pourquoi t... tu me fais ça.. A... Anas ? T'arrêtes pas de me dire des mots blessants... J'ai mal... Je te jure que j'... j'ai mal...
Elle s'effondre une nouvelle fois et je suis pris d'empathie. Elle arrive à me faire de la peine. Voir son maigre corps trembler de cette manière m'atteint, je l'avoue. Alors, je tente de la prendre dans mes bras, seulement elle se débat. Elle se débat en m'insultant et en m'ordonnant de ne pas la toucher. Mais elle fini par céder. Et dans mes bras, elle lâche tout.
Pendant quinze minutes, elle n'a fait que pleurer. Elle ne s'arrêtait plus. Quelques fois, elle n'arrivait plus à reprendre son souffle et se mettait à tousser violemment. Instinctivement, je caressais ses cheveux pour la calmer. Et ça a bien fini par marcher puisqu'elle s'est arrêtée de pleurer. Certes, elle était toujours dans mes bras mais elle allait un peu mieux.
Naëlle — Maëlys fait que de pleurer chez moi. Elle pleure et refuse de manger. Elle refuse de tout faire, même se laver tant que sa mère ne sera pas revenue. J'essaye d'en parler à mon père mais il s'en fout. Il est jamais chez moi, personne ne sait où il est ni ce qu'il fait. C'est moi qui doit tout gérer Anas. Je dois faire les courses avec l'argent de mon alternance. Je dois faire à manger, tout faire ! Heureusement qu'Amy m'aide quand elle peut parce que je sais pas où j'en serais aujourd'hui. Sûrement pendue ou sous un pont. Avec Salif qui fait comme si je n'existais pas, Rayan qui cherche à faire son thug des bacs à sable et toi qui me fout la misère à me dire des mots blessants, j'y arrive plus.
— Je dis pas ça pour te blesser moi, je suis juste franc et honnête. Et pourquoi tu vas pas en parler à Cassia ou Lounes ? Ils t'aideront. Et même, y a ta mère aussi. Elle va comprendre. Là, si elle est partie c'est parce qu'elle a les nerfs contre ton père.
Naëlle — Je sais pas... je verrais. J'en ai marre de déranger tout le monde avec mes problèmes. Je veux plus être un poids pour qui que ce soit.
— Et Ibra alors ? C'est ton homme nan ? C'est à lui que tu devrais te confier, pas à moi.
Naëlle — Je peux pas faire ça. J'arrive pas à expliquer pourquoi mais... je peux pas lui dire tout ça. Entre nous, c'est plus du tout comme avant. Un truc a été brisé. En plus, il a changé. J'essaye de lui parler du bébé qu'on a perdu mais il esquive toujours le sujet. Il refuse constamment d'en parler. Avec toi c'est différent. J'arrive à parler plus facilement.
Elle lève sa tête et plonge ses yeux dans les miens en disant sa dernière phrase. À nouveau, ses yeux me rappellent ceux de Yazel. J'arrive à la voir en Naëlle. Et sans qu'on s'en rende compte, nos visages se rapprochent. Nous sommes tellement proches qu'on s'entend respirer. Et ce qui devait arriver arriva. J'ai posé mes lèvres sur les siennes. Et ce qui n'était qu'un smack à la base se transforma en baiser langoureux.
Après quelques secondes qui parurent des heures, nous arrêtons de nous embrasser. Nos yeux continuent de communiquer toute l'attirance qui flotte dans l'air quand d'un coup, nous entendons hurler en chœur :
— BONNE ANNÉE !
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ANAS - Un mal pour un bien
Fiksi UmumJe me souviens comme tu n'avais pas peur de parler de ce mot, la mort. Moi, j'en ai toujours eu peur. Je n'ai jamais su pourquoi mais il m'effrayait. J'avais tellement de questions qui en découlaient comme : «Qu'est-ce qu'il se passe après ?» «Allon...