ANAS - Un mal pour un bien

Chapitre 17

Mes yeux sont fermés, mon esprit est ailleurs. J'essaye de me vider la tête et de ne penser à rien mais la scène tourne en boucle dans mon crâne. Naëlle et moi nous sommes embrassés. Il s'est passé une semaine depuis le Nouvel An et je suis toujours aussi paumé. Je n'arrive pas à passer outre, à savoir ce que je veux. On a fait quelque chose de mal, ça je le sais. Déjà, elle a trompé Ibra. Même si je ne l'aime pas, il mérite pas ça, personne ne mérite de se faire tromper.

Et pour couronner le tout, j'ai cette foutue impression d'avoir trompé Yazel. Chaque minutes, chaque heures j'y pense, je me mets à cogiter. Je me lève, je prends mon téléphone et mes pensées se dirigent vers Naëlle. Je me demande si elle va m'envoyer un message et je me mets à culpabiliser. Je n'arrive pas à m'empêcher de penser que je suis en train de tromper Yazel. Mon cerveau et mon cœur sont tiraillés. Je suis complètement perdu.

La porte de ma chambre s'ouvre ce qui me force à ouvrir les yeux. C'est Djibou. Il entre dans ma chambre et me regarde avec incompréhension. Il doit sûrement se demander pourquoi je suis couché au sol en plein milieu de ma chambre. Bah, honnêtement, moi aussi je n'en ai aucune idée.

Djibou — Tu sais que t'es bizarre comme gars ?

— Qu'est-ce que tu fous là ? dis-je en me relevant

Il me tchèque et s'installe sur mon lit pendant que je m'assois sur ma chaise en face.

Djibou — Je suis venu prendre de tes news vu que tu joues au mort. Et j'avais raison de m'inquiéter vu que t'étais en train de préparer ta mort allongé par terre.

— Ta race, je prépare rien du tout. J'ai encore la vie devant moi. Enfin... j'espère.

Djibou — Et sinon pourquoi tu lâches que des vus dans le groupe ? C'est pour l'histoire du Nouvel An hein ? Issa pense que comme on te retenait ça t'a mis les nerfs et t'as décidé de nous zapper.

— Ouah non il va loin lui. Mais j'avoue vous auriez dû me laisser le niquer wesh vous m'avez péter les couilles ! Surtout qu'après toi tu te bats à l'aise.

Djibou — rires Il m'a énervé. D'ailleurs, raconte non ? Il s'est passé quoi ?

— Eh vas-y me rappelle même pas cette histoire. Ça va me donner encore plus la haine contre lui.

Djibou — Ok ok. Bah vas-y t'es prêt là ? J'étais supposé te ramener au QG.

— Au QG ?

Djibou — Ouais. Devant la tour d'Issa quoi. Il a bâtisé ça le QG et comme ça donne bien j'ai dit pourquoi pas.

— Vie d'oim vous êtes des baisés.

On sort de chez moi et nous marchons jusqu'à arriver devant la tour d'Issa, au «QG» selon lui. Je tchèque Issa qui venait à peine d'arriver et Djibou et moi nous installons juste à côté. Il m'a un peu taillé comme quoi la baston m'a choqué et que c'est pour ça que je jouais au mort alors que pas du tout. Je suis juste tiraillé par mes sentiments et ma raison.

Il m'a demandé pourquoi je me suis battu avec son kho et je lui ai expliqué qu'il a mal parlé d'Inès. Quand je lui ai raconté, je n'avais plus trop les nerfs. En fait, j'ai réussi à décolérer. Mais une chose est sûre : entre lui et moi ça ne passera jamais. Je sais pas, il y a des gens avec qui tu n'arrives tout simplement pas. En l'occurrence, ça me le fait avec Ibrahim. J'aime pas sa gueule, j'aime pas la façon qu'il a de s'approprier Issa et encore moins sa relation avec Naëlle. Après, peut-être que c'est de la jalousie. Peut-être que j'aimerais être à sa place ? Zahma, être en couple avec Naëlle. Partager une histoire de ouf avec elle et tout ça. Aucune idée. Tout ce que je sais, c'est que j'aurais aimé qu'il ne puisse plus jamais l'approcher. Elle mérite mieux.