Chapitre 27

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— JOYEUX ANNIVERSAIRE !

J'ouvre mes yeux en sursaut, complètement paniqué, avant de comprendre la situation. Je suis réveillé par une grosse voix qui n'est autre que la voix de Marwan.

— Mais wesh, on fait pas des trucs comme ça.

Il s'approche de mon lit et me tchèque. Le gars est déjà habillé et parfumé. Je prends mon téléphone pour regarder l'heure : 8h02. Il va où à cette heure ?

Marwan — Bon anniversaire mon gars, 21 ans ça se fête wAllah. Alors tu nous as prévu quoi pour ce soir ?

— Ta mère.

Je me recouvre de la couverture qu'il m'a enlevé en me souhaitant mon anniversaire et je ferme les yeux. C'est un ouf lui. Anniversaire ou pas, je suis en vacances. Je vais bien faire ma grasse matinée.

D'ailleurs, il n'a pas cherché à me réveiller une nouvelle fois. Il s'est contenté de m'insulter de tous les noms. En temps normal, j'aurais éclaté de rire mais là, j'étais juste mort.

Quelques heures plus tard, je suis encore une fois réveillé. Sauf que cette fois-ci, c'est par Inès et Assa. Elles entrent en chantant «joyeux anniversaire» avec mon petit-déjeuner sur un plateau zahma. Elles veulent me faire avaler qu'elles ont pensé à moi. Elles déposent mon plateau à côté de mon lit et vont chacune me faire un bisous sur une joue. Puis, elles partent comme elles sont venues. Je vais pas mentir, ça me fait trop plaisir. C'est une attention vraiment mignonne de leur part, je valide.

Depuis qu'on a posé les pieds à Casa, il s'est passé exactement une semaine. Pendant cette semaine, on est sortis tous les jours. Mais quand je dis tous les jours, j'exagère même pas un peu ! Normalement, ça m'aurait pas dérangé. Surtout que, je comprends, on est en vacances, on veut profiter tout ça. Sauf que j'avais pas assez mesuré l'impact qu'aurait les filles sur nos –mes– vacances. Sah, elles sont insupportables. Elles me pètent les couilles tous autant qu'elles sont. Allez, j'abuse un peu. Nadia est la seule qui me les brise pas. Les autres, elles parlent trop. Elles veulent faire ça, et ça, et bla-bla-bla et bla-bla-bli.

Et comme on pourrait s'en douter, Anas Al Saoud a fini par craquer. Hier soir, je me suis embrouillé avec ma sœur. Au début, c'était une petite embrouille qui partait de rien du tout. Une embrouille banale entre frère et sœur quoi. Seulement, ça a pris des proportions et j'ai fini par également m'embrouiller avec Assa. Du coup, ça me fait plaisir qu'aujourd'hui, le jour de mon anniversaire, elles fassent cette petite attention qui signifie quand même beaucoup pour moi.

Nous sommes le 15 Août et j'ai 21 ans. Je suis encore très jeune, mais ouais, on peut commencer à dire que je fais parti de la cour des grands.

Je prends mon plateau et commence à manger la tête dans les pensées. Intérieurement, je revois toutes mes années, tout ce qu'il s'est passé dans ma vie depuis. J'ai connu des hauts comme des bas, mais je n'oublierai jamais de remercier Allah. Beaucoup de personnes n'ont jamais atteint leur vingt-et-unième bougie...

Lorsque je finis de manger, je sors de mon lit et mon téléphone sonne : mes parents. Je parle avec eux, ils me souhaitent évidemment un joyeux anniversaire et auraient aimés être à mes côtés. Ensuite ils me passent Telma et Hussein qui me souhaitent aussi un bon anniversaire et je raccroche enfin après vingt bonnes minutes.

ANAS - Un mal pour un bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant