Chapitre 21

881 69 7
                                    

Je viens de sortir du bâtiment de Ramy. J'ai la haine contre lui. Je pensais pouvoir être capable de régler toute cette histoire une fois pour toute. Je pensais qu'on pourrait enfin aller de l'avant et définitivement tirer un trait sur ça. Eh bien, j'ai eu tord. Ramy est têtu et borné. Parler avec lui revient à parler à un mur. Il n'écoute que lui et sa conscience. Mais qu'il fasse attention, un jour, tout se retournera contre lui et il n'aura plus personne vers qui se tourner. Aujourd'hui, il a décidé de ne pas supporter Issa, de l'abandonner pour privilégier Arda. Qu'il se souvienne de cette décision parce que pour Issa, Djibou et moi, elle est marquée au fer. On ne peut visiblement pas compter sur lui et ça, c'est vachement désolant.

Je marche jusqu'au bloc de Marwan dégoûté. Cette journée qui paraissait banale ne se passe pas du tout comme prévu. J'ai dû jouer le grand-frère, puis le rôle de la raison pour en plus de ça, me faire recaler par les deux. Je devrais faire payer mes services. C'est pas normal que tout le monde puisse profiter de mon aide gratuitement.

Mon bigo sonne, c'est Inès. Je l'avais complètement oublié. C'est vrai que j'étais supposé la tenir au courant de la situation. Je décroche après avoir pris une grande bouffée d'air.

— «Ouais allô ?»

Inès — «Oui c'est moi. Telma vient de récupérer Louna, j'arrive.»

— «Ah ouais... tu lui as dit à Telma ?»

Inès — «Bah elle savait déjà. Cassia lui avait déjà dit. Mais j'ai appelé les parents et dès qu'ils rentrent du taff ils vont passer. T'es encore là-bas ?»

— «Nan. Je suis parti je devais faire un truc vite fais. Mais j'arrive, on se voit là-bas.»

Inès — «D'accord. Et sinon comment ils vont ?»

— «Issa ça va. Il essaye de relativiser comme il peut tu vois. Par contre ta pote là...»

Inès — «Qui ? Assa ? Elle a quoi ?»

— «Elle était dans le mal quand j'y étais. Après je pense qu'elle va mieux. Je lui ai parlé donc elle s'est ressaisie.»

Inès — «Qu'est-ce que tu lui as dit encore ? Parce que toi t'es trop brutal !»

— «J'ai été franc et honnête c'est tout. Elle avait besoin que quelqu'un lui dise ce que je lui ai dit. Je lui ai rendu un service, crois-moi.»

Inès — «Mouais... Bon vas-y, je suis devant là. Je t'attends pour rentrer à la maison.»

— «Ok. Salam.»

Inès — «Salam.»

Je raccroche et continue de marcher jusqu'à arriver devant la tour de Marwan. Je vois quelques gars que je connais de vue mais il n'est pas là. Je m'avance tout de même jusqu'à remarquer que son petit-frère, Bilel, vient à peine de sortir du bât'. Sans hésiter, je l'appelle. Il tourne la tête dans tous les sens puis il m'aperçoit enfin. Il marche lentement, -trop- lentement vers moi. Mesquine, je pense qu'il a peur. Il pense peut-être que je vais le hagar encore une fois. Il est drôle lui. Ça se voit trop qu'il a des choses à cacher. Mais bon, aujourd'hui ce ne sont pas mes affaires. J'ai plus important à faire.

Quand il arrive à ma hauteur, je fais semblant de prendre de ses nouvelles en lui demandant comment il va et toutes ces conneries. J'essaye de le détendre mais ça ne marche visiblement pas. Dès que j'en ai marre de jouer au gentil, je lui demande où est son frère. Eh là, le gamin s'est mit à paniquer comme jamais, j'ai voulu exploser de rire. «J'ai rien fait !» «C'était pas moi !» qu'il hurlait pour se défendre.

ANAS - Un mal pour un bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant