Comment ça il veut l'envoyer en Belgique ?
Mes yeux sont figés sur le message que vient de m'envoyer Amy. Je le relis une dizaine de fois avant de finir par éclater de rire. Un rire nerveux, certes, mais tout de même un rire. Je sais bien que la situation n'est pas adéquate et qu'en conséquent, mon rire est complètement déplacé mais je ne peux m'empêcher de penser que c'est une blague. Je ne sais pas pourquoi mais je n'arrive pas à me dire que c'est réel. 'Fin, je sais pas. J'ai toujours entendu les histoires des darons qui envoient leur enfant au bled ou je ne sais où pour le "punir" mais penser un jour que ça pourrait arriver à un proche à moi ? Et pire encore ! A ma copine ? Je ne l'aurais jamais envisagé. Et bien que cette situation ait le don d'attiser mon sens de l'humour, je me dois d'agir. Tout ça est en grande partie de ma faute, je ne peux pas la laisser alors qu'elle doit grandement avoir besoin de moi. J'ai déjà trop fait le con avec elle, pas besoin de rajouter une autre action à la liste.
J'ai passé ma soirée à réfléchir. J'ai cogité sur la situation. Je me suis creusé les neurones pour savoir ce que je dois faire. J'en suis même venu à parler à Amy une bonne partie de la nuit pour échanger nos idées. Elle m'en a proposé des idées folles. J'ai dû lui rappeler plusieurs fois que malgré cette situation "hors du commun", nous vivons toujours dans le monde réel et non dans un film.
A la fin de cette nuit, nous avons obtenu la même conclusion. Je vais lui proposer d'emménager avec moi. A vrai dire, il n'y a pas d'autres solutions. Plus personne dans sa famille souhaite l'héberger et puis même, je le veux. Ça résoudrait bien des problèmes en commençant par sa famille. En plus, ça nous rapprochera et balayera complètement la potentiel pause à laquelle elle a fait référence récemment.
Alors, pour concrétiser cette idée, je suis allé porter mes couilles chez son père le lendemain matin. Honnêtement, je stressais. J'ai suivi les instructions à la ligne d'Amy jusqu'à ma tenue vestimentaire pour mettre toutes les chances de mon côté.
Au tout début, son père était nonchalant. Il me parlait grave mal et semblait vraiment mécontent de me voir et finalement, il a accepté avec joie. Sans mentir, j'ai même eu l'impression que je le soulageais d'un poids. Enfin bon, peu importe. L'important, c'est Naëlle.
J'ai passé la journée au taff, la tête dans mes pensées. J'étais un peu ailleurs compte tenu de la situation à laquelle je fais face. C'est vrai que c'est pas du tout comme ça que j'imaginais notre futur à Naëlle et moi. J'aurais préféré qu'on fasse les choses étape par étape. Après, oui, ça fait longtemps qu'on est ensemble mais tout de même. J'ai peur qu'elle se sente obligée. J'ai d'ailleurs peur de me sentir mal au fur et à mesure du temps étant donné que la proposition ne viendra pas directement de moi. Je ne sais pas où tout ça va nous mener mais on peut remercier Salif pour ça. D'ailleurs, je ne l'ai pas vu lorsque j'étais chez Naëlle. Mais je ne sais pas pourquoi, je le sens qu'une conversation s'imposera entre lui et moi. Apparemment, il ne semble pas me porter dans son cœur. Ou bien, c'est tout simplement sa sœur qu'il hait au plus profond de son âme.
Le soir arrive, je prends ma voiture et roule jusque chez Naëlle. Je sonne ; c'est Maëlys, sa petite-sœur qui m'ouvre. Elle me regarde méfiante avant de me laisser entrer. Elle a beau être petite, elle m'annonce déjà la couleur.
J'entre dans l'appartement et me dirige au salon où je vois le père de Naëlle, Salif et Naëlle elle-même. Inconsciemment, je beug. Je ne m'attendais pas à ça. L'ambiance est palpable est cela, bien avant qu'ils ne remarquent ma venue. Je n'ose pas respirer carrément. Seulement, mes chaussures me trahissent et à l'entente de mes pas, ils tournent tous leur tête vers moi qui, pris de panique, lâche un "bonsoir" hésitant.
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ANAS - Un mal pour un bien
General FictionJe me souviens comme tu n'avais pas peur de parler de ce mot, la mort. Moi, j'en ai toujours eu peur. Je n'ai jamais su pourquoi mais il m'effrayait. J'avais tellement de questions qui en découlaient comme : «Qu'est-ce qu'il se passe après ?» «Allon...