Chapitre 19

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Inès — Salut toi ! Saluuuut ! rires Elle est trop mignonne !

— T'es ridicule wAllah.

Inès — T'es jaloux parce qu'elle t'aime pas.

Je lui lance mon regard le plus noir mais ça a pour effet de l'amuser encore plus. Elle rit et se fout littéralement de ma gueule en continuant de jouer avec notre nièce. Je finis par m'impatienter et tente une énième fois de la porter mais Inès a à peine le temps de la soulever de ses cuisses qu'elle s'écrie et fond en larmes.

Inès rires Elle sait que t'es trop brutal c'est pour ça ! Elle préfère sa tata n'est-ce pas ? Hein tu préfères ta tata Louna ?

— La vérité va te cacher, t'es gênante.

Inès — Jaloux.

Nous sommes tous les deux dehors, dans le parc de la cité juste à côté du city plus précisément. Hussein travaille et Telma devait faire une course. Résultat ? Nous avons dû la garder. Enfin, Inès a dû la garder puisque Louna refuse que je l'approche ne serait-ce que d'un millimètre.

Sah, je ne pensais pas que ça serait comme ça d'être tonton. J'ai un peu la haine j'avoue. Je m'imaginais déjà la promener partout, lui acheter ce qu'elle veut, être un tonton cool qui créerait une complicité avec sa nièce dès le plus jeune âge. Mais la gamine a décidé de me fuir. Encore au début, je comprenais. Le temps de s'habituer, faire confiance et bla-bla-bla. Toutes les excuses passaient mais maintenant ça fait quatre mois. Quatre mois et je n'ai jamais pu la porter. C'est trop, je comprends pas. Je vais vraiment lui en vouloir si elle continue ses manières là.

Inès, elle, a l'air de kiffer son rôle de tata. Elle s'y plait grave. Elle est serviable, toujours là quand il faut. Limite si elle passe plus de temps avec Louna que nos parents.

— Bon elle arrive quand ta pote là ? Je perds mon temps en étant ici.

Inès se tourne vers moi et porte sa main sur son cœur pour paraître faussement indignée.

Inès — Ah mais t'es sérieux ? Genre ça te gêne tant que ça d'être avec moi ? Choquée et déçue de toi Anas. Tu devrais te remettre en question hein.

— Arrête tes simagrées et appelle-là.

Elle s'exécute donc je m'efforce de rester patient. D'habitude, j'avoue j'ai rien à foutre de mes journées. Surtout depuis que je suis en «vacances» ou plutôt, en attente de mes résultats du second semestre. Je devrais habituellement traîner avec l'équipe mais depuis qu'elle s'est dissout, on ne se voit plus trop. C'est sûr qu'on est toujours tous proches mais c'est différent, c'est plus comme avant. L'embrouille de Ramy et Issa a pété un truc et j'avoue que ça me fait chier. Ils ont niqués des années d'amitié juste pour une meuf quand même. On passait notre temps à se foutre des gens à qui ça arriver pour que ça nous arrive. Karma is a bitch, comme aime tant me répéter Inès.

Donc, comme avec l'équipe c'est plus trop ça, j'ai dû me trouver un autre échappatoire. Je suis retourné à mes vieilles habitudes et j'ai repris le basket. J'aimais déjà ça quand j'étais au lycée alors je me suis dit pourquoi pas réessayer. Je me suis pas inscrit en club, ça m'aurait vite saoulé. Je me contente de venir tous les mercredis pour jouer gratuitement. Des fois, je fais aussi du futsal, tout dépend de mon humeur. Et aujourd'hui, j'étais dans l'humeur de jouer au basket. Ça me saoule de devoir attendre avec Inès alors que Louna ne veut même pas de moi. J'aurais dû me barrer dès le début mais je me suis laissé attendrir par la photocopie de Telma qui m'a donné envie de rester encore un peu à ses côtés.

Inès — Allô ? [...] Ouais t'es où ? Parce que je suis au parc là, ça fait dix presque quinze minutes qu'on t'attend avec mon frère et il doit bouger. [...] Oui je t'attends là. [...] QUOI ?! [...] Mais naaaaaan ! Attends, calme-toi !

ANAS - Un mal pour un bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant