Chapitre 24

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Je suis en train de m'habiller sous les cris de ma mère qui hurle sur Inès depuis déjà vingt bonnes minutes. L'ambiance est hostile, j'aime pas trop ça. Ça me fait chier de devoir me préparer, j'avais prévu de jouer au basket avec Marwan moi. A chaque fois que je veux jouer au basket, quelque chose m'empêche de le faire. La première fois c'est quand on a appris pour la mère d'Issa. Et maintenant, c'est à cause de ma mère.

Deux semaines sont passées depuis que je me suis battu avec Ibra et rien n'a vraiment changé dans ma vie, excepté le fait que j'ai mon DUT. Les résultats sont arrivés il y a quelques jours et comme mes parents sont des forceurs, ils ont tenu à réunir la famille. Je suis donc en train de me préparer à recevoir Hussein, Telma, Louna, Ramy et ses parents chez moi. Ma mère fait que de crier sur Inès qui est beaucoup trop lente pour elle. Elle est censée arranger l'appart' pendant que ma mère cuisine sauf que son côté dictatrice est ressortie et elle en fait baver à ma sœur, mesquina.

Pris d'une grande pitié pour ma petite-sœur, je décide d'interrompre ma séance d'habillage pour aller l'aider. Je suis pas un matcho, je vis dans cet appart' comme ma sœur donc on nettoiera à deux s'il le faut puisque ce n'est pas mon père qui prendra l'initiative de l'aider.

Nous sommes dans la cuisine. Inès lave la vaisselle et moi, j'essuie. Au début, personne ne parle. Mais quand ma mère quitte la cuisine en ordonnant à sa fille de surveiller la cuisson, le dialogue s'installe facilement.

Inès — T'as entendu comment elle me parle ? A croire je suis femme de ménage. Tss, pressée de me barrer d'ici wAllah.

— Te barrer pour aller où ?

Inès — Bah vivre chez moi.

— Ici t'es pas chez toi ?

Inès — Nan mais tu m'as comprise. On va pas jouer sur les mots. Je suis pressée d'avoir mon appartement à moi.

— Laisse-moi te dire que vu la mentalité des darons, pour que t'ai ton appartement, il va falloir qu'on vienne te khtob. Jamais ils te laisseront vivre seule.

Inès — Ouais je me disais ça aussi mais je leur laisserai pas le choix. Au bout d'un moment c'est ma vie quand même. Tout ça parce que je suis une fille ! Toi t'as pas ce problème, t'as trop de chance.

— T'inquiètes, je te soutiendrai auprès des darons. Et crois pas qu'être un gars c'est de tout repos aussi.

Inès — Si tu le dis. D'ailleurs, tu comptes me raconter quand pourquoi tu t'es battu ? Et qu'est-ce que Naëlle faisait ici, seule avec toi ?

— Elle me soignait je t'ai dit.

Inès — Mouais, à d'autres hein !

rires Eh sur ma vie t'es une ouf ! Tu crois que je vais te raconter ma vie autour de gâteaux et qu'on va se faire une pyjama party aussi tant qu'on y est ? Je suis pas ta copine Inès, j'ai pas l'obligation de tout te dire. T'es ma petite-sœur déjà, sois contente que je te raconte beaucoup de choses parce que j'en connais des gars qui sont complètement différents avec leurs sœurs.

Inès — Oui et c'est pour ça que t'es le meilleur.

— A d'autres, comme tu viens de dire.

Inès — Bah dis-moi juste si vous êtes ensemble ou pas au moins.

Je la regarde et je souris. Elle peut définitivement pas se mêler de ses affaires la gamine, c'est ancré dans sa peau elle aime trop tout savoir. Mais comme on dit, la curiosité est un vilain défaut. Je ne lui dirais rien.

Inès — T'es un gamin.

Je continus de sourire en ne disant rien. Elle aimerait savoir mais elle ne saura pas et c'est ce qui la rend vraiment malade au fond d'elle. Elle allait poursuivre la conversation en forçant encore plus mais ma mère est rentrée dans la cuisine ce qui a valu une nouvelle fois un silence complet.

ANAS - Un mal pour un bienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant