ANAS - Un mal pour un bien

Chapitre 18

Inès — TELMA A ACCOUCHÉ ! VIENS À L'HÔPITAL !

Dès que mon cerveau fini d'analyser l'information, je réalise immédiatement ce qu'il se passe. Ma sœur a accouché, je suis tonton ! Un sourire se glisse doucement sur mes lèvres jusqu'à ce que mes dents soient visibles. Le temps d'un instant, je suis ailleurs. La joie qui m'emporte est tellement immense que j'en oublie Ramy qui me regarde bizarrement d'ailleurs. C'est Inès qui me fait revenir à la réalité en hurlant mon prénom. Je finis par lui dire que j'arrive et elle raccroche.

Ramy — Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Je lui annonce la naissance de ma nièce et nous nous précipitons à l'hôpital. On arrive quelques minutes plus tard, il y avait déjà beaucoup de monde. La famille de Hussein, la mienne, plus les amis, un gros bordel quoi. Mais je n'ai dû attendre qu'environ cinq minutes avant de pouvoir entrer dans la chambre.

Déjà, le choque. En regardant Telma, j'ai eu l'impression qu'elle a pris vingt ans d'un coup. Elle paraît vachement fatiguée, épuisée et... la vérité qu'elle fait peur.

Hussein est juste à côté d'elle, il lui tient la main. Mes parents, ceux de Ramy et Inès sont déjà là. Nous saluons tout le monde et nous nous asseyons. Nous rejoignons la conversation facilement même si Telma ne parle pas beaucoup. Le bébé passe de bras en bras mais il ne pleure pas. Enfin, jusqu'à arriver dans les miens. J'ai eu le temps de le regarder à peine dix secondes que tout de suite après, il s'est mit à chialer. J'ai été obliger de le remettre à sa mère qui a trouvé cette situation très amusante.

J'avoue, j'avais le seum de ne pas avoir pu la garder longtemps. C'est ma première nièce quand même. Ma première princesse.

Ramy — Alors vous l'avez appelés comment ?

Hussein — Louna.

Inès — Trop beau ! Eh mais je vous préviens, vous êtes pas prêt ! Je serais chez vous tous les jours pour m'occuper de ma fille. Vingt quatre heures sur vingt quatre !

Telma — Guetlek ma fille, elle est folle elle.

Inès — Bah oui, c'est mon bébé. T'étais ma mère porteuse toi.

— Anh ! Ça m'aurait pas plu je me serais battu, dis-je pour engrainer.

Telma — Continue. On verra si tu vas poser un seul pied chez moi.

Inès — Mais... maman t'as vu comment elle est ?

Tout le monde a ri et a continué de participer à la conversation jusqu'à ce qu'on doive s'en aller pour laisser Telma se reposer. Avant de partir, je l'ai félicité une dernière fois et suis sorti le sourire aux lèvres. Ma sœur a donné la vie. Je suis vraiment refait, rien de mieux pour ensoleiller ma journée qui avait d'ailleurs très mal commencée.

[...]

Les mois passent à une vitesse hallucinante mais ma vie reste la même. Mes pensées jonglent toujours entre Yazel et Naëlle. Sauf que maintenant, je n'ai plus l'équipe pour me changer les idées. Ouais, ça ne s'est pas arrangé. Ramy est toujours aussi remonté contre Issa qui, lui aussi, commence à réellement lui en vouloir. Au début, j'ai tenté d'arranger les choses. Je sais que j'avais dit que je ne le ferai pas mais c'était juste impossible de rester les bras croisés, à regarder deux frères se prendre la tête juste pour une meuf.

C'est le jour où j'ai croisé Ramy avec Arda en ville que j'ai compris. Il lui a pardonné, ça veut tout dire. Il est amoureux le con. Et il l'a fait passer avant Issa. Il est en train de se faire mener en bateau par cette meuf en qui je n'ai pas confiance. Bah ouais, quelle genre de personne amoureuse de son gars irait forniqué avec son meilleur ami ? Ça n'a aucun sens. C'est pourquoi je ne la sens pas et que je me méfie d'elle.