Chapitre 4 - Carnage

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La réponse de Collins glaça les sangs de James. Ils étaient bloqués en bas ! Avec ceux qui avaient massacré l'équipe 5-Alpha ! Oh non !

La poitrine de James se souleva et s'abaissa de plus en plus vite au fur et à mesure que la panique le gagnait. Collins s'en aperçut et lui posa la main sur l'épaule :

— Ne t'en fais pas, nous sommes prévenus maintenant. Nous ne nous laisseront pas surprendre.

James remercia son camarade d'un sourire tremblant. C'était la première fois qu'il entendait des soldats se faire tuer – par radio interposée, certes, mais c'était un sacré choc. Et maintenant ils étaient bloqués ! Ce qui signifiait qu'ils allaient très probablement devoir se battre ! James y avait été entraîné, mais il ne s'était jamais battu pour de vrai. Les quelques missions auxquelles il avait déjà participé avaient été presque dépourvues du moindre danger.

Müller claqua des doigts pour attirer leur attention sur lui.

— Il faut qu'on se rende aux escaliers et qu'on les sécurise.

Son visage anguleux restait parfaitement impassible, comme si les derniers événements ne le touchaient pas. Il tenait fermement son arme, mais il n'était pas crispé et ses yeux perçants semblaient analyser chaque détail de son environnement.

— Les escaliers se trouvent dans la zone sécurisée par 4-Gamma mais il est possible que des ennemis nous attendent. Nous devons rejoindre les deux autres équipes pour décider d'un plan. Si l'ennemi peut éliminer une équipe en quelques minutes, c'est que ses moyens sont plus importants qu'on l'avait estimé.

James vit Jacobson se crisper, peu enclin à rester dans un lieu qui pouvait n'être qu'un immense piège. Lui-même devait prendre sur lui pour éviter de perdre son calme. Cependant leur sergent avait raison : il fallait qu'ils retrouvent les autres.

— Allez, on y va, ordonna Müller d'un ton sec.

Il prit les devants pour les guider. Jacobson, Collins et James suivaient. Wade couvrait leurs arrières. Ils contournèrent la cage d'ascenseur pour emprunter un petit couloir secondaire. Cette fois, l'écho de leurs pas dans les couloirs sombres et vides ne semblaient plus simplement étranges, mais sinistres, lugubres. C'était comme si chaque fois qu'ils faisaient un pas, ils indiquaient à leurs ennemis où ils se trouvaient. On devait les entendre venir à des kilomètres ! Le jeune home s'attendait à voir quelqu'un leur sauter dessus à tout moment.

Ils suivirent le petit couloir pendant à peine 100 mètres avant de déboucher sur un croisement. Là, devant eux, se trouvait une porte rouge vif surmontée d'un panneau EXIT. Mais là encore, il n'y avait personne.

Et merde. On va jamais retrouver les autres ! Ils sont où, à la fin !?

Le groupe s'immobilisa au centre du croisement. Ils baissèrent leurs armes, mais en restant sur leurs gardes. Aussitôt, des gens jaillirent des portes, les éblouissant de leurs lampes torches et les visant avec leurs armes.

— Ne bougez pas ! Pas un geste ! cria quelqu'un.

Une vague d'adrénaline submergea le jeune homme. C'était un piège ! Mais à ce moment, une autre voix cria :

— Ce sont des nôtres !

— Qu'ils le prouvent ! rétorqua la première voix.

Müller s'avança, les mains bien en évidence pour éviter de se faire tirer dessus.

— Je suis le sergent Frank Müller, leader 4-Bêta. Code d'identification : 4-3D95.

James entendit ceux d'en face soupirer.

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