Ils avançaient à pas de loup dans les couloirs, focalisés sur l'idée de faire le moins de bruit possible. James gardait les yeux rivés sur les portes qu'ils dépassaient, terrifié à l'idée que cette fille puisse revenir et les massacrer un par un. Et cette progression qui n'en finissait pas... !
Enfin, après une éternité, le petit groupe arriva en vue des escaliers.
Je ne me doutais pas qu'on était si loin...
Wade s'immobilisa, écoutant de toutes ses oreilles pour tenter de percevoir le moindre bruit qui pourrait signaler une présence. Puis il s'approcha d'une porte avec la plus grande prudence.
James sentit une décharge d'adrénaline le traverser quand il comprit qu'ils allaient l'ouvrir. Et si c'était un piège ? Et si on les attendait derrière la porte ? Et si...
Stop.
Inutile de se perdre dans les probabilités. Rester concentré, c'était la clé.
Par signes, Wade ordonna à Jacobson et Collins de couvrir le couloir, tandis que lui et James s'occupaient de la porte.
Le jeune homme s'approcha lentement, le cœur battant. Il resserra sa prise sur son arme, puis se mit en position pour couvrir la porte, alors que Wade se préparait à entrer.
Pour la millième fois, James voulut se passer la main dans les cheveux et buta contre son casque. Puis Wade capta son regard. Il lui montra trois doigts. James hocha la tête. Compris. L'homme aux cheveux grisonnants murmura, si bas que le jeune homme eut de la peine à l'entendre alors qu'il se trouvait à moins d'un mètre de lui :
— Un... deux... trois !
James ouvrit la porte et Wade entra. Les muscles du jeune homme se tendirent à l'extrême, tandis que son doigt chatouillait la détente, prêt à tirer, à tuer. Enfin, à tuer...
Mais rien. Il n'y eu rien. Le silence, le vide. Le soldat blond sentit chacun de ses muscles se relâcher, sa respiration se faire plus profonde, tandis que la tension le désertait. À nouveau, il effleura la racine de ses cheveux.
— C'est OK ! lança Wade.
— Je te rejoins ! lui répondit James.
Il entra à son tour. La pièce était une sorte de petit labo, avec un aquarium sur la gauche et un bureau sur la droite. Sur le bureau trônait un ordinateur. Bingo !
— OK, Ranson, tu t'occupe de l'ordi avec Jacobson. Moi et Collins, on va tenter de retrouver la radio, décida Wade.
Son ton dur n'admettait pas de réplique. Il avait dû céder face à Collins, mais maintenant c'était lui le chef ! Il se tourna vers la porte.
— Jacobson ! Viens là ! Tu protèges Ranson !
Parle moins fort ! pensa spontanément le jeune homme. Wade sortit alors de la pièce à grands pas, bousculant Jacobson qui allait y entrer. Il parla avec Collins (ou plutôt lui ordonna quelque chose) et ils les entendirent s'éloigner.
James, les sens aux aguets, posa son arme et s'assit derrière le bureau. Son plateau était vide à l'exception de l'ordinateur, mais les tiroirs devaient contenir quelque chose. Une pointe de stress mêlée d'excitation vint le titiller. Qu'allaient-ils découvrir ?
Le jeune homme se pencha pour ouvrir les tiroirs. Aucun n'était verrouillé. Yes ! Il y en avait six, trois de chaque côté. Il commença avec un tiroir situé sur sa gauche. Dedans, il trouva un flacon de déo pour homme, un couteau suisse, un petit cadre avec la photo de deux mariés et deux livres, un d'Edgar Allan Poe et un autre de Lovecraft.
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L'île
Science FictionUne île, loin de tout. C'est là que James débarque avec d'autres soldats, pour la sécuriser. Mais lui et les autres ne sont que les pantins d'enjeux qui les dépassent, manipulés par leurs supérieurs comme par leurs ennemis. De la vulgaire chair...