Ils allaient pouvoir en apprendre plus sur les monstres ! Jamais depuis le début de cette mission James n'avait ressentit un sentiment aussi proche de la joie. Sa curiosité naturelle, qu'il avait mise à l'écart pour ne pas ressasser le manque d'informations dont ils disposaient, était revenue en force. En fait, il en aurait presque sauté de joie tant il était heureux d'en savoir plus. Tout de même... qu'allaient-ils découvrir ? D'où venaient ces créatures ?
Lorsqu'ils entrèrent dans les archives, la plupart des soldats écarquillèrent les yeux de surprise. Le jeune homme lui-même en resta bouche bée. Car malgré toutes les améliorations en matière d'informatique, malgré les progrès de la miniaturisation, malgré le risque de dégradation élevé du papier et la place qu'il prenait, cette salle était entièrement meublée d'immense étagères surchargées de dossiers. Ses dimensions rappelaient celles de la salle des cuves, sauf que cette fois le fond de la pièce était invisible, caché par les étagères. Ajoutant à cette impression de gigantisme, des néons illuminaient vivement la pièce.
Peut-être certaines salles sont-elles reliées à des générateurs de secours, ça explique- raient pourquoi elles sont encore éclairés alors que les autres non, supposa James.
Près de l'entrée, il y avait une table et une chaise ainsi qu'un ordinateur. Brook se plaça devant la table, sans s'asseoir, et donna ses instructions.
— On opérera par groupes de trois. Les deux derniers couvriront la porte. Ce seront Lamie et Carter. Blue, passe-leur le lance-flamme.
La femme aux cheveux bleus passa son arme à un des deux gardiens. Les deux hommes se placèrent de part et d'autre de la porte. Brook reprit, avec un calme impressionnant :
— Trois des groupes de trois iront chercher des informations, pendant que le troisième groupe, dont moi, se chargera de réfléchir à un plan nous permettant de sortir pour contacter nos supérieurs. OK ?
Tout le monde hocha la tête. En fait, remarqua James, son plan ressemblait beaucoup à celui de Collins. Ce qui le conforta dans l'idée que sa camarade rousse avait eu la meilleure idée possible. Le sergent Brook, malgré sa carrure de catcheur, semblait très malin. Si il les suivait, il sortirait peut-être d'ici en un seul morceau...
— Bon, voici les groupes : Wade et Schwartz, avec moi. Blue, tu es avec le blondinet et la petite brune. Allez-y !
La femme aux cheveux bleus empoigna le soldat blond et sa camarade par le bras et les entraîna dans une allée sans attendre la suite des instructions. Sa poigne de fer ne leur permettait pas de s'échapper. La voix de Brook faiblit rapidement avant de devenir complètement inaudible. Le jeune homme frissonna en s'apercevant que seul le bruit de leurs pas rompaient le silence... exactement comme au début de la mission.
Blue les ne lâcha qu'une fois qu'ils se trouvèrent à bonne distance de l'entrée. Elle se tourna vers eux pour leur dire d'un ton sec :
— On va chercher un lieu propice pour commencer les recherches. Restez vigilants.
James frissonna devant son air glacial. Deschamps, elle, se redressa de toute sa taille – ce qui, à son grand dépit sans doute, n'était pas très impressionnant – et planta son regard dans celui de la soldate, déterminée à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Blue reprit sur un ton plus détendu, peut-être pour ne pas créer de tension inutile :
— On ne se sépare pas, OK ?
Le jeune homme gens hocha la tête. Puis, les trois soldats, armes au poing, s'approchèrent d'un panneau fixé sur une étagère. Il indiquait, en tout petit caractères :
Comptabilité année 2071-2072
— On est clairement pas au bon endroit, fit remarquer la brunette avec ironie. De toute évidence, ce n'est pas un lieu propice.
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L'île
Science FictionUne île, loin de tout. C'est là que James débarque avec d'autres soldats, pour la sécuriser. Mais lui et les autres ne sont que les pantins d'enjeux qui les dépassent, manipulés par leurs supérieurs comme par leurs ennemis. De la vulgaire chair...