Chapitre 2 - Le sous-sol n°4

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James sortit de l'ascenseur dès que les portes s'ouvrirent. Il s'avança avec précaution en examinant tout son environnement. La lumière était là aussi éteinte, cependant les lampes torches éclairaient assez pour permettre de voir qu'ils se trouvaient dans une sorte de grand hall d'où partaient de multiples couloirs, comme au premier. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Alors que le hall du premier évoquait une maison ultramoderne, ici on voyait plus un laboratoire aux murs blancs et aux salles froides.

James, à nouveau, fut frappé par l'énorme écart entre l'abandon visible des lieux et l'apparence lisse et clinique de l'endroit. Ça n'allait pas ensemble. Cela le troublait et des questions naquirent dans sa tête. Il ne pouvait s'empêcher de penser que tout ça était trop bizarre. Il y avait trop de détails étranges : pourquoi la base se trouvait-elle dans un lieu si difficile d'accès ? Pourquoi les envoyait-on eux là-bas ?

Concentre-toi. Tu as une mission. Pas de questions.

Il voulut passer une main dans ses cheveux mais buta contre son casque. Au prix d'un gros effort, il mit sa curiosité en sourdine.

Les deux autres équipes les attendaient pour commencer la mission. Les chefs d'équipes se firent signes, puis chacune partit vers sa section à sécuriser. L'équipe 4-Alpha prit un couloir indiqué zones de tests. L'équipe 4-Gamma prit un autre en direction de la zone de confinement – inutilisée. Quand à James et son équipe, ils se dirigèrent vers les salles de conservation.

Müller consulta brièvement un projecteur holographique pour vérifier le chemin à suivre, puis ils s'engagèrent dans un long couloir sombre et silencieux. Collins couvrait leurs arrières. Jacobson ouvrait la marche. Leurs pas résonnaient lugubrement dans les couloirs déserts. La lumière de leurs torches se réfléchissait sur la peinture brillante des murs. Ses camarades, muets, restaient tous impassible.

Ils arrivèrent devant une première porte. Par signes, Müller leur fit comprendre que Wade entrerait et que James le couvrirait pendant que les autres surveilleraient le couloir. Les deux hommes se positionnèrent sur le côté de la porte. Une petite décharge d'adrénaline accéléra le rythme cardiaque du jeune homme. Wade entra d'un coup, James à sa suite.

La salle était un grand laboratoire, avec plusieurs plans de travail et des chapelles au fond. Les instruments étaient tous à leur place, il n'y avait aucun signe de lutte. Ordis et écrans holos étaient tous éteints. Le métal et le verre étincelaient à la lueur de leurs lampes torches. Ils en firent le tour avec précaution mais il n'y avait vraiment rien, pas même une poussière par terre. Seul l'absence de lumière témoignait de l'abandon des lieux. Le soldat blond se détendit. Apparemment c'était le premier type de mission : ennuyeuse mais sans réel danger. Sans doute des scientifiques qui avaient paniqué...

James et Wade ressortirent.

— Alors ? demanda Müller.

— Rien.

James rajusta la lanière qui retenait son arme et reprit sa place dans le groupe, un peu rassuré, cependant toujours aussi intrigué.

Ils progressèrent ainsi pendant dix bonnes minutes. Ils n'avançaient pas vite car ils vérifiaient chaque pièce l'une après l'autre. Chaque fois, c'était la même chose : une pièce vide, impeccable, comme si le ménage avait été fait juste avant leur arrivée.

James regretta de ne pouvoir parler de ses missions à personne. Cet endroit, dans lequel on avait envoyé 75 hommes armés jusqu'aux dents, recelait autant de danger qu'un parc pour enfant. Si il n'avait pas été en mission, il se serait laissé aller à rire. Bizarre, cette base, mais pas dangereuse pour...

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