55. [Cinks]

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Il la regarda avec un mépris avant de lui poser une ultime question:

-Une dernière parole, peut être? Ou plutôt un dernier mot, ce sera moins ennuyant, conclut-il en retirant le pistolet de sa bouche pour le placer contre se tempe.

Pendant plusieurs secondes, Pauline regarda de le vide et semblait réellement réfléchir aux derniers mots qu'elle emploierait.

-Laid.

-Pardon? demanda-t-il alors qu'il avait clairement entendu ce qu'elle avait dit.

-J'ai dis: laid.

Cinks ne compris pas, pourquoi employer le terme laid à ce moment précis?

-Vous faites référence à mon attitude, n'est-ce pas?

-Non, j'ai dis: laid, pas décevante, continua-t-elle.

-Décevante? questionna-t-il en caressant son visage avec l'arme.

-Je déteste me répéter.

Cinks resta déconcerté, l'attitude de la jeune fille était passée d'un extrême à un autre sans raison apparente.

-Que qualifiez vous de laid, Pauline?

-Je vous laisse deviner, et si vous ne trouvez pas, vous me relâchez, deal?

-Vous me laissez deviner, et si je ne trouve pas, j'appuie sur la gâchette, deal?

La jeune fille ne réagit pas, elle semblait indifférente alors que quelques minutes auparavant, elle aurait été capable de faire n'importe quoi pour sortir d'ici. Mais Pauline avait eut un déclic: le déclic qu'elle rêvait d'avoir depuis qu'il était entré dans la salle.

-C'est vous qui avez le pistolet et vous me proposez un deal? Parce que j'ai vraiment un choix là-dessus?

-Assez, coupa-t-il. Pourquoi laid? De quoi parlez vous?

-La réponse est dans la salle, monsieur.

-Votre petit jeu me fatigue, ne m'énervez pas.

-Oh si, j'y tiens, déclara-t-elle d'une voix enjouée, j'aime quand vous êtes énervé, à défaut de me prendre pour une conne vous me faites de l'effet.

-Cessez, dit-il en posant l'arme. Vous ne voulez pas m'écouter, remplaçons alors l'ouïe par le toucher, vous serez certainement plus réceptive.

-Soyez créatif ! cria-t-elle en cambrant son dos contre le siège.

Minutieusement, Cinks détacha les sangles qui retenaient Pauline contre le siège de torture et y accrocha des chaînes en métal.

-Guidez-moi monsieur, je n'y vois rien, dit-elle d'un ton enfantin.

-Vous n'avez qu'à suivre les mouvements que je donne aux chaînes.

Quelques minutes de tâtonnement suffirent avant qu'il ne l'arrête et qu'il lui demande de ne plus bouger. Sûre d'elle, Pauline garda son sourire affiché. Certes, elle le garda, mais plus très longtemps.

-Dites-moi un nombre entre un et neuf.

-Quatre, répondit-elle, il y a quatre lettres dans le mot laid.

-Entendu, un autre nombre entre un et neuf?

-Décevante contient neuf lettres.

-Très bien, ce sera alors quatre coups de fouets avec neuf lanières, cela vous convient-il?

-Vous me croiriez si je vous disais que oui?

-A vrai dire, non.

-Moi non plus, avoua-t-elle. Alors allez-y, donnez-les vos coups de fouets, mais au moins mettez-y autant d'ardeur que dans vos approches séductrices, cela sera moins ennuyant.

Le Jeu des FaucheursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant