partie 41

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« Il a toujours eu cette façon d'être encore là, au fond de mon cœur. De prendre juste un peu de place. Pas assez pour retomber amoureuse mais juste assez pour ne pas l'oublier. »

Un jour je rentrais de cours, et je décide, sur un coup de tête d’appeler Murat. Ça sonne, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, et… Il décroche

Murat – Ouais ?

Oh cette voix, cette voix qui me manque, c’est ça qui me manque, revient Murat…
J’étais comme paralysée, je ne lui répond pas, je n’en revenais pas, je l’ai appelé, moi, Hazal, suis-j tombée aussi bas ? Je me reconnais plus..
Moi - …
Murat – Oh tu joues à quoi ? T’es qui ?
Moi – ma gorge se nouait- Mu..Murat ?
Murat - ... Hazal ?...
Moi – Oui...
Murat – Pourquoi tu m’appelles ? Je t’ai tout dit, pourquoi tu m’appelles encore ?
Moi – Parce que tu m’as menti !
Murat – Qu’est c’tu dis ? Azi, j’ai pas ton temps moi !
Moi – POURQUOI TU M’AS DIT QUE T’ALLAIT VOIR NIHAL ? HEIN POURQUOI ? JE SAIS QUE T’ES PAS ALLEE LA VOIR !
Murat – Tu racontes quoi ? Azi, Hazal tu perds ton temps avec moi, j’suis pas avec Nihal là, alors c’est bon, tu voulais savoir ça nan ? Azi selam !
Moi – Nan attends, pourquoi tu m’as dit ça alors ? ça t’amuse en fait de m’faire subir ça ?
Murat – ...
Moi – Murat, tu vas revenir ?
Murat – Je sais pas.. Allé Hazal, kendine iyi bak –prend soin de toi-, tu trouveras le bon.

Et il raccroche, je fais quoi maintenant, il est incompréhensible. Après cette discussion je n’ai pas versé une seule larme. Parce que lui, Il est loin devant moi maintenant. Très loin. Il a avancé, m'a largement devancé. Et moi, je suis restée à la même place. Je n'ai pas bougé d'un seul centimètre. J'ai pris du temps. Trop de temps. Je sais très bien qu'il m'en faut encore, que je ne suis pas encore prête. Mais j'ai bien l'intention de tracer mon chemin, sans lui. Puisque j'y suis contrainte, puisque je n'ai pas le choix et puisque j'ai, moi aussi, le droit d'être heureuse... Je ne vous dis pas que je vais réussir à l’oublier du jour au lendemain. Bien sûr que ce sera très difficile. Qu'il faudra que je puise au plus profond de moi pour gravir ces marches. Mais j'y arriverai... Parce que j'en ai envie désormais. Je ne peux plus être malheureuse comme ça , c'est plus vivable... Oui il me manque, oui c'est dur sans lui. Mais c'est justement parce que c'est tellement dur que je ne peux pas rester comme ça...

Après cette conversation inutile à la base, je me suis remise en question. J’avais honte de moi, ma mère s’inquiétait pour moi, même mon frère Ali. Ma sœur Aya, je n’ai même pas pu être à ses côté pendant qu’elle était mal (je vous l’avais pas dit, mais Hakim a pris 9 mois ferme..) . Je boycottais mes potes, les jours passent, j’ai remonté la pente, juste après la conversation au téléphone avec Murat, j’ai fait mes ablutions et j’ai prié, imploré Allah pour que je puisse l’oublier, je me suis rapproché du tout haut, du tout puissant. C’était ça, l’Islam mon seul remède, Allah mon meilleur confident. Lui seul savait ce que je vivais, ce que je ressentais. A vous mes sœurs qui sont dans ce cas là, ne délaissez pas votre religion, l’Islam, parce que dans ces moments là c’est notre seul remède, ne vous éloignez pas de Allah ta’ala pour vous rapprocher du sheytan. !

Je ne l’oublie pas Murat, non, je pourrais pas dire ça, ça sera vous mentir, mais je cicatrisais, surement parce qu’il était loin, loin de moi. J’allais toujours en cours, mais pour rien, en gros j’écoutais rien, je ne suivais rien du tout. J’étais amie seulement avec Karim et Aya bien sûr. Les autres c’était seulement Salut-Aurevoir.

Un jour, je rentrais des cours, on devait être en décembre, il faisait déjà nuit, et je monte chez moi, et je vois Ali posé au salon, la tête dans les mains ; quelque chose n’allait pas.. Je vais à la cuisine, ma mère n’était pas là, mon père taffait, et mon petit frère surement avec ma mère.

Moi – Ali y’a quoi ?

Il me regarde de la tête au pieds, me méprise du regard et part dans sa chambre, je ne comprenais pas ce qu’il lui arrivait. Si y’a bien quelque chose que je n’aime pas c’est que ma famille m’ignore comme ça, qu’est ce que j’ai pu bien faire pour que mon frère puisse me regarder ainsi ? Je m’assois dans le salon, j’étais fatiguée, je zappe les chaînes, et je pense à la réaction de Ali. Ça me rongeait donc j’y vais hein, je vais le voir dans sa chambre.

Moi – Ali t’as quoi ?
Ali- Dégage !
Moi – Noldu ???
Ali – Ferme là dégage, senin gibi kardesim yok benim ! –j’ai pas de sœur comme toi moi !-

Ma gorge se nouait, mes yeux se remplissaient de larmes, je n’arrivais pas à digérer ce qu’il m’avait dit pourquoi me dit-il ces choses là ? J’en sais rien , et vous saurez dans la prochaine partie insAllah ♥

Chronique d'Hazal J'ai Beau Souffrir Mais Mon Coeur Reviens Vers ToiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant