Je m’fais un chignon pété, enfile un survet et je sors. J’y vais, bien évidemment, je passe devant les teneurs de murs, je baisse la tête, et les ignore. La musique à fond, j’avance, j’avance la tête vide, je n’ai plus envie tu sais, je n’ai plus envie d’espérer, de croire en « nous », en un avenir avec toi, Murat. T’es parti, comme ça, d’un coup, pour qui ? Une fille qui n’en vaudrait surement pas le coup : Nihal. Je t’aime Murat, tu sais, avant toi je n’ai jamais ressenti ça, ce sentiment qui me noue le ventre, ce sentiment qui me forme une boule dans le ventre, dont le seul remède est toi. Mais t’es où ? Dis-moi, pourquoi tu es parti quand tout allait bien ? Je t’en veux, et je t’en voudrais bien longtemps Murat. J’ai beau être « en couple » avec Serkan, je ne ressens pas ce que je ressentais pout toi ! C’est pas possible, du moins pour l’instant. Avec le temps peut-être ? Je l’espère, je pris, j’implore Allah pour que je puisse t’oublier, mais je n’y parviens pas. Cet amour, qui, dorénavant n’en n’est plus, me tue, tu comprends ça ? Je ne veux plus t’aimer, je veux que tu sortes de ma tête, de mon cœur, de mes pensées. Je t’en prie, sors de ma tête ! Je t’en prie…
« http://www.youtube.com/watch?v=5GjYX8E1lMY&feature=BFa&list=AVGxdCwVVULXcR9mDpw_Mc9u9lVD58SV18&lf=list_related» Voilà, la musique j’écoutais quand j’allais rejoindre Serkan et celle que j’écoute, à ce moment précis, pour vous « transférer » du mieux que je peux ce que je ressentais…
C’est ça, cette musique, ces musiques plutôt, qui nous font « déprimer » plus qu’on ne l’est. Des petites perles salées commence à couler, à traverser mes joues, pour ensuite tomber par terre. C’est ce que je suis devenue, c’est pathétique ce que je suis devenue, je le cache pas, j’étais devenue pathétique, j’étais devenue pire que celles que je blâmais : les filles qui pleurait pour leur copain.. Tomber plus bas que ça ? Impossible. En aucun cas je souhaiterais à quelqu’un de vivre ce que moi, j’ai vécu, ce que nous vivons.. C’est tellement dur, ça fait tellement mal qu’on s’éloigne de tout, de notre religion, de nos parents, de nos amis, de nos proches, de ceux qui seront toujours là pour nous, on est entrainé dans le jeu du Sheytan, inconsciemment. Qui aurait cru qu’un amour aurait pris une telle ampleur ? Voilà, ce que c’est qu’être hystérique, c’est ce que je suis devenue.
J’aperçois la voiture de Serkan au loin. Vous savez, je vais pas vous mentir, ça ne m’a fait ni chaud ni froid, de voir sa voiture. Je ne l’aime pas Serkan je suis pitoyable, mauvaise méchante tout ce que vous voulez, mais en aucun cas je ne devais me mettre avec lui. Je ne ressens rien envers lui outre des sentiments d’amitié. Faut que je lui dise, oui. C’est ce qu’il me faut, je suis obligée.
Serkan klaxonne pour que je rentre dans la voiture, il me dit rien et avance, en direction de je n’sais où nous allions mais ce n’est pas ce qui m’importait le plus… J’avais toujours mes écouteurs dans les oreilles, je pensais à rien, je n’envisageais plus d’avenir, j’avais perdu goût à la vie, c’est moche, et honteux à dire, mais ce qui était..
Après une bonne trentaine minute de route, Serkan s’arrête dans un parc que je n’avais jamais vu. Il coupe le moteur et fixe droit devant lui. Moi j’étais pensive, dépressive, j’étais tout sauf l’ancienne Hazal qui riait malgré les coups durs, les malheurs qui lui arrivaient. J’avais perdu cette force elle s’était envolé, dissoute avec le temps, le temps, mes malheurs, mes coups durs l’ont détruite cette force !
Serkan brise ce silence glacial :
- Hazal !
Moi – Mmmh ?
Serkan – T’as quoi ?
Moi – en enlevant mes écouteurs- Rien Serkan rien..
Serkan – T’AS QUOI JE T’AI DIT ???
Moi – Me cris pas dessus Serkan, j’ai pas la tête à m’embrouiller avec qui que ce soit, tu m’as appelée pour me parler, je suis venue, alors c’est bon je t’écoute, vas-y !
Serkan – Me parle pas comme ça Haza l, j’ai trop été gentille avec toi, donc maintenant t’arrêtesde faire la folle ok ?
Moi –mmmh –en gros « dac je m’en fou »-
Serkan – T’as q,uoi j’te dit ?
Moi – Putain, j’ai quoi, tu veux savoir ? Tu veux vraiment savoir ? Hein ?! Putain Serkan, j’en ai marre, de quoi ? De Murat de toi, de l’amour, zebi regarde comment j’suis devenue à cause de c’te merde ! J’étais comme ça quand tu m’avais connue ? NAN ! Putain…
Serkan – Arrête de dire ça, tu parles comme un bonhomme là !
Moi – Je parle comme un bonhomme, mais je le suis plus ! Putain…
Mes yeux se remplissaient peu à peu de larmes jusqu’à que je vois flou, et voilà, une coule. Je retiens les autres !
Moi – en reprenant- Murat il est parti. Serkan , ça va te faire mal ce que je vais te dire, mais je suis obligée.. Il est parti voir ta pute, celle qui a niqué ma vie sans le savoir !
J’ai vu le visage de Serkan changé, ses traits se sont renforcés, son regard est devenu noir. Je n’avais pas peur, nan…
Serkan – Tu parles de qui là, comme ça ?!
Moi – De ta NIHAL !
Serkan –en serrant les dents- FERME LA HAZAL, TU PARLES PAS D’ELLE COMME CA !!
Moi –rire nerveux- Atta.. Tu l’as défends ?
Serkan – OUAIS ! Y’A UN PROBLEME ?
Moi – en riant encore plus- T’sais quoi, Serkan, nous deux c’est rien t’aimes encore l’autre vieille meuf et moi enc….
Je baisse la tête.
Serkan – AH OUAIS ? TU VEUX JOUER A CA HAZAL, TU VAS REGRETTER ! ESPERE ENCORE POUR L’AUTRE PD ! LA IL EST A NIMES ; OUBLIE LE HAZAL, IL TA TEJ !
Moi – rire nerveux- Att.. attend, c’est ta soit disant Hlel qui est passé par tout paname !
Il a levé la main comme pour me taper, puis la rebaissée.
Serkan – DEGAGE, SORS HAZAL !! DEGAGE TA RACE !
Je ne réagissais aps, je sortais pas, il insistait, mais je continuais, je restais là, dans la voiture.. Il me fixe, se penche pour m’ouvrir la portière depuis sa place.
Serkan – DEGAGE, TU FAIS TIEP ! VAS-Y JTE LACHE, MOI J’AIME NIHAL !
Moi je rigolais, starfoullah, on aurait dit que j’étais possédée, mais Serkan me faisait de la peine.
Serkan – parce qu’elle… -en baissant la tête- Elle est plus hlel que toi !
J’avais la haine, la rage, il m’a dit, même indirectement , que j’étais un p*te ! Je lui ai lâché le plus mauvais de mes regards, et je lui ai craché dessus ! –intérieurement j’étais trop fière de moi ahaha- Et je suis sortie.
Ce n’est pas la première fois, mais la deuxième fois qu’on me tèj comme ça. C’est ça alors ? la justice de la vie.. J’en pouvais plus, une accumulation, voilà ce que c’était. Murat m’a clairement dit que nous deux ça ne marchera jamais et indirectement que j’étais une fille facile pour rester polie. Je sors, et je m’assoie sur la pelouse. Je me vide, je pleure, j’insulte tout. Une hystérique, les passants mes regardaient bizarrement, se demandaient ce que j’avais. Me regardaient avec mépris, je les insultais eux aussi. Je me reconnaissais pas, je devenais quoi ? Des questions bousculent dans ma tête, je me lève, il devait être 17 heures, et j’avance, je marche. Je ne pleurais pas, mais mes yeux devaient surement être tout rouge… Je tourne en rond, il commençait à faire nuit, je me rendais compte que je devais rentrer, que ma mère allait me tuer, mon frère me planter. J’appelle la première personne que je trouve, Karim, ça sonne, ça sonne, mais personne ne répond, il devait surement être en cours, oula avec ses potes, il s’en fout bien de moi hein. Ensuite.. Samih, j’ai pas le choix. Ça sonne, ça sonne, il répond hamdulillah
« Ouais inek-vache- »
« Samih.. gel al beni, je sais pas où j’suis.. »
« Hein, quoi, pourquoi tu parles avec une petite voix là ? T’es où ? »
« Je sais pas.. je sais pas samih.. »
« Ouaaaaah, mais t’es conne, tu sais pas où t’es ? »
Je regarde autour, et je vois une « carte », enfin qqch qui indiquait où j’étais.
« ah, sisi, j’suis à ** »
« T’ES SERIEUUUUSE LAAA ? TU FAISAIS QUOI LA BAS ? »
« Jte raconte après, viens me chercher s’il te plaiit… »
« Bouge pas, va dans un arrêt salak ! J’arrive »
Il raccroche, et je me dirige vers un arrêt de bus, j’attends bien 30 minutes au moins et il finit par arriver.
Je monte, il me demande ce que je faisais ici, à cette heure, je lui raconte tout, il insultait Serkan parce qu’il avait « fait le gamin » et tout. Puis il me coupe et me dit
- Mais Nihal elle est pas à Nimes !
Moi – T’es sérieux, pourquoi tu t’fous d’ma gueule ?
Samih – vAllah, elle est à Lille ! Dans l’nord ma sœur !
Moi – …
Samih – y’est chelou ton gars
Je baisse la tête et je cogite, je continue mes explications, il m’emmène à ma tess, ma mère m’a tué, mon frère hmdl était pas à la maison.
Les jours passent, et le départ de Murat me détruit, me ronge. Mes proches s’inquiètent, mais je pleure moins, je suis moins pathétique, mais je l’étais toujours.
Un jour je rentrais de cours, et je décide, sur un coup de tête d’appeler Murat. Ça sonne, une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, et… Il déccroche
Murat – Ouais ?
Oh cette voix, cette voix qui me manque, c’est ça qui me manque, revient Murat…
Qu'elle va être notre conversation, que va-t-on se dire ?