Une dernière danse//Mekra

11.0

Hakim Akrour.

Cette meuf est un vrai calvaire.
Elle manque de peu de s'étaler par terre mais je la rattrape avant.

Hakim-On peut te laisser 5minutes toute seule ou pas ?

Sophie-Ferme ta gueule.

Elle me montre du doigt sa gourde que je lui donne, son teint est si pâle j'ai l'impression de porter un cadavre.

Sophie-Ques que tu fait là ?

Hakim-C'est ma salle, je t'y avait jamais vu.

Sophie-Ca faisait un moment que j'y étais pas retourné.

Hakim-Mh, j'y suis que depuis un mois.

Elle plisse les lèvres en continuant de boire, quand elle repose sa gourde à ses pieds elle laisse tomber sa tête contre mon torse en soupirant.

Hakim-T'avait pas manger ?

Sophie-J'ai voulu refaire de la boxe, mais mon cerveau à trop carburer, monté d'adrénaline.

Hakim-Putain c'est ta troisième crises en pas longtemps, tu, tu veux en parler ?

Sophie-Neuvième.

Ques qu'elle me raconte ?

Hakim-Hein ?

Sophie-C'est pas ma troisième. C'est ma neuvième, j'ai peur de retomber dans ce cercle.

Je rabat ma main sur mon bras pour la rapprocher vers moi mais elle s'écarte pour rattraper sa gourde.

Sophie-J'ai pas oublié ce que tu m'as dit la dernière fois, croit pas que t'arrives en sauveur et que je vais tomber comme une fleur.

Hakim-Je voulais juste être sympa.

Sophie-Apres t'être comporté comme un abruti finit ?

Au moment où ses pupilles brunes rencontrent les miennes, j'y vois tellement d'amertume, elle est autant paumée que moi, je sais même plus d'où est partit tout ca mais je sais juste que pendant 15jours j'arrêtais pas de vouloir la croiser à tous les coins de rues.

Hakim-Je pensais pas ce que je t'ai dit, fin si sur le moment je t'ai vraiment cru comme ça en même temps ça portait à confusion. Je vais pas m'excuser pour ca non plus mais si tu t'étais pas énervée on en aurait juste parler.

Sophie-Mais attends tu me dit ca et je suis censée me dire « niquel il me prend pour une pute » ?

Hakim-Abuses pas non plus.

Sophie-Bah ok.

Elle tente de se relever mais elle manque de se ramasser, encore, et finit étalée à côté de moi.

Sophie-Je suis vraiment une vielle meuf, même quand j'essaie de faire la forte mon corps me dit de fermer ma gueule.

Hakim-Tu devrait plus l'écouter.

Elle baragouina un truc du genre « Mange ta race » en s'asseyant sur le banc à côté du sac.
Un blanc s'installe, je sais pas trop quoi faire.

Hakim-T'es venue en métro ?

Sophie-Ouais.

Hakim-Je fais ma séance et je te ramène, toi tu te reposes.

Sophie Assmey.

J'hoche simplement la tête face a sa proposition, je pensais qu'après notre pseudo embrouille il allait m'envoyer un message, pas forcément des excuses mais au moins un message quoi.
Ma gourde enfin vite je commence enfin à reprendre de la force, mon regard est braqué sur Hakim au fond de la salle, j'essaie d'être discrète mais dans tous les cas je ne peux pas utiliser mon téléphone faute de réseau, et la seule autre personne présente dans la salle est un papi dégoulinant de sueur sur un tapis roulant, alors mon regard reste fixé sur lui.

Il tape rageusement dans un sac depuis 15 bonnes minutes, la scène est assez plaisante, mais l'envie de perfection est plus forte alors je le lève pour aller vers lui.

Sophie-Relève les bras, plis plus celui là t'auras plus de force dans l'avant bras.

Hakim-D'où tu sait ca toi ?

Sophie-J'en ai fais, plusieurs années.

Il hausse les sourcils en reculant sa tête, réaction typique.

Sophie-Et oui, la petite crevette sait enchaîner un Jab et un Cross.

Hakim-Je t'imagines pas violente.

Sophie-Je le suis pas du tout. Bon écoute ce que je t'ai dit, je vais me changer moi.

Une main sur mon épaule me tire doucement de mon sommeil.

Sophie-Je me suis vraiment endormie en 15minutes de route ?

Hakim-Comme une vielle merde.

Sophie-Batard. Bon, merci de m'avoir raccompagné, à plus.

Je lui fait la bise et sors de la voiture, après avoir sortit Rajkha je me pose avec elle sur le canapé en attendant qu'Anna arrive.
Je sors le soir même avec Gabriella pour fêter notre dernière semaine de stage avant les grandes vacances.
Voir mes copines, c'est ça qu'il me fallait pour me vider l'esprit.

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