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Hakim Akrour

-Je vais vous laisser réfléchir mademoiselle, je reviendrais vers vous quand vous serez prête.

Et il sort de la pièce comme si de rien été, mon regard se dirige alors vers Sophie. Son visage est complètement fermé, pas une larme, pas une grimace, rien.

Hakim-Sophie tu sais,

Sophie-Ta gueule Hakim.

Ahok.
Bah je vais l'écouté tant qu'à faire.

Sophie-C'est ma faute, elle voulait que j'aille la voir, si j'y étais aller elle aurait jamais pris sa caisse et elle aurait pas je sais même plus quoi dans l'crane

Hakim-Ou alors vous serez à deux dans un lit d'hôpital. Arrête de te faire des films, c'est de la faute à personne. Pourquoi c'est à toi de prendre cette décision ?

Sophie-Elle a plus aucuns lien avec sa famille, c'est compliqué. Je sais pas quoi faire.

Hakim-Je peux pas t'aider.

Sophie-Super.

Elle se laisse tomber sur un fauteuil en soupirant

Sophie-Elle se battrait, elle irait jusqu'au bout.

Hakim-Hein

Sophie-Il faut l'opérer. Si elle devient un légume je me le pardonnerais pas.

Hakim-Et si elle canne pendant l'opération

Sophie-Ce sera la faute des médecins, et, de ma décision de merde.

Hakim-T'as le temps, réfléchis.

Sophie-Non, après je vais partir en crise, il me reste plus longtemps. Putain !

Nerveusement elle balaye le vase posé sur une table basse, je me lèves de ma chaise pour la prendre dans mes bras, elle se débat un moment avant de lâcher un cri étouffé contre mon torse

Hakim-Calmes toi.

Sophie-Si elle meurt Hakim, si elle meurt je m'en, Hak, si,

Je prends sa tête entre mes mains pour l'avoir en face de la mienne

Hakim-Respire so.

Elle soupire en reposant sa tête au creux de mon épaule.

Sophie-J'aime bien quand tu m'appelles So.

Je souris en passant ma main dans ses cheveux.
Elle reste un bon moment dans mes bras avant que le médecin ne reviennes, il me demande de sortir pour régler je ne sais trop quels détails.
Alors je m'assoie sur une chaise dans un des longs couloirs.
Elle n'a pas versé une seule larme, elle a montré si peu d'émotions pour quelqu'un dont la meilleure amie est peut-être au bord de la mort.
25ans et déjà dans un lit d'hôpital putain.

-Excuses moi t'es Hakim non ?

Bah oui c'est le moment pour un autographe.

-Je suis Yannick, un ami de Sophie, et accessoirement, je sais plus mais j'étais le copain à Anna.

Hakim-Je suis désolé pour ce qui lui ait arrivé, Sophie est avec le médecin quelque part.

Yannick-Alors Anna va bien ?

Hakim-Ils vont ptetre l'opérer elle a un truc dans le crâne, Sophie t'expliquera mieux je risque d'être maladroit avec mes mots. D'ailleurs, tu veux bien l'attendre ici le temps que je revienne j'ai un truc à faire.

Il acquiesce sans broncher, on dirait une version encore plus bledarde de Moh c'est dingue.
Je longe le couloir, cette ambiance, ces grand mur blanc et cette odeur de javel, c'est définitif je déteste les hôpitaux.

Hakim-Bonsoir, j'aimerai voir monsieur

-Les heures de visites sont finies monsieur, il faudras revenir à 9h.

Hakim-C'est urgent je dois voir quelqu'un

-Bah oui mais ici vous êtes au urgences monsieur, faut attendre comme tout le monde.

Je chuchote un salope en repartant vers l'escalier, je sais qu'il est dans une chambre au 4eme étage mais allez savoir quelle chambre, il me semble que c'était la 412 ou 413 je sais plus.
Si ils veulent pas que je rentre dans cette chambre ils auront qu'à me sortir de force.
Arrivé au niveau de la 412 je vois la porte entrouverte et directement je le reconnais allongé, branché à je ne sais combien de machine.
Je rentre timidement dans la pièce, je ne suis jamais venu le voir, manque de courage, excès de faiblesse.
Mais ce soir il aura fallut d'une piqûre de rappel, la vie n'est pas éternel et peut s'arrêter à tout moment, pas de place pour les regrets ou les rancoeurs.
Place au pardon.
Je prends place sur la chaise à côté du lit, yemma m'a dit qu'il pouvait nous entendre, du moins qu'elle y croyait.

Hakim-Azul baba, ca va ? Je prends une grande inspiration
Ouais je sais j'ai un peu merdé j'aurais dû venir te voir plus tôt mais te voir comme ça, en sachant pourquoi t'es là, c'est dur.
Jjmeɣ-kem.

*****

Une dernière danse//MekraOù les histoires vivent. Découvrez maintenant