Le restaurant ne se situe qu'à quelques rues de l'appartement de Léane, mais j'ai préféré nous y rendre en voiture. Le trajet est court et heureusement car mes doigts me démangent de les poser sur sa cuisse laissée à découvert par sa robe. Est-ce que ce sont des bas ? ou des collants ? qui galbent ses jambes. Je resserre ma prise sur le volant, penser à ce genre de détail augmente ma tension artérielle, mais pas que. Impossible de réajuster la bosse apparue dans mon pantalon sans éveiller les soupçons de mes songes à la fille canon assise à mes coté, alors je serre les dents.
— Ça va ?
— Super.
J'oblique un regard vers Léane qui me fixe avec un air dubitatif.
— T'inquiéte chaton, je réfléchis à un truc et...
— Il doit être assez... érotique... non ? me coupe-t-elle satisfaite, en mordant sa lèvre inférieure.
Putain de meuf et son sens de l'observation.
Je capte ses prunelles qui voguent entre ma queue et mes yeux.
— Pas besoin de stimulation autre que ta vision pour me faire bander, Léane.
Je devine ses joues rougir.
— Et mon problème ne va pas s'arranger si tu continues à me regarder comme ça, fais-je en entamant un créneau.
Léane détourne son attention de ma personne et fixe les quelques passants qui gravitent encore dans les rues.
Une fois garé, je l'invite à descendre et l'air frais de ce mois d'octobre me remet les idées en place. Je rejoins Léane en contournant mon véhicule, puis sans lui demander son autorisation je lie mes doigts aux siens. Elle ne les retire pas, et intérieurement, je pousse un cri de victoire. Nous pénétrons dans l'établissement où une dizaine de personnes font la queue attendant d'obtenir une table. Je me rapproche de Léane, mon torse épousant son dos.
J'ai beau avoir une attitude sûre de moi, je n'en mène pas large. Car si j'ai décidé de répondre à sa question principale à savoir : où je suis passé pendant deux jours, je flippe de la réaction qu'elle pourrait avoir. Tout lui avouer n'est pas dans mes prérogatives immédiates, il va falloir la jouer fine. Léane se destine au métier d'avocate, je ne vais pas la berner facilement, même si cela comprime mon estomac de devoir lui mentir par omission. Mais il est impensable que je lui révèle tout ce soir.
D'une part ce serait la mettre en danger car on est jamais sûr à cent pour cent que les mecs et moi ne sommes pas surveillés, je culpabilise déjà trop de la garder avec moi, alors imaginer que des flics ou des personnes mal intentionnées s'en servent de moyen de pression me file la gerbe. Et d'autre part, j'ai besoin de savoir si les sentiments naissant que l'on éprouve l'un pour l'autre sont assez solides et je compte sur notre séjour en Norvège pour le découvrir. Et puis je ne suis pas dupe, j'ai compris que Léane cache une partie de sa vie en ne voulant pas dévoiler l'identité de son père. Je pourrais chercher sur le web, ou demander à Raphaël de le faire, mais il y a assez de malhonnêteté de ma part pour en rajouter une couche et puis je préfère que cela vienne d'elle quand elle sera prête à me l'avouer.
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BraCœur Tome 1 ( nouvelle version)
RomanceAaron : * "T es un braquage mon ange, Un saccage, mon challenge, Et t'aimer me démange..." Léane : "D'ailleurs c'est moi qui t'briserai l'cœur" Aaron, Naël, William et Raphaël sont des amis d'enfance. Ils sont à l'u...