Quand elle ouvrit les yeux, la première chose que vit Sabrina fut le visage inquiet de son compagnon.
Elle pouvait lire la détresse dans ses yeux brillants.
Puis les sensations lui revinrent et elle se rendit compte qu'il avait saisit sa main, devenue froide, dans la sienne, plus large et bien plus chaude.
On avait transporté l'italienne à l'hôpital, où elle était désormais allongée sur un lit médicalisé de fortune, dans une chambre quelconque.
Nul doute qu'on l'avait installée ici le temps qu'elle reprenne ses esprits. Maintenant que c'était fait, elle ne tarderait pas à rentrer chez elle.
Du moins l'espérait-elle.
- Comment te sens-tu ? demanda aussitôt Jérémy, la voix nouée.
- Je... je crois que ça va, répondit-elle en se redressant.
Le jeune homme ne lâcha pas sa main durant la manoeuvre, ce qui la rendit un peu plus délicate, mais elle ne s'en formalisa pas. Cela avait quelque chose de profondément rassurant de sentir cette présence familière dans un moment pareil. Cette main lui donnait la force de ne pas lâcher, de ne pas éclater en sanglots à nouveau.
- Je suis un peu choquée, c'est tout. Rien de cassé.
- Oui, je comprends. Les médecins t'ont fait quelques rapides examens et une prise de sang : tout est normal.
Un sentiment de soulagement la submergea, bien que ce n'était pas sa santé le coeur du problème.
Outre le fait d'avoir été agressée, ce qui la perturbait était la présence furtive de Raphaël au milieu de la foule, à cet instant précis.
Et il m'a rendu mon téléphone... comment l'a-t-il récupéré ? pourquoi être parti si vite... ?
Tout cela n'avait que trop duré, elle voulait vraiment se confier à Jérémy. Cette fois plus que nulle autre. Le moment pouvait-il être mieux choisi qu'ici, dans cette chambre d'hôpital, après son agression ?
Il comprendrait tout, elle le savait.
Pourtant, plus elle repensait à ce moment et plus elle doutait qu'il ait vraiment existé. Elle doutait de la présence du beau brun.
Ai-je rêvé ? Je me sentais mal et je ne voyais plus très bien, j'ai peut-être fait un malheureux amalgame...
Un peu comme ces bruits que l'on entend en rêve et qui nous réveillent, mais qu'on ne sait plus très bien si on les a vraiment entendu ou si on les a imaginés, la présence de Raphaël devait fantomatique. Un mirage. Et si son cerveau choqué avait plaqué le visage de l'homme sur celui d'un autre ?
Peut-être parce que c'est bien lui que je désirais voir à ce moment-là...
Oui. La vérité était que, dans un moment aussi pénible, c'est à Raphaël qu'elle avait pensé en premier pour la réconforter. A Raphaël, non à Jérémy.
Et il était apparu. Sorti de nulle part, avec en prime l'objet qu'on lui avait volé.
Ce n'est pas possible. S'il me suivait, pourquoi serait-il partit aussitôt au lieu d'essayer de profiter de la situation ?
Elle n'y comprenais rien. Pouvait-elle se confier à Jérémy ?
Il penserait que je suis tombée sur la tête...
D'autant plus que, le temps passant, ses souvenirs s'estompaient et le visage de celui qui lui était venu en aide devenait si flou qu'elle ne pouvait plus rien dire.
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Une semaine pour me prouver que tu m'aimes [TERMINÉ] #WATTYS2020
RomanceCela fait 2 ans que Sabrina est en couple avec Jérémy. Mais depuis quelque temps, elle ne sent plus cette flamme qui animait le début de leur relation. Si elle est toujours amoureuse, elle se pose des questions quant aux sentiments de son petit ami...