Une semaine pour me prouver que tu m'aimes [TERMINÉ] #WATTYS2020

Jour 6 - Jeudi matin - Partie 2

Chaque larme qui s'échappait de ses yeux portait le poids de ses contrariétés de la semaine, de ses émotions négatives, de ses doutes et ses peurs. Cette panne, c'était l'étincelle de trop, celle qui avait définitivement mis le feu aux poudres de sa volonté. Tout perdre si près du but, c'était au-dessus de ses forces.

Plusieurs minutes passèrent durant lesquelles elle n'entendit pas mes bruits terribles de ses sanglots, tant son esprit était accaparé par ses lamentations. Recroquevillée dans le canapé, ce n'est que lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule qu'elle réalisa le son pathétique qu'elle produisait.

Sa vue brouillée lui montra un Jérémy flou mais bien réveillé qui se tenait face à elle :

— Hé, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui ne va pas ?

Elle ouvrit les bras pour l'accueillir dans un geste machinal et Jérémy vint s'y blottir. Il l'entoura aussi de ses bras et ils furent bientôt serrés l'un contre l'autre dans le canapé.

— Je crois que mon matériel est tombé en panne, bredouilla-t-elle en guise d'explication, tout est perdu.

Jérémy afficha une expression étonnée en regardant l'installation de Sabrina :

— L'ordinateur et la caméra ?

— Oui, tout.

Le dire à haute voix lui déchira le cœur et elle se remit à pleurer sa frustration et sa tristesse.

— Tout est perdu, gémit-elle.

— Mais non, je suis sûr que tu exagères.

Elle hoqueta avant de se pencher pour saisir un mouchoir en papier qui dépassait de la boîte posée sur la table basse.

— Regarde par toi-même si tu ne me crois pas.

Elle n'avait jamais été très douée avec la technologie mais savait tout de même reconnaître quand un objet ne fonctionnait pas. Quoi de plus parlant qu'un écran noir et une absence de réaction à un branchement ?

Or, Jérémy n'était pas un expert non plus et Sabrina doutait qu'il puisse faire quelque chose pour l'aider même s'il le voulait.

Elle aurait besoin de plus qu'un peu de bonne volonté pour se sortir du pétrin.

Jérémy l'abandonna pour se diriger vers l'ordinateur toujours éteint et Sabrina ressenti à la fois un grand froid et un grand vide, aussi bien physiquement que dans son âme.

Si proche et si loin à la fois...

Elle le regarda tourner autour du matériel, réitérer les gestes qu'elle avait exécutés peu de temps avant, avec le même résultat. Rien de ce qu'ils avaient tentés n'avait eu le moindre effet.

Découragée, Sabrina sentait un nouveau flot de larmes monter.

On dirait que dès que je commence à être de bonne humeur, le destin vient placer une catastrophe sur ma route... Même en essayant de rester positive, j'ai du mal à garder le sourire... Heureusement qu'il y a ce rendez-vous avec Raphaël ce soir pour rééquilibrer tout ça...

Cette entrevue représentait vraiment le seul rayon de soleil dans cette nouvelle journée qui démarrait mal. Elle appréhendait le rendez-vous mais avait hâte d'y être.

Bien qu'en attendant, cela ne réglait pas le problème de tout son travail perdu.

Incapable de rester plus longtemps assise sans rien faire, elle se leva enfin du canapé, détendit les muscles de son corps et essaya d'évacuer la tension.