Jour 6 - Jeudi après-midi - Partie 2

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— Monsieur Vélasco m'a chargé de vous remettre ceci de sa part ainsi que de celle de nos partenaires, expliqua calmement l'employée du musée.

— Heu, merci.

Elle prit le paquet tout en cherchant son compagnon du regard. A nouveau elle ne le trouva pas.

Mais bon sang pourquoi ne vient-il pas alors qu'il me fait un cadeau ? J'aimerais partager ce moment avec lui...

L'idée d'être seule pour vivre un moment important lui fit mal au cœur une fois de plus. De fait, elle n'arrivait pas s'intéresser plus sérieusement à ce cadeau, elle ne voulait pas l'ouvrir sans lui. En outre, l'employée ne bougeait pas, attendant qu'elle ouvre le paquet et qu'il se passe quelque chose.

Alors qu'elle s'apprêtait à déchirer le papier, résignée, elle vit enfin Jérémy apparaître au bout de la salle et la traverser dans sa direction, un sourire aux lèvres.

Aussitôt, son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine à mesure que son regard se fixait sur sa démarche virile et assurée. Son charisme la frappait à chaque fois et elle comprenait ce qui l'avait séduite chez lui.

Elle ne s'en lassait pas, ce qui rendait sa situation d'autant plus difficile vu qu'elle l'aimait encore comme au premier jour. De cette passion folle qui consume le cœur, quand le moindre frôlement, souffle, regard... suffit à enflammer les sens.

Lorsqu'il arriva devant elle, elle avait du mal à respirer et se tenait droite, un peu gauche, le paquet emballé toujours dans sa main devenue molle.

Quant à elle, l'employée s'efforçait de garder un sourire aimable mais l'impatience se lisait clairement sur son visage. Elle avait probablement autre chose à faire que de rester plantée devant une inconnue, même si vu le peu de visiteurs dans le musée, ce cadeau représentait sans doute une distraction exceptionnelle.

— Alors, tu ne l'as pas encore ouvert ? s'étonna Jérémy en lui touchant le bras dans un geste plein de chaleur.

Déstabilisée par ce contact, elle ne sut que répondre.

— Je viens tout juste de l'apporter à madame, expliqua l'employée dont le chignon serré ne bougeait pas d'un millimètre quand elle parlait.

Jérémy sourit :

— Ha, très bien. Alors vas-y.

— Je t'attendais, articula Sabrina en posant enfin les yeux sur le mystérieux paquet.

Celui-ci n'était pas très lourd et aucun bruit ne s'en échappait lorsqu'elle le secouait un peu.

Sous les yeux attentifs de ses deux voisins, elle entreprit de défaire le ruban et déchirer le papier.

Le bruit attira l'attention d'un visiteur entré dans la pièce, mais il se reconcentra rapidement sur l'installation olfactive. On n'entendait plus que le grincement des lattes du plancher lorsque quelqu'un se déplaçait dessus.

Sans surprise, Sabrina découvrit une bouteille de parfum à l'intérieur d'une boîte en carton travaillée et élégante à l'effigie du musée.

— Ho je...

Les mots moururent dans sa gorge.

Heureuse, l'employée se sentit obligée de l'informer :

— Ce cadeau vous est offert par votre compagnon ainsi que par les partenaires officiels du Grand Musée du parfum.

Elle était fière en le disant, très loin de se douter de ce que Sabrina ressentait au même moment.

Certes, elle aurait dû se réjouir de cette délicate attention, mais au contraire, c'était comme si on venait de lui donner une claque.

Une semaine pour me prouver que tu m'aimes [TERMINÉ] #WATTYS2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant