Jour 4 - Mardi matin - Partie 2

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La seule raison pour laquelle Sabrina ne s'offusqua pas de la réponse de Jérémy, c'était parce qu'elle était bien trop alanguie pour réagir.

La chaleur de la pièce, plongée dans une sorte de brouillard en raison de la vapeur, avait totalement relâché ses muscles et son attention.

Quant aux bulles qui lui caressaient le corps, elles étaient divines. Un plaisir intense, de ceux que l'on voudrait ne jamais voir finir.

Ils sortirent lorsque le temps fût écoulé, mais Sabrina eut du mal à laisser l'eau derrière elle pour retourner dans la chaleur étouffante de l'été parisien.

Elle serait bien restée indéfiniment à profiter de la volupté et la fraîcheur du bain massant.

Mais toutes les bonnes choses ont une fin, il paraît...

Elle alla se rhabiller dans le vestiaire réservé aux femmes, tandis que Jérémy partait dans celui réservé aux hommes. Comme le reste du complexe, ceux-ci étaient luxueux, propres, modernes... dignes des plus grands hôtels de la capitale.

Du moins, d'après l'image que Sabrina s'en faisait.

Après s'être séchée, avoir enfilé ses vêtements et remis une touche de maquillage, l'italienne sortie pour retrouver son compagnon dans le hall. Comme elle s'y attendait, Jérémy avait été plus rapide qu'elle et elle entendit sa voix avant même de le voir.

- Je sais, je sais. Mais je suis au spa, là, je ne peux pas trop te parler.

Le ton discret qu'il employait pour son interlocuteur alerta immédiatement la jeune femme, qui s'arrêta net derrière un pan de mur.

Lentement, elle se pencha un peu de manière à observer la scène.

Rhabillé et avec sa veste dans la main, Jérémy lui tournait le dos. Sa posture légèrement penchée ressemblait fort à celle des gens qui essaient de ne pas être entendus. Malheureusement pour lui, Jérémy faisait partie de ces gens qui élevaient systématiquement la voix au téléphone.

Glacée, Sabrina resta figée, incapable de faire autre chose que d'écouter, laissant entendre qu'elle prenait tout son temps dans le vestiaire :

- Je comprends, mais je ne peux pas lui faire ça maintenant. Je ne sais pas comment elle le prendrait.

Sabrina fronça les sourcils, de plus en plus inquiète. Pour une raison inconnue, la brune savait que l'on parlait d'elle. Une corde se mit à vibrer au fond d'elle tandis qu'une vague de froid se répandait dans ses veines.

- Elle est en pleine écriture de son nouveau sketch, je te signale. Je préfère attendre qu'elle ait terminé, si tu n'y vois pas d'inconvénient.

Sabrina eut du mal à avaler sa salive. Sa vision se brouilla et elle cru qu'elle allait à nouveau défaillir.

Par chance, elle posa sa main contre le mur froid et retrouva un peu d'aplomb. Il parlait bien d'elle, mais à qui ?

Une mauvaise nouvelle, voilà la vérité... il doit encore être pendu au téléphone avec cette Chloé pendant qu'il croit que je suis ailleurs...

La sensation qui lui noua le ventre menaça de la faire vomir. Il fallait qu'elle aille vérifier le journal des appels dans son téléphone. En temps normal, elle détestait avoir à faire ça, et ne l'avait d'ailleurs jamais fait pour personne. Sabrina n'était pas une femme jalouse, mais c'était une femme inquiète. Et chaque jour un peu plus.

Si je trouve qu'il parle encore avec cette fille, au moins je serai fixée, il n'y aura plus de doute possible...

Cette idée lui fit mal, mais elle ne pouvait pas continuer à se voiler mentir et à nier l'évidence.

Une semaine pour me prouver que tu m'aimes [TERMINÉ] #WATTYS2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant