Jour 5 - Mercredi soir - Partie 2

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Elle tendit la main vers la table basse et se saisit d'un mouchoir en papier tandis qu'elle toussait toujours.

De grosses larmes roulaient sur ses joues et elle peinait à reprendre son souffle. Sa gorge la piquait terriblement.

A côté, Jérémy se leva d'un bond et couru dans la cuisine remplir un verre d'eau fraîche :

— Mince, j'ai dû avoir la main un peu lourde sur le poivre !

Il revint en courant et quelques gouttes s'échappèrent du verre pour aller s'écraser sur le parquet flottant. Sabrina aurait fait une remarque, d'habitude, mais là elle n'arrivait plus à prononcer le moindre mot.

L'eau fût une libération. Elle engloutit le verre d'un trait avant de le poser sur le coin de la table avec brusquerie. Ses joues lui donnaient l'impression de cuire.

J'ai cru m'étouffer pour de bon...

Malgré tout, elle eut envie de rire :

— Il n'y a pas deux minutes, tu m'annonçais que tu voulais plus ou moins te mettre à la cuisine ? Hé bien je préfère te dire qu'il va y avoir du travail.

Jérémy eut un pauvre sourire. Il paraissait vraiment ennuyé par ce qui venait d'arriver :

— Mince, je te demande pardon ma chérie. Je ne comprends pas.

Il la serra dans ses bras avant de s'emparer du saladier et d'en inspecter le contenu. Il expliqua :

— J'ai sans doute dû mettre trop de poivre et tu es tombée sur un amalgame. Je te demande pardon.

La sincérité du jeune homme lui fit retrouver le sourire. De toute façon elle n'avait pas envie de se fâcher. Rien de grave.

S'il est inquiet c'est que mon sort lui importe encore un peu, non ?

Elle tendit la main et il vint nicher sa joue dans sa paume, on aurait dit un chaton qui voulait se faire pardonner après une bêtise.

Et vraiment, elle n'arrivait pas à lui en vouloir. Au contraire, son attitude piteuse le rendait plus émouvant encore. Une bouffée de tendresse envahie son cœur lorsqu'elle lui répondit :

— Ne t'inquiète pas, tout s'apprend.

Puis elle se rapprocha de lui. A quelques mètres de là, le film continuait de se dérouler mais aucun des deux n'y prêtait encore attention.

— Est-ce que tu étais sérieux quand tu m'as parlé de te mettre à la cuisine ? demanda-t-elle d'une voix où perçait toute la sensualité dont elle était capable.

Elle ne voulait pas l'accabler et, mieux encore, elle aurait préféré continuer là où ils s'étaient arrêtés avant qu'il n'aille chercher son horrible mixture.

Toutefois, Jérémy ne sembla pas s'en rendre compte :

— Non, ce n'était qu'un prétexte pour aller chercher à manger, souffla-t-il, visiblement perturbé.

— Ha...

— Je ne compte pas lâcher la banque.

— Ha.

Elle se répétait mais elle ne parvenait pas à cacher sa déception. Cela aurait pu être intéressant de former un couple où les deux partenaires reprenaient de zéro après des carrières bien différentes.

Je suis passée de l'esthétique à la comédie et il serait passé de la finance aux fourneaux... A nos âges ce ne serait pas surprenant de changer à ce point de voie...

Mais Jérémy tenait à son confort et sa stabilité. Pour certaines choses, du moins.

Avec une tendresse évidente, le beau brun chatouilla l'italienne, qui décrocha un sourire :

— Allez, on se commande une pizza, plutôt ? On gardera le dessert pour plus tard, au cas où je ne l'aurais pas raté.

D'une certaine manière, il la prenait par les sentiments. Elle se redressa, faussement en colère :

— Quoi ? Et on ne goûtera donc pas à cette merveilleuse pâtisserie qui promet d'être délicieuse ?

Jérémy se redressa, soudain aguicheur :

— Hum... j'ai une autre idée pour le dessert.

Et il lui adressa un clin d'œil auquel elle répondit en s'emparant de l'un des coussins du canapé :

— Ha ha, ben voyons ! Essaie déjà de survivre à ça !

L'attaque le prit par surprise, si bien qu'il ne put l'esquiver.

— Ho ! lâcha-t-il sous la surprise.

Sabrina venait de lui donner un coup gentiment avec le coussin, digne des plus grandes batailles de dortoir.

Déterminé à ne pas se laisser faire sans réagir, le jeune homme pris l'autre carré moelleux et ce fut la guerre.

Sabrina riait tellement en tournant autour des meubles du petit appartement qu'elle en avait mal aux côtes. Difficile de se concentrer sur le film, et encore plus de manger.

Voilà à quoi ils passèrent leur temps en attendant l'arrivée des pizzas commandées durant une trêve de quelques minutes.

La soirée fût sportive et belle, complice, à l'image des premières qu'ils avaient pu passer au début de leur relation quand ils se découvraient encore.

Toutefois, tandis que l'italienne engloutissait une nouvelle bouchée de margarita, elle en était encore à se poser une question embarrassante. Une de celles qui la hantaient depuis maintenant plusieurs jours :

Nous nous entendons toujours aussi bien, comme de véritables amis... Mais sommes-nous encore plus que ça ?

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Bonjour à tous ! après de nombreuses péripéties je peux remettre en ligne les parties que mon ex-éditrice m'avait demandé de supprimer. Vous avez donc pu les lire à nouveau.
Mais en plus, je vais poster 
dans les prochains jours tous les chapitres jusqu'à la fin pour vous permettre d'avoir cette histoire en entier.

Je vais en effet faire concourir "Une Semaine pour me prouver que tu m'aimes" aux Wattys 2020 dans la catégorie Romance. 

Croisons les doigts pour Sabrina et Jérémy !

D'ici là je vous souhaite un bel été et je vous embrasse.

Élodie

Une semaine pour me prouver que tu m'aimes [TERMINÉ] #WATTYS2020Où les histoires vivent. Découvrez maintenant