Chapitre 4. Menace ou chantage?

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Jennifer préparait le diner des garçons tranquillement lorsque son téléphone s'est mis à sonner. Prenant le soin d'essuyer ses mains, elle se dirige vers le salon pour parler à son patron qui devait sûrement s'impatienter de son retard.

-Combien de fois dois-je le répéter? Tu veux vraiment que je te vire, Jennifer? a-t-il crié au téléphone.

Elle commençait son service l'après-midi aujourd'hui contrairement à John qui jouissait de sa pause à cette heure. Remerciant intérieurement Alex de lui avoir fait réparer sa voiture, elle prévient Charles de son départ précipité tout en lui rappelant de surveiller le repas et de récupérer Ethan à l'école.

Tout le monde se mettait à la dévisager lorsqu'elle pénétra dans la parfumerie, certains chuchotaient son nom en la pointant du doigt. Mal à l'aise, Jennifer arrange les pans de son manteau et va saluer ses collègues qui ne cessaient de la dévisager.

-Je me suis trop maquillée ou ai-je encore oublié de me brosser les cheveux? s'enquiert-elle face à ce soudain intérêt.

Une de ses collègues, Anna, comptait lui répondre mais John se précipite vers elles en souriant. Il pince le nez de Jennifer avant de la prendre dans ses bras, il réussit toutefois à lui glisser un petit reproche à l'oreille:

-Pourquoi ne m'avais-tu jamais parlé du père d'Ethan?

Ne comprenant pas d'où lui venait cette question absurde, elle fronce les sourcils. Elle se pince les lèvres en espérant que Jack ne s'était pas pointé sur son lieu de travail pour la réclamer. Elle avait peur de son éventuel retour.

-D'où te vient ce nouvel intérêt pour son père?

-Calme-toi, poupée. Je comprends que tu aies gardé son identité secrète, il faut aussi admettre qu'un mec de sa position exige de la discrétion.

Jack est revenu. Elle en a la certitude maintenant. Bill trouve le mauvais timing pour venir la réprimander alors qu'elle s'efforcait de ne pas paniquer.

-Alors mademoiselle veut vraiment se faire remarquer, les papiers ne te suffisent plus que tu te permets d'arriver en retard pour te donner en spectacle?

-Je suis là, c'est ce qui compte non?

-Non Jennifer, tu n'as pas le droit de débarquer ici à n'importe quelle heure et penser pouvoir t'en sortir sans blâme. Refais-moi ce coup et je te jure que tu es virée.

-De ce que je sais, j'ai des heures supplémentaires non payées ici, alors ne viens pas me faire croire que mon retard t'importune autant. Si tu veux me virer, fais-le mais d'abord, il faudra me payer ce que tu me dois.

-Enfin, mademoiselle daigne sortir les griffes. Ce n'est pas parce que tu roules sur l'or à présent que je vais te laisser me parler sur ce ton.

-Tu es fou, complètement cinglé! D'ailleurs, je démissionne.

Elle court se réfugier dans sa voiture. Laissant sa tête se reposer un moment sur le volant, elle se met à pleurer. Jack finissait toujours par avoir raison d'elle, il l'a fait sortir de ses gonds rien qu'en laissant le souvenir de son passage à la parfumerie. Elle n'avait pas encore mesuré l'ampleur de ses actes. Elle venait de démissionner alors que sa situation financière ne s'était pas améliorée. La sonnerie de son portable la fait sursauter.

L'avocat chargé de régler les documents liés à la vente du tableau vient de l'informer que son rendez-vous a été avancé, elle devra donc rencontrer monsieur Grayson plus tôt que prévu pour concrétiser la vente. Demain, "Le sommet des Laval" ne sera plus officiellement à sa famille mais elle gardera toujours en souvenir les histoires liées à cette toile. Son père les lui avait tant contées dans son enfance qu'elle avait grandi avec la fierté d'avoir porté le sang Laval mais aujourd'hui, elle devait se défaire de cette pièce maitresse de son identité...

L'Amour Aux EnchèresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant