0.11 - Izaya

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Voici donc... la rencontre avec Shiki ! N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

Quelques mois après la Nuit.

Lorsqu'Izaya atteint enfin de nouveau les hauts bâtiments de Tokyo, le soleil s'était presque entièrement levé et il se sentait véritablement épuisé. Son ventre se tordait douloureusement et de grosses goûtes de sueurs coulaient le long de son échine. Il sentait sa lèvre enfler petit à petit, amenant avec elle une douleur lancinante, comme un battement de cœur.

Et chaque pas lui faisait si mal aux côtes, comme si un morceau cassé tentait de se frayer un chemin vers l'extérieur.

Gémissant, il s'engagea dans une petite ruelle déserte pour ne pas trop attirer l'attention. Il devait se forcer à ne pas oublier qu'un gamin en sang dans les rues ne passaient pas vraiment inaperçu. Cette dernière sentait l'urine et les poubelles, et un chat lui feula dessus avant de prendre la fuite. Sa bouche était si sèche qu'il avait l'impression d'avoir du papier de verre sur la langue, et chaque déglutition lui arrachait la peau de l'intérieur. Il avait soif et réellement besoin de se reposer quelques instants.

Relevant la tête, ses yeux tombèrent presque immédiatement sur une fenêtre étroite, et il n'hésita que quelques secondes. Utilisant la poubelle la plus proche, il se hissa avec difficulté jusqu'à l'embrasure, et plissa les yeux pour distinguer ce qui se trouvait à l'intérieur.

Des toilettes.

Une vague de soulagement traversa son corps et il tenta de l'ouvrir. Elle semblait fermée. Soupirant, il descendit de son perchoir avec la respiration sifflante, et tituba presque jusqu'à une barre de fer étrange qui se trouvait au sol, non loin de là. Ses pensées étaient embrouillées et en désordre, et il avait réellement du mal à juger du bien ou du mal de ses actions. Il n'arrivait plus à réfléchir.

Regardant de nouveau la fenêtre, il se demanda vaguement si même en cassant la vitre, il arriverait à passer.

Ne prenant pas davantage de temps pour y penser, il utilisa le reste de sa force pour briser le verre, et grimaça lorsque le bruit remonta à ses oreilles, réveillant par la même occasion un mal de tête qu'il n'avait jusque là même pas remarqué. L'entrée était étroite, même pour lui, et il se sentait toujours à deux doigts de s'évanouir, alors lorsqu'il poussa de nouveau la poubelle pour la mettre juste en dessous, il eut tout juste de le temps de monter dessus puis de se glisser à l'intérieur, avant de s'écrouler sur le sol froid de ces toilettes.

Il resta au sol pendant quelques minutes, la tête lourde et les yeux brûlants, puis finit par tenter de se relever ; il ne savait pas si c'était des toilettes publiques, mais en tout cas il n'avait aucune envie de se faire découvrir dans une si mauvaise posture. Forçant, implorant ses muscles et faisant quelques instants fi des douleurs qui parcouraient son corps, il se releva lentement, petit à petit, puis vacilla finalement lorsqu'il fut enfin sur ses pieds. Il s'appuya sur les grands lavabos qui bordaient un des murs, face aux trois portes qui devaient sans aucun doute mener aux toilettes.

Face à lui, le miroir lui renvoyait une image très peu reluisante ; sa lèvre était fêlée, sa joue violette, et lorsqu'il releva son t-shirt, il dut littéralement se retenir de grimacer. Sa cheville également avait triplée de volume, et le bas de son jean était plein de sang.

Un sanglot remonta dans sa poitrine mais il le ravala. Il fallait qu'il sorte ses sœurs de là, et le plus vite possible. Le seul fait de les imaginer présente lors des crises de colère de cet homme le rendait malade.

Il serra les poings, mais grimaça bien vite au vu de la douleur qui l'assaillir alors. Devait-il aller à l'hôpital ? Mais dans ce cas-là, sa famille finirait par savoir qu'il avait fait le mur, et il allait très certainement être redirigé chez d'autres personnes – mais il ne pouvait pas, il avait mis tellement de temps avant d'arriver chez des gens assez proche de ses sœurs pour pouvoir y aller à pied, qu'il ne pouvait décidément pas tout abandonner maintenant, pour quelques blessures.

At the edge of our hearts || ShizayaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant