Des années après la Nuit.
Un éclair déchira le ciel et Izaya tressaillit, un sanglot remontant dans sa poitrine. Il pressa ses mains contre ses oreilles puis ferma les yeux aussi fort qu'il le put. Un spasme le parcourut de par en par et de la bile lui emplit la gorge.
Ses larmes lui montèrent au yeux tandis qu'il secouait violemment la tête.
Il fallait qu'il sorte de là. Tout de suite. Il fallait qu'il trouve les toilettes, qu'il n'entende plus ces foutus éclairs et que sa tête arrête enfin de tourner autant.
Précairement, il se leva en tremblant, le cœur au bord des lèvres, et se précipitant hors de sa chambre – ou en tout cas la pièce qui lui servait de chambre depuis quelques mois –. Le couloir était sombre et silencieux, la seule lumière de l'appartement provenant du salon se trouvait tout au bout de ce dernier.
Titubant en haletant, il s'appuyant contre le mur le plus proche afin de s'approcher davantage de la salle de bain. Pourtant, lorsqu'un nouveau tonnerre retentit, il perdit l'équilibre, ses jambes cédant sous son poids; aussitôt il s'étala sur la moquette.
– Izaya ? C'est toi ?
Shiki.
– Il est plus de trois heures, entendit-il. Tu devrais vraiment aller te pieuter : t'as cours demain.
Tremblant comme une feuille, il ne put même pas répondre.
– Izaya ? Tu m'entends ?
Il tenta de se relever, et parvint à se remettre partiellement debout. Il entendit Shiki s'approcher avant même de le voir.
– Hey, ça va ? T'es malade ?
Il semblait réellement inquiet, pourtant quand il sentit sa main se poser sur son épaule, il ne put retenir le réflexe qui balaya son bras. Pas de contact. Sang. Sang. Sang.
Il porta sa main à sa bouche pour retenir son haut-le-cœur.
– Izaya ? T'es blanc comme un linge, gamin –
– Lâche-moi !
Il avait à nouveau essayé de lui prendre le bras.
Le brun recula en secouant la tête. Non. Non. Non.
Le salon sentait le sang et le macchabée.
Il avait besoin de ses sœurs. Il avait besoin d'elles maintenant.
– Izaya, calme-toi, respire.
Il tenta de prendre une nouvelle inspiration, mais fut soudain incapable de trouver de l'air. Il étouffait.
– Respire gamin.
Shiki lui attrapa de nouveau le poignet, puis l'attira contre lui. Le brun se débattit en gémissant pendant quelques secondes, puis sentit peu à peu ses forces l'abandonner. De l'air.
– Calme-toi, tu es en sécurité ici, d'accord ? Il n'y a que toi et moi.
De l'air, de l'air.
Il haletait désespérément.
L'homme le serra contre lui encore davantage puis, doucement, porta sa main à ses cheveux avant de lui caresser délicatement la tête. Le geste était gentil et presque affectueux, si bien que sans qu'il ne comprit pourquoi, cette action lui permit de prendre une grande respiration : il se mit à tousser frénétiquement.
– Voilà gamin, c'est ça, respire.
Un nouvel éclair, et il tressaillit en gémissant. Shiki fronça les sourcils.
– C'est l'orage ? C'est ça qui te fait paniquer comme ça ?
Cela faisait quelques mois qu'il avait commencé à vivre avec lui, et il pouvait aisément comprendre son étonnement : Izaya était un gamin froid, hautin, et railleur, qui ne montrerait ses faiblesses pour rien au monde. C'était en tout cas l'image qu'il désirait renvoyer.
Pourtant, il réussit tout de même à hocher la tête, les lèvres tremblantes. Ne pas pleurer.
Tout à coup, le brun sentit ses pieds décoller du sol et l'instant d'après des bras puissants le portaient, serrant son corps apeuré contre un torse ferme et musclé par le temps. Il glapit, et ses yeux écarquillés rencontrèrent ceux de Shiki alors qu'il le conduisait jusqu'au salon. Il le regardait avec une douceur légèrement déconcertante, et le cœur d'Izaya manqua un battement.
Il tenta mollement de se dégager.
– Arrête de faire ta tête de mule, tu veux ?
Le corps d'Izaya était encore petit et très peu musclé, si bien qu'il n'eut pas vraiment l'impression que cette action lui demanda quelconque effort. Il redevint une poupée de chiffon entre ses bras, et quand le plus vieux s'installa dans le fauteuil en le serrant un peu plus contre lui, le brun remarqua enfin qu'il avait arrêté de trembler.
Il cala sa tête dans le creux de son cou, essayant de respirer plus calmement, puis Shiki lui demanda :
– T'aimes bien le classique, non ? Je t'ai souvent entendu en écouter le soir ? Ça te dérange si j'en mets un peu ?
Izaya secoua la tête.
– Bien.
Sa main alla chercher la petite télécommande posée sur la table juste à côté, puis presque aussitôt une musique – bien trop forte pour l'heure qu'il devait être – emplie la pièce et le brun sursauta.
Le tonnerre fut entièrement couvert.
– Ça va mieux ? lui chuchota t-il à l'oreille.
Il ouvrit la bouche, légèrement déboussolé.
– Je...
Shiki ricana.
– Mon emmerdeur à domicile serait-il enfin à court de mots ?
Pour le coup, oui il l'était.
Sans rien ajouter, il reposa sa tête contre lui et ferma les yeux.
L'homme lui caressa les cheveux jusqu'à ce qu'il se rendorme.
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At the edge of our hearts || Shizaya
FanfictionShizuo X Izaya | Durarara | Univers Alternatif | Terminée Izaya n'aimait pas vraiment les nuits d'orage. Il se débrouillait toujours pour ne pas être seul dans ces moments là - quelques heures en compagnie d'un inconnu faisaient en général l'affair...