At the edge of our hearts || Shizaya

Chapitre 13

On se retrouve en bas pour la note d'auteur !

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Shizuo n'adoptait que rarement cette démarche tranquille et légère. Ses pieds semblaient glisser dans l'air, flottant à quelques centimètres du sol, alors qu'un sourire idiot ne pouvait désormais plus quitter ses lèvres. Il se sentait si léger, si bien dans son corps et dans sa tête : sa fatigue n'était ni pesante ni dérangeante, et ses pensées étaient claires, remplies d'images colorées et joyeuses.

Il l'avait embrassé.

Vraiment embrassé.

Ce rendez-vous avait été si bien, si agréable, qu'il en avait encore des papillons dans le ventre. Il m'a embrassé. Je l'ai embrassé.

Il s'arrêta soudainement, les joues brûlantes. Oh putain, on s'est vraiment embrassé.

Certes, ils avaient couché ensemble il n'y a pas si longtemps, mais ce moment avait été totalement différent, il l'avait senti. Il y avait eu quelque chose en plus, quelque chose de doux, d'agréable, quelque chose qui lui avait retourné les tripes jusqu'à ce que sa tête et tout son être ne soient plus remplis que par des pensées douces et sentimentales. Il y avait eu des émotions, une volonté de créer quelque chose : Izaya n'était désormais plus seulement son inconnu du bar, il était devenu une possibilité, un avenir, une relation. Le blond ne se suffisait plus simplement que le désirer, comme cette nuit là : il voulait le voir rire, sourire, il voulait l'emmener manger des glaces, il voulait passer noël avec lui, il voulait voir ses yeux briller, s'illuminer, comme il les avait vu faire lorsque le brun parlait de la pièce qu'il venait de voir ensemble.

Il voulait sortir avec lui, réellement.

Peut-être était-ce légèrement prématuré de parler d'amour : Shizuo était d'avis que le sentiment amoureux venait avec le temps, et il ne croyait pas réellement au coup de foudre immédiat. Il était attiré par Izaya, par son corps et par son âme, et il voulait en apprendre plus, voilà tout.

Tournant au coin d'une rue, il resserra son manteau autour de son corps en frissonnant et se mit à nouveau à sourire comme un imbécile.

C'était un pas en avant : un petit, certes, mais un pas tout de même. Shizuo tentait de se reconstruire, se refaire sa vie d'une autre manière, de combler tous les vides qu'il avait crée durant son adolescence. Il voulait aider son frère, approfondir ce petit truc qui était né entre lui et le brun, retrouver un autre travail.

Il sentait que c'était possible – peut-être pas tout de suite, mais un jour. Il entrapercevait enfin un avenir dans toute cette brume sombre, et cela lui faisait du bien. Un espoir depuis longtemps éteint commençait à se rallumer dans son cœur, et tout cela était grâce à lui. À son inconnu. À cette nuit qu'ils avaient passé ensemble. À tout ce qui en avait découlé.

Le vent était froid, presque glacé, et la nuit – qui était tombée depuis plusieurs heures déjà – l'enveloppait tout entier dans un voile presque rassurant qui l'étonna. Le blond était bientôt rentré chez lui, s'approchant pas à pas de son immeuble, et la sensation des lèvres d'Izaya sur les siennes ne semblaient pas vouloir disparaître.

Quand il passerait la porte de son appartement, Shizuo avait prévu d'aller directement voir Kasuka pour lui parler. La conversation qu'il avait eu avec lui juste avant de partir hantait encore ses pensées, et chaque fois qu'il y repensait sa peau se couvrait de chair de poule et il avait envie de pleurer. Son frère, son petit frère, le dernier membre vivant de sa famille, était non seulement en lutte contre une sévère dépression, mais en plus pensait réellement que le blond ne voulait plus de lui chez eux, qu'il le voyait comme un problème.